Ce texte est un acte juridique rédigé le 14 septembre 1307 par le roi Philippe le Bel de la dynastie des capétiens. Il s'agit d'un ordre d'arrestation à l'encontre des templiers que le roi fit transmettre sous le plus grand secret à tous ses baillis et ses sénéchaux. Ce texte répond donc aux exigences rédactionnelles des actes juridiques médiévaux (...). Construit sur le modèle d'un acte juridique classique au Moyen âge, cet ordre d'arrestation présente un préambule dénonçant l'ampleur du crime des templiers, puis un exposé des fautes des chevaliers de l'ordre du temple pour enfin aboutir sur les dispositions qui vont être prises à leur égard.
[...] Cette question a fait débat dans l'histoire. Les Templiers victimes d'un roi jaloux Toujours dans sa tragédie historique, Les templiers, de 1805, François Raynouard fait dire à l'un des chanceliers du roi à propos des templiers : "Le roi depuis longtemps est irrité contr'eux ; Ses soupçons surveillaient leurs complots ténébreux. Nous avons découvert qu'un pacte affreux, impie, A remplacé les lois de la chevalerie ; Dans leurs rites secrets blasphémant l'éternel, Pour renverser le trône ils attaquaient l'autel." Nous voyons ainsi que Philippe le Bel avait déjà des griefs contre l'ordre des templiers, ce qui permet de supposer que leur arrestation lui tient à cœur et qu'il fera tout pour l'obtenir. [...]
[...] A partir du XIVe siècle, les templiers se sont reconvertis de moines soldats en banquiers et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux Saints de Palestine, quittés en 1291. Ainsi, le Temple s'est mué en une puissance économique et devient l'une des principales institutions financières occidentales. Après l'unanimité du XIIe siècle suscitée par les croisades et la chrétienté conquérante, l'opinion européenne commence à s'interroger à partir de la fin du XIIIe siècle sur la légitimité du Temple : leur inactivité, leur arrogance et leur statut "intouchable" jettent le discrédit sur eux. [...]
[...] Redoutant les sentiments "anti-français" à Rome, Clément ancien archevêque de Bordeaux, s'établit à Avignon en 1309. Contexte historique : Les templiers, ou fratres militiae Templi apparaissent en Terre Sainte vers 1118. Tout a commencé dans les années qui suivirent la première croisade en Terre Sainte (1096-1099). Malgré la prise de Jérusalem par les croisés (le 15 juillet 1099), la sécurité des pèlerins n'était pas assurée. Entre les brigands locaux et les croisés aux buts peu louables, les pèlerinages trouvaient parfois une fin tragique. [...]
[...] Cela confirme leur accusation d'hérésie. Aucune distinction ne sera faite entre coupables et innocents, selon Philippe le Bel ces derniers seront déclarés blancs ou noirs après avoir été éprouvés. Le terme éprouvé suppose déjà indirectement que la torture attend les templiers dans le but de leur arracher des aveux. Tous les membres de l'ordre vont être arrêtés et faits prisonniers, ils seront soumis à l'enquête de l'inquisition et ainsi à la décision de l'église et leurs biens seront fidèlement conservés par le roi, qui emploie même le terme de main qui trahit son avidité face aux biens des templiers. [...]
[...] Dans maints combats les templiers ont donné preuve de leur courage et de la ferveur de leur foi. En 1244, par exemple, les templiers défendent Jérusalem face aux Turcs : ils perdent la ville Sainte après un combat héroïque mené par 348 templiers . dont seulement 36 survivront. Leur règle leur interdisait en effet de répondre avant d'avoir été frappés trois fois. Si les templiers, en bons administrateurs, ont fini par devenir les détenteurs d'une certaine richesse qui a pu agacer et rendre les gens méfiants à leur égard, ils n'en conservaient pas moins leur prestige pour les idéaux qu'ils représentaient. [...]
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