Le Pape a une image symbolique et détient beaucoup de titres, il est tout d'abord évêque de Rome, primat d'Italie, à la tête de l'église catholique romaine et enfin successeur de Pierre. Il obtient le titre de pape après une évolution qui va du IVe au VIIe siècle. C'est le seul patriarche d'Occident et il a une succession ininterrompue qui a été compliquée par des désignations contestables lors des schismes. On parle alors "d'antipape" pour une personne qui a exercé la fonction de pape mais dont l'avènement n'est plus ou n'a jamais été reconnu comme régulier par l'église catholique. L'église est dirigée depuis le Saint-Siège qui se trouve au Vatican à Rome, capitale de l'Italie qui a une place toute particulière dans le monde médiéval comme c'est le centre de la papauté. Le siège de Rome prend de plus en plus d'autonomie et d'influence sur l'Occident, ceci a été permis par le prestige de la ville, ancienne capitale de l'Empire et lieu de pèlerinage avec les tombes des apôtres Pierre et Paul. L'Italie est aussi une ressource importante de la culture antique. Mais nous avons en revanche un territoire divisé pendant tout le Moyen Age en plusieurs ensembles politiques : nous avons des états régionaux, le sud qui est voué aux dominations étrangères, le centre de la péninsule normalement gouverné par le Pape et le nord qui accumule les richesses et les savoir-faire. L'église connaît par conséquent des crises où la papauté doit combattre l'orgueil de certains rois ou la volonté d'expansion de certains empires. L'épisode le plus connu du XIIIe siècle est la relation conflictuelle entre le roi de France Philippe le Bel et le pape Boniface VIII qui menace le roi d'excommunication, mais le roi a le soutien de la population et des ecclésiastiques. Ainsi la victoire de la royauté française sur la papauté fait naître une grande tension entre français et italiens pour l'élection des nouveaux papes, ce qui va ouvrir une longue crise dans la chrétienté en Occident où les événements se prolongent jusqu'à la moitié du XVe siècle. Le Saint Siège décide alors de s'installer à Avignon qui devient siège de la papauté en 1309 avec l'installation du pape Clément V qui est français et qui fuit l'insécurité de l'Italie en 1378. La ville continue d'être la résidence des papes dits "d'Avignon" lors du Grand schisme d'Occident de 1378 à 1417. Cette crise a lieu en pleine guerre de Cent ans. Ce schisme, rupture de la communauté chrétienne, qui dura une quarantaine d'années, illustre la séparation entre Rome et le pape et la scission du Sacré Collège à la suite de l'élection d'Urbain VI.
Quelles sont les spécificités et le déroulement de cette rupture en Occident ?
Nous allons donc voir dans un premier temps le début de la crise, puis les combats pour le contrôle de l'Italie et enfin le dénouement de la crise.
[...] La Papauté, le "Grand Schisme" et l'Italie Introduction Le Pape a une image symbolique et détient beaucoup de titres, il est tout d'abord évêque de Rome, primat d'Italie, à la tête de l'Eglise catholique romaine et enfin successeur de Pierre. Il obtient le titre de Pape après une évolution qui va du IVe au VIIe siècle. C'est le seul patriarche d'Occident et il a une succession ininterrompue qui a été compliquée par des désignations contestables lors des schismes. On parle alors "d'antiPape" pour une personne qui a exercé la fonction de Pape mais dont l'avènement n'est plus ou n'a jamais été reconnu comme régulier par l'Église catholique. [...]
[...] Nous avons ainsi deux Papes, deux Sacrés Collèges et une opposition virulente entre les deux pontifes. De plus ce déchirement ne touche pas uniquement que les classes instruites comme les souverains, la bourgeoisie commerçante et les clercs. Il touche également les personnes les plus humbles dans leur quotidien et elles considèrent cette opposition scandaleuse. Ainsi le doute s'installe par rapport à la validité des sacrements mais le Pape et l'antiPape envoient des ambassades pour s'assurer de leurs soutiens et font même des concessions quant aux nominations ecclésiastiques. [...]
[...] Ceux profitent du fait que le Pape ne soit plus en bon terme avec la reine de Naples Jeanne Iére pour s'y rendre et s'y réunir. Ils ont tenu à rappeler que l'élection est contestable et somment le Pape d'abdiquer le 2 août, en réponse le Pape nomme vingt-neuf nouveaux cardinaux. Ainsi ces cardinaux, à majorité française se réunissent à Fondi dans la région de Rome le 20 septembre 1378 et choisissent comme autre Pape le cardinal Robert de Genève qui prend le nom de Clément VII. [...]
[...] L'Italie devient alors le lieu privilégié pour les soldats de toutes nationalités qui sont en mal de guerre et qui viennent s'offrir au plus offrant. De plus le schisme aggrave la situation comme les Papes s'envoient mutuellement leurs mercenaires : Clément VII envoie ses Bretons et Urbain VI les bandes d'Alberico da Barbiano. Ainsi il y a une compétition sans merci pour étendre son territoire où les faibles sont vite dépourvus. Ainsi dans le nord de l'Italie la famille des Visconti, famille noble de Lombardie qui règne sur le duché de Milan et vainqueur des Papes d'Avignon, s'impose avec force. [...]
[...] Mais Alexandre V meurt en 1410 et fut remplacé par Balthazar Cossa qui prend le nom de Jean XXIII qui est le nouveau Pape de Pise. Cette tentative conciliaire a échoué comme elle a fait empirer les choses avec l'élection d'un troisième Pape et la scission de l'obédience romaine en deux : un Pape à Rome et un autre à Pise. Mais le dernier Pape, qui sera considéré comme un antiPape par l'église dans les années qui suivent, rend possible la convocation d'un autre concile qui sera plus légitime. [...]
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