Par cette ordonnance de juin 1190, que nous rapporte le moine Rigord (v. 1160-1206), historiographe royal, Philippe Auguste donne ses consignes sur la gestion du royaume pendant la croisade. Mais que peut décider un souverain avant de partir pour une telle expédition ? Ce document est-il une simple ordonnance, ou bien a t-il une autre dimension ? En effet, qu'adviendra t-il si Philippe II meurt ? Envisage t-il cette éventualité ? Nous verrons donc comment Philippe Auguste gouverne le pays avant le fameux départ, ce qu'il prescrit concernant l'administration du royaume durant son absence, et la manière dont il prend ses responsabilités
[...] Son fils n'étant âgé que de trois ans, il peut mourir très vite car il est de santé fragile. Le jeune Louis VIII est l'héritier de la couronne et Philippe craint que l'on en profite de la situation. Chacun sait que lorsqu'il n'y a plus de roi, l'autorité royale est moins bien respectée. C'est le cas de la régence de 1190-1191. Le problème est abordé aux lignes 36-37 s'il arrivait qu'un ennemi veuille susciter une guerre contre notre fils Personne n'est nommé en particulier mais le roi a bien une idée sur la question. [...]
[...] Sous Philippe Auguste, les baillis sont détachés de la curia. Ces lieutenants royaux administrent, jugent et perçoivent les revenus de la couronne. Ils n'ont pas de poste fixe, car leur ressort n'est pas encore géographiquement délimité. Rien n'est encore bien défini. Les appellations des baillis sont multiples: ainsi, à Bourges, ils portent le titre de baillivus Bituricensis à Etampes, celui de domini regi asessor et ceux de Caen, de justicarius domini regi Les baillis font des tournées par 2 ou 3 dans des prévôtés dont le nombre varie et dont les tâches ne sont pas définies une fois pour toutes (cf Ordonnance de 1254). [...]
[...] nous décidons (l. 13) - surveillance des prévôts encadrés par 4 prud'hommes, c'est à dire des sages, des hommes preux, que nos baillis fassent établir . quatre prud'hommes loyaux (l. 9-10) ; - rapports aux régents 3 fois par an au sujet des injustices commises par les prévôts et des affaires du royaume, tous les quatre mois . les baillis tiendront assises . (l. 20-23) ; - responsabilités judiciaires (tenue d'assises mensuelles pour entendre les plaintes du peuple), recevront du bailli droit et justice sans délai (l. [...]
[...] Pour les finances des six bourgeois de Paris. Pour ce qui est de la vacance des sièges épiscopaux, ils doivent rendre le régale sans contestation c'est à dire qu'à aucun moment leur avis ne compte. Même en cas de décès du souverain, ils ne peuvent disposer librement du trésor royal. Ils doivent procéder à son partage avec l'aide de deux abbés et d'un moine, frère Bernard. Et ils ne peuvent renvoyer les baillis qu'en cas de vol, viol ou crime. [...]
[...] Aussi, par cette ordonnance de juin 1190, que nous rapporte le moine Rigord (v. 1160-1206), historiographe royal, Philippe Auguste donne ses consignes sur la gestion du royaume pendant la croisade. Mais que peut décider un souverain avant de partir pour une telle expédition ? Ce document est-il une simple ordonnance, ou bien a t-il une autre dimension ? En effet, qu'adviendra t-il si Philippe II meurt ? Envisage t-il cette éventualité ? Nous verrons donc comment Philippe Auguste gouverne le pays avant le fameux départ, ce qu'il prescrit concernant l'administration du royaume durant son absence, et la manière dont il prend ses responsabilités (ce qu'il envisage, c'est à dire s'il est prévoyant). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture