Les documents proposés sont des œuvres d'art datant de l'époque carolingienne. La première œuvre est une statuette équestre représentant Charlemagne ou Charles le Chauve, la deuxième une icône sur laquelle on peut voir Louis le Pieux et les deux dernières sont des enluminures sur lesquelles figure Charles le Chauve et Lothaire Ier. On remarque ainsi que toutes les œuvres d'art représentent un empereur carolingien. De plus, ces œuvres restent hétéroclites par leur nature, ceci nous prouve donc que l'époque médiévale n'était pas une ère de néant artistique. En effet, l'ère carolingienne est une période de l'art sacré médiéval ou « pré roman ». On parle d'ailleurs de renaissance carolingienne, traduisant le terme de « renovatio » en latin qui caractérise aussi bien la restauration impériale que celle d'une culture latine et chrétienne. Même si la renaissance carolingienne débute avant le règne de Charlemagne, avec Charles Martel qui donna de l'importance à l'éducation de ses fils, c'est véritablement lui qui favorise l'essor culturel de l'empire carolingien, il devient ainsi le « père des arts et des lettres ». Ces successeurs ont d'ailleurs poursuivi ses orientations de politique culturelle, ce qui marque le rôle déterminant de Charlemagne à cette période pour la culture. La renaissance carolingienne s'étend de la fin du VIII au IX siècle et se caractérise par une volonté de réforme de la part des rois carolingiens et de l'Eglise du clergé et de la culture en Occident se basant en partie sur la culture romaine classique. Evoquer la renaissance carolingienne c'est s'intéresser aux trésors, aux manuscrits et à l'importance de l'école tout en montrant qu'elle ne touche que l'aristocratie, les clercs et les cadres du régime. D'ailleurs la renaissance carolingienne découle d'un afflux d'intellectuels provenant de Byzance, du royaume Wisigoth, des îles britanniques et d'Italie qui trouvent à la cour carolingienne un espace libre et favorisant le savoir. C'est souvent sur l'initiative des empereurs que ces intellectuels sont venus s'installer à la cour.
On peut dès lors se demander quelles sont les caractéristiques de l'ordre carolingien? A qui il est adressé et quel rôle l'empereur a joué dans son essor?
Pour le savoir nous verrons dans une première partie les sources et facteurs du renouveau culturel en Occident en nous intéressant à ses récepteurs, puis dans une seconde partie nous nous intéresserons à la place qu'occupe l'empereur dans cet art.
[...] À travers l'art il se donne ainsi un caractère sacré ce qui est encore plus perceptible sur le document 3. L'empereur comme personne centrale de la société Ce qui montre aussi l'importance de l'empereur reste la place qu'il occupe lors des cérémonies religieuses. L'empereur est assis à la charnière du ciel et de la terre, les autres croyants se situent au rez-de-chaussée, sur la coupole au-dessus de l'empereur est représenté le ciel, c'est la position qu'occupe Charles le Chauve sur le document 3. [...]
[...] Cet art est aussi élitique par sa naissance. Ces œuvres sont majoritairement produites par des clercs comme on l'a vu précédemment mais aussi par une élite laïque. Par exemple le document deux est une œuvre de Raban Maur, né en 776 à Mayence de parents issus de l'aristocratie. Il a étudié à l'abbaye de Fulda et est ordonné prêtre en 814. Il prend la direction de cette abbaye la même année où il y enseigne la rhétorique et la grammaire. [...]
[...] Charlemagne dote ainsi son royaume, qui deviendra un empire en 800, d'une capitale culturelle s'inspirant de la Rome chrétienne mais ne négligeant pas les avancées culturelles carolingiennes. Le caractère religieux est aussi omniprésent dans les nombreuses œuvres du document. Tout d'abord le document deux nous montre Louis le Pieux entouré d'une auréole et tenant un crucifix dans la main droite. Ensuite, les documents 3 et 4 sont issus de Bible, on y voit d'ailleurs les deux empereurs Charles le Chauve et Lothaire I. Ceci montre la connivence entre l'art carolingien et l'esprit religieux. [...]
[...] Le caractère élitique de l'art carolingien apparaît à la fois dans sa création et sa perception. Il est destiné à un public précis celui de l'aristocratie instruite. La culture carolingienne s'inspire de la Rome chrétienne, en se laissant une marge de liberté comme le montre les innovations tel que l'art de l'enluminure. C'est aussi une haute culture puisqu'elle est créée par les élites, l'empereur y a aussi une place primordiale. II- Un art qui valorise l'empereur L'empereur : le plus grand des mécènes L'empereur est le plus grand des mécènes et il décide souvent de l'orientation de la politique culturelle. [...]
[...] Un art élitique Cependant il faut noter que le latin n'est compris que par une minorité de la population, les élites, l'autre partie parlant des langues dites vulgaires c'est-à-dire du peuple. Ainsi les documents 3 et 4 issus d'une Bible et d'un Evangile, donc en latin, ne sont faciles d'accès qu'à une minorité de la population, celle sachant parler latin. De plus, ces ouvrages se situent pour la plupart dans des monastères ou à la cour même ainsi seule une population instruite et socialement élevée peut accéder à ces œuvres. Ces œuvres, et plus généralement l'art carolingien, sont destinées à la couche supérieure de la population. [...]
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