Pariage de Douzat, 1217, contrat médiéval, mutations du pouvoir, révolutions sociétales, Géraud de Cardaillac, Dauphin d'Auvergne, Cardaillac, croissance démographique, économie médiévale, féodalité, commentaire de texte
Le XIIIe siècle est un siècle marqué par de nombreuses évolutions. Pour faire face aux changements au sein de leur société, les personnes influentes établissaient différents types de contrats et d'arrangements. Ce fut aussi le cas de Géraud de Cardaillac, abbé de Saint-Géraud d'Aurillac (de 1204 à 1233) et du comte Dauphin d'Auvergne. Le premier était membre d'une famille de rang noble : les Cardaillac, dont les racines sont très anciennes. Robert IV Dauphin, quant à lui, faisait partie d'une famille influente qui s'était alliée par mariage avec les Dauphins de Viennois au siècle précédent. Ces deux hommes se sont liés par le biais d'une charte appelée par les historiens : paréage de Douzat.
[...] Enfin, l'invocation et la salutation finale, avec la mention de la date, nous éclairent sur l'autorité de l'abbé et sur des éléments chronologiques. Par ce contrat, les deux parties mettent par écrit les nouvelles obligations qui les lient. Obligations importantes, car elles touchent les différentes générations à venir. Ainsi, nous pouvons nous demander : en quoi le contrat illustre les mutations du pouvoir dues aux révolutions sociétales ? Nous verrons dans un premier temps l'évolution démographique et économique sous-jacente à la charte pour comprendre, ensuite, la hiérarchisation des pouvoirs chez les deux autorités en faction dans ce village. I. [...]
[...] Or, il s'agit du mot le plus couramment employé à partir du XIIIe siècle pour désigner celui qui a prêté hommage à un seigneur. Ce lien féodal doit servir aux deux parties. Nous allons voir d'abord les effets sur le comte. Il est écrit « doivent posséder la moitié des justices [ ] appartient à la seigneurie. Le comte doit donc partager les revenus du fief avec le prieur. En contrepartie, hormis des restrictions au niveau de la fortification, il n'est jamais fait mention de contraintes excessives. Le châtelain paraît avoir une certaine autonomie. [...]
[...] Il s'agit d'un fait majeur, débutant dès le XIe siècle en Occident et qui se poursuit jusqu'au XIIIe siècle. La charte nous explique de manière plus précise ce processus avec la mention « une ville franche ». Cela fait référence à une charte de franchise, c'est-à-dire le fait que le seigneur concède aux habitants d'une communauté, un ensemble de droits et de privilèges. Toutefois, il faut aussi nuancer ce point, car elle ne précise pas ce qui est concédé ou non. Ces chartes de franchise se sont multipliées au XIIIe siècle et sont liées aux grands défrichements. [...]
[...] La charte illustre cette évolution dans le monde paysan. Il est fait mention de « verger ». Il s'agit de culture spéculative, donc d'une activité maraîchère. Pratiquées dans le cadre de lopins, ces cultures ont en général un très fort rendement. C'est ici que se concentrent les activités les plus lucratives, étroitement liées aux marchés urbains. De plus, nous pouvons lire « des fours et des moulins », ce qui illustre le fonctionnement de la seigneurie, mais aussi les évolutions techniques et les évolutions de l'économie paysanne. [...]
[...] En effet, dès le début, il est écrit : « car le comte [ ] et ses dépendances ». Il y avait ainsi déjà des liens entre les deux parties. Donner à l'Église n'était pas une chose nouvelle. L'abbé par cette charte va remédier aux problèmes dus aux modifications de l'économie : « le prieur possédera en paix l'autre moitié de tout cela ». Cela fait référence à tous les biens et revenus qui allaient être partagés par cet acte. Or, il s'agit surtout de bien non foncier. [...]
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