Palerme, rois normands, royaume, Guillaume II, roi
En 1166, à la mort de son père Guillaume Ier, Guillaume II monte sur le trône de Sicile, c'est un jeune roi d'à peine douze ans qui, sous la tutelle de sa mère, Marguerite de Navarre, va prendre la tête de cette île méditerranéenne, à la croisée des civilisations. La Sicile est alors, depuis environ un siècle, sous l'autorité de princes normands, attirés en Méditerranée par la volonté de guerroyer et de profiter de la richesse de ce vaste espace d'échange. C'est dans cette Sicile Normande que vient s'échouer en 1184 le grand voyageur arabe Ibn Djubayr auteur du texte que nous allons étudier ici.
[...] Cette tolérance qui apparaît sans limite dans le récit du voyageur reste cependant à nuancer. En effet l'égalité en droit n'existe pas, les non chrétiens ont un statut juridique inférieur et son soumis à un impôt spécial, le djizyab. Et même si ces communautés sont libres de conserver leurs langues, leurs coutumes et leurs religions il semble que depuis la fin du règne de Roger II en 1054, la situation des musulmans n'ait cessé de se détériorer sous le règne de Guillaume Ier puis sous celui de Guillaume II où l'on assiste même à des pogroms dirigés contre les musulmans. [...]
[...] La Sicile est alors, depuis environ un siècle, sous l'autorité de princes normands, attirés en Méditerranée par la volonté de guerroyer et de profiter de la richesse de ce vaste espace d'échange. C'est dans cette Sicile Normande que vient s'échouer en 1184 le grand voyageur arabe Ibn Djubayr auteur du texte que nous allons étudier ici. Ce texte est extrait d'un récit de voyage sobrement intitulé Voyages (Rihla en arabe), qui traite ici de la Sicile et plus particulièrement de la ville de Palerme, résidence des rois de Sicile. [...]
[...] Cet épisode s'inscrit encore dans l'idée du profond respect des autres religions par le roi Guillaume II. Il est d'ailleurs étrangement qualifié de « roi polythéiste » par Ibn Djubayr à la ligne 38. Le roi Guillaume II n'était évidemment pas polythéiste et se concevait en roi très chrétien défenseur de l'église, on peut en trouver la preuve dans l'édification de la cathédrale de Palerme sous son règne ou encore dans les préparatifs à la troisième croisade qu'il a lui même organisé, il mourra durant ces derniers. [...]
[...] Le voyageur nous dit même que « s'il apprend qu'un médecin ou un astrologue passe par son royaume, il ordonne qu'on s'empare de lui et il lui prodigue de larges moyens d'existence, pour lui faire oublier son pays. » Cette pratique courante visant à rivaliser de largesses afin d'attirer les plus grands savants à sa cour semble donc avoir été utilisée par Guillaume II, Ibn Djubayr nous livre donc l'image d'un roi féru de sciences. La cour des rois Normands a en effet été tout au long de leur domination, un haut lieu de culture. La production de texte en langue latine à la gloire des rois Normands fut extraordinaire, favorisée par la protection des souverains. [...]
[...] Palerme est en effet un haut lieu de l'architecture romano-normande, qui a essaimé de nombreux palais, châteaux et lieux religieux sur l'île de Sicile. Au sein même de Palerme et dans ses alentours les Normands ont en effet construit de nombreux châteaux et palais, souvent basé sur des anciennes structures musulmanes, parfois à partir de rien. On peut citer le Castello a Mare, littéralement « château sur la mer » édifié par les normands pour surveiller la mer et le port. [...]
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