Au Moyen Age, les pèlerinages furent un phénomène très important. De nombreux lieux sacrés attirèrent les pèlerins par milliers, comme Notre-Dame de Rocamadour, Lourdes, Saint-Jacques de Compostelle, ou encore la Terre Sainte. Ces pèlerinages étaient, à l'époque, très dangereux, et pour de multiples raisons. Le pèlerinage de Jérusalem comptait parmi les plus périlleux - nombreux sont les pèlerins qui sont morts sur la route, et ceux qui, revenus, racontent les dangers qu'ils ont encourus en chemin - mais également parmi les plus importants, les plus effectués. Des hommes risquaient leur vie pour se rendre, à pied, en Terre Sainte. Qu'est ce qui poussait les hommes à braver tant de dangers pour se rendre dans les lieux saints ? Comment se déroulaient les pèlerinages, et quels était leur signification ?
[...] Cependant, les pèlerins étaient acceptés en Terre Sainte. Charlemagne a même obtenu du Calife une protection des pèlerins. Tous ces journaux font état de problèmes avec les Musulmans. Saint Willibad, Bernard et Tiethmar racontent tout trois avoir été arrêtés par les Musulmans, et retenus plusieurs jours en prison, jusqu'à ce qu'on comprenne qu'ils venaient pour des raisons religieuses. Symon Semeonis, lui, témoigne s'être fait insulter à Alexandrie, par des Musulmans et des Chrétiens renégats qui leur auraient dit, entre autres : Ils racontent des fables mensongères, disant que Dieu a un fils et que c'est Jésus, le fils de Marie Néanmoins, le journal de Willibad laisse penser que le cas d'emprisonnement n'est pas si régulier. [...]
[...] Cependant, les récits qui racontent comment des groupes de pèlerins se sont formés au départ ou même au cours du chemin, ainsi que toutes les mesures de protection et d'hébergement formées laissent penser que le nombre de pèlerins était assez important. Les pèlerins sont avant tout, et par définition, des croyants. Ils sont pour la plupart hommes d'Église (le plus souvent moines ou religieuses). Ce sont pour la plupart des hommes, mais il arrive que des femmes participent au voyage, comme dans le cas d'Hélène, ou d'Égérie, religieuse espagnole qui a fait le pèlerinage de Jérusalem en 381. Le pèlerin typique est un chrétien, un moine le plus souvent, ou un bourgeois, qui fera, lui, le chemin à cheval. [...]
[...] Ses critiques sont violentes. Il dit : Leur vie est ignoble, et leur loi corrompue Ce qu'il désapprouve par dessus tout, c'est la polygamie. Plus loin, il leur accorde néanmoins des qualités, comme la piété, un certain respect de la vie chrétienne (Il écrit : Il faut noter qu'à Damas et dans les environs, chacun pratique librement son culte, et on y trouve plusieurs églises chrétiennes et l'honnêteté. Il dit : Les chrétiens et les païens vivent dans une telle paix que si je voyage et que ( ) mon chameau ( ) vient à mourir et que je laisse tout mon bagage sans garde pour chercher une autre monture en ville, je trouverai tout intact à mon retour Il éprouve également une grande admiration pour la pratique du Ramadan. [...]
[...] Selon les récits des XIVème et XVème siècles, certains pèlerins de Terre Sainte emmenaient même avec eux du matériel pour pouvoir rapporter des morceaux de roche pris au Golgotha, au Saint-Sépulcre C'est une part infime de la puissance sacrale rencontrée sur le lieu saint, mais qui est liée (puisque acquise à la suite d'un effort difficile et résolu) à la vie, nouvelle, du pèlerin. Un autre aspect très intéressant du pèlerinage à Jérusalem est le fait qu'il donnait lieu à la rencontre entre les pèlerins chrétiens et les Musulmans qui vivaient en Terre Sainte. C'est une rencontre en tout point différente de celle que le pèlerinage a pour finalité, mais qui n'en est pas moins intéressante. Comment ces rencontres se déroulaient-elles ? [...]
[...] Peregrinus passe de la notion d'expatrié à celle de voyageur religieux vers un sanctuaire qu'on donne à pèlerin aujourd'hui. Le thème de ce pèlerinage est la rencontre. Sa finalité n'est pas réellement de voir les lieux saints, le tombeau des martyrs, le Golgotha D'où l'importance de la marche à pied. C'est une rencontre, dans la foi, avec l'esprit du saint, l'esprit du Christ. La marche a pour but la solitude, la réflexion, la recherche de la paix intérieure, pour mieux appréhender, voire mériter, cette rencontre. C'est une sorte de préparation à la rencontre. [...]
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