L'aristocratie du haut Moyen-Âge est installée depuis les débuts de l'Empire romain. Après les migrations « barbares », l'aristocratie romaine est maintenue dans l'espace méridional (peu de raids agressifs). Dans la partie haute de l'Empire, l'aristocratie est à dominance germanique dans les royaumes fédérés (royaume burgonde, franc...), mais elle côtoie l'aristocratie romaine dès le IVe siècle.
Il s'agit donc de comprendre les fondements de chaque type de noblesse, afin d'en analyser la composition mixte caractéristique du haut Moyen-Âge.
En effet, les traits représentatifs de la noblesse sénatoriale romaine sont à coupler avec les caractéristiques des élites germaniques afin d'en dégager les principales bases d'une acculturation réciproque.
L'aristocratie est définie comme une « vieille aristocratie », car elle se fonde sur les « ancêtres ». Il existe environ 3 000 familles appartenant à l'ordre sénatorial, soit des familles dont au moins un ancêtre a été membre du sénat de Rome ou grand magistrat. Ainsi, une définition pertinente de la noblesse est donnée par Isidore de Séville, un religieux espagnol du début du VIIe siècle : « le noble est celui dont le nom et la famille sont connus ». De plus, l'aristocratie fonde sa puissance sur une énorme fortune, foncière et monétaire (phénomène de thésaurisation).
[...] Ce trait culturel se traduit par : 1. Une onomastique particulière, qui puise ses mots, un assemblage de radicaux, dans le champ lexical de la guerre ou des animaux puissants. Dans la famille de Clovis on trouve : - Childeric : hild (bataille) + ric (puissant) = bataille puissante / puissant dans la bataille - Clovis : Clot (combat) + vis (gloire) = combat glorieux - Sigebert : Sig (victoire) + bert (brillant) = victoire brillante - Clothaire : Clot (combat) + ari (célèbre) = combat célèbre Dans les prénoms actuels plus courants, on trouve Gérard Gert (lance) + ard (hardi, forte)), Wolfgang wolf = loup), Bernard ours hardi L'art de la métallurgie guerrière est très évolué, notamment dans le domaine des armes offensives. [...]
[...] De plus, elle rejoint son mari pour recevoir les hôtes de passage. Le mari, quant à lui, supervise la gestion du domaine, mais en rend compte à sa femme. Cela se voit au moment des ventes, car la femme accompagne souvent son époux au moment de la signature des actes. De plus, le mari demande souvent l'avis de sa compagne, la consulte. (*Voir la thèse de Paul Veyne : Sous la République, la femme est avant tout vue comme un ventre Le changement politique entraîne un changement des mentalités dès les derniers siècles de l'Empire.) Le dominus exerce tout de même sa potestas sur sa familia : ses enfants mineurs, sa femme, ses esclaves (sur ces derniers, il a d'ailleurs le droit de vie et de mort). [...]
[...] Ces contacts sont de l'ordre du commerce, de la guerre . De fait, dès le Ve siècle, des barbares sont intégrés à l'armée romaine, y compris à de hauts grades (on trouve des généraux barbares, par exemple). Or, ceux-ci ont adopté des modes de vie romains. Ce phénomène d'acculturation se note à travers : + La sédentarisation, la vie de rentier du sol . + L'inhumation (stèles à la Romaine avec épitaphe) + La mode vestimentaire mixte (tout ce qui est près du corps est de mode germanique, alors que les longs manteaux rouges sont typiquement romains. [...]
[...] Au départ, c'est uniquement une partie de l'élite qui se convertit. Puis, après 392, toute la classe adhère au christianisme et le porte véritablement. Les nobles (fin IVe et Ve siècle) font construire les premières églises. Au cours des Ve-VIe siècles, les oratoires privés sont intégrés à leur domaine (sorte de chapelle mais le terme est anachronique). Cet oratoire devient l'église rurale où doivent se rassembler les populations du domaine entier. Aussi, c'est la curiale qui fournit les cadres intellectuels puisque les évêques et les membres du clergé sont tous nobles au départ, au Ve siècle. [...]
[...] En effet, on le voit à travers de nombreux exemples : Exemple archéologique : La tombe du Petit Prince de Cologne, mort vers 540, à l'âge de 6 ans. Il est enterré avec son casque, son bouclier et son scramasaxe à sa taille, auxquels il faut ajouter des armes d'adulte. Autre exemple : Charles le Chauve achève un animal à l'âge de 4 ans. C. Partiellement romanisée Lorsqu'on commence à les connaître, les populations germaniques sont plus ou moins fortement romanisées. [...]
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