Le document étudié est issu du Monumenta Germaniae Historica, un des principaux recueils de l'histoire médiévale, et traduit par Jean Pierre Brunterc'h, conservateur en chef du Patrimoine et directeur du centre d'onomastique, dans son livre Archives de la France. C'est en 813, quelques mois avant la mort de l'empereur carolingiens, ce dernier, Charlemagne, désigne Louis, un de ses trois fils, comme son successeur du trône impérial à Aix-La-Chapelle, mais le 5 octobre 816 il se fait couronner par le pape Étienne IV, à Reims, pour compléter la cérémonie religieuse du sacrement impérial. Il considérait l'Église et l'Empire comme deux notions étroitement liées et à peine distinctes. En 817, il énonce l'«Ordinatio Imperii» qui règle d'avance la succession de Louis, tel un testament: son fils aîné, Lothaire, est proclamé empereur et seul héritier de l'Empire; alors que les deux frères de celui-ci, Pépin et Louis, gouverneraient comme rois, l'un l'Aquitaine et l'autre la Bavière sous l'autorité de leur père, puis sous celle de Lothaire à la mort de Louis le Pieux. Habituellement, sous les Mérovingiens puis sous les Pippinnides, il n'y a qu'un seul héritier du trône, mais avec ce testament, Louis déroge à la règle. Mais une question se pose avec l'«Ordinatio»: l'unité de l'empire peut-elle être remise en cause? Pour y répondre nous verrons dans une première partie la succession non équitable de Louis le Pieux (I) puis la place accordée à l'Église dans l'empire (II).
[...] Et il le prouve dans son testament. L'empereur choisi par Dieu A travers l'«Ordinatio Imperii», Louis dit que le choix du nouvel empereur, donc de Lothaire, est 'une volonté de Dieu' (ligne 18) et également quand Louis dit que son fils a été choisi par la 'Providence Divine' (ligne 21) mais aussi à la ligne 23 quand Louis explique que Lothaire sera son successeur car 'le Seigneur veut qu'il en soit ainsi'; c'est-à-dire que l'élection du nouvel empereur ne se fait que si Dieu en donne son accord ( article 18, ligne 79: 'avec l'assentiment de Dieu'). [...]
[...] Les devoirs des futurs rois: Ce sont les articles et 12 qui désignent les principaux devoirs des frères cadets Louis et Pépin. A l'article il est prévu qu'ils soient seuls à distribuer des honneurs dans leur région, mais aussi que l'ordre ecclésiastique soit maintenu et que la probité (l'honnêteté) et l'intérêt général soient également préservés, c'est-à-dire qu'ils auront un pouvoir plutôt d'ordre moral que d'ordre décisionnel dans leur «royaume» respectif. Puis à l'article Louis le Pieux veut que les deux frères aillent, une fois par an, rendre visite à leur aîné et lui faire un don (qui leur sera rendu au vu de l'article pour maintenir la paix; c'est-à-dire que ces visites seraient une sorte d'allégeance envers Lothaire, donc une façon de montrer leur statut de serviteurs de l'empereur. [...]
[...] ] l'assemblée sainte [ . ] pour traiter les affaires de l'Église et de tout notre empire'; cette phrase démontre la liaison très proche des relations religieuses et impériales. A la suite du préambule, Louis désigne Dieu comme celui qui a permis d'instaurer la paix sur son territoire ( lignes 'la paix nous avait été octroyée par Dieu') mais aussi que c'est toujours grâce au Seigneur que l'unité de l'empire a pu être sauvegardé (lignes 12-13), et que pour que l'empire reste toujours en place, ils se doivent de jeûner, de faire des prières et des distributions d'aumônes pour ne pas offenser à celui qui a les royaumes sous son contrôle ( lignes 14,15 et 16). [...]
[...] Mais cet «Ordinatio Imperii» va cause de nombreux bouleversements quand Louis le Pieux obtiendra un quatrième enfant, en 823, Charles le Chauve, avec sa nouvelle épouse Judith de Bavière. Cette naissance va rompre l'équilibre prévu, en remettant en cause le partage entre ses trois premiers fils institués dans le testament de Louis en 817 car Judith ne pourra pas accepter que son fils Charles n'ait pas de royaume. Cette opposition de Judith va marquer dix années de troubles entre Louis le Pieux et ses trois premiers fils, puisque ces derniers ne veulent pas d'un nouveau partage. Face à ces problèmes, Louis décide d'abolir son «Ordinatio Imperii» en 831. [...]
[...] En 817, il énonce l'«Ordinatio Imperii» qui règle d'avance la succession de Louis, tel un testament: son fils aîné, Lothaire, est proclamé empereur et seul héritier de l'Empire; alors que les deux frères de celui-ci, Pépin et Louis, gouverneraient comme rois, l'un l'Aquitaine et l'autre la Bavière sous l'autorité de leur père, puis sous celle de Lothaire à la mort de Louis le Pieux. Habituellement, sous les Mérovingiens puis sous les Pippinnides, il n'y a qu'un seul héritier du trône, mais avec ce testament, Louis déroge à la règle. Mais une question se pose avec l'«Ordinatio»: l'unité de l'empire peut-elle être remise en cause? [...]
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