Xe et XIe héritent d'une notion essentielle des carolingiens : une élite encadre la société et exerce les fonctions dirigeantes dans les domaines laïcs et religieux. Monde hiérarchisé, qui tient en théorie ses pouvoirs du souverain, mais les choses changent avec la fin de l'empire unifié : patrimonialisation des terres, régionalisation des clientèles, plus grande attention portée aux pouvoirs locaux a cause des menaces vikings, sarrasines et hongroises. Mais l'élite ne change pas de mentalité, elle s'adapte aux circonstances pour maintenir ou accroître son pouvoir (...)
[...] C'est donc un abus de chercher à lier chevalerie au sens de noblesse inférieure et ministérialité. De plus en Francie la ministérialité n'existe pas au sens que le mot prend en terre d'empire au XIe. On a un épisode dans les miracles de saint Benoît d'un serf que ses fonctions de gestionnaire locale ont conduit à se comporter comme un noble mais c'est pour le condamner pour son manque de discrétion. Donc le ministérial promu peut être accepté s'il ne se fait pas trop remarquer, ce qui confirme une certaine fluidité de la chevalerie La castralisation : mythes et réalités On présente souvent le tournant du Xe et XIe comme un choc châtelain accompagnant la mutation de l'an mil. [...]
[...] Les pouvoirs en France (Xe-XIIe siècle) : l'aristocratie régionale et locale Xe et XIe héritent d'une notion essentielle des carolingiens : une élite encadre la société et exerce les fonctions dirigeantes dans les domaines laïcs et religieux. Monde hiérarchisé, qui tient en théorie ses pouvoirs du souverain, mais les choses changent avec la fin de l'empire unifié : patrimonialisation des terres, régionalisation des clientèles, plus grande attention portée aux pouvoirs locaux a cause des menaces vikings, sarrasines et hongroises. Mais l'élite ne change pas de mentalité, elle s'adapte aux circonstances pour maintenir ou accroître son pouvoir La conscience de son rang Groupe hétérogène, hiérarchisé et peu lisible. [...]
[...] 2nde difficulté : son apparition est indatable. La question n'est pas celle de l'usurpation, mais de comprendre la manière dont ceux qui détiennent les pouvoirs se sont adaptés à un monde éclaté en pouvoirs régionaux. Il y a une grande continuité génétique des familles, et le pouvoir est hérité de formes carolingiennes : un comte à la tète d'un pagus, appuyé sur un réseau de fidèles et d'intermédiaires (viguiers et centeniers). A l'échelon inférieur, des sires s'appuient sur leurs hommes, et, de plus en plus, sur un château. [...]
[...] L'existence de cette hiérarchie interne, n'est pas une garantie de stabilité et de paix. Compétition pour le pouvoir. De plus ces sires sont aussi à la tête de vassaux et de chevaliers, qui utilisent les mêmes méthodes pour se faire remarquer. Les principes de tout seigneurs détenant une parcelle de pouvoir sont : conserver un ordre relatif, assurer l'encadrement des hommes, justifier l'ordre social en place, exercer sa fonction militaire et si possible mettre la main sur un temporel alléchant, en se faisant avoué et protecteur (forcé) d'une communauté religieuse. [...]
[...] L'impression de permanence du 1er âge féodal est réductrice, il y a des nuances dans le temps/espace. Parfois pouvoir plus éclaté et conflits plus fréquents : Auvergne, Limousin, Languedoc = propices au 1eres manifestations de paix de Dieu. De plus les exigences clunisiennes et grégoriennes ont modifié les comportements seigneuriaux sur les questions d'autorité sur églises et paroisses. Au XIe, la croissance urbaine, l'enracinement des villages laissent moins de place à la classe seigneuriale, qui doit construire les châteaux en marge des villes et villages dynamiques comme dans le Vendômois et le comté de Rennes : c'est le deuxième âge de la seigneurie banale Chevalerie et ministérialité Très lié au monde seigneurial, le cavalier est attaché a un seigneur, exerce un service dans une forteresse locale : figure emblématique du pouvoir local des Xe (miles). [...]
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