Nous sommes en présence d'un texte de Guibert de Nogent (~ 1055 ; 1125), moine du tournant du XIIème siècle. Ce texte est un extrait de son Autobiographie qui se présente de par sa forme et son contenu comme un cas à peu près unique en France à cette époque. Celle-ci se compose de 3 libellis dont on sait que le 1er libelli dont a été tiré cet extrait (chapitre 18), a été écrit vers 1114. C'est l'autobiographie proprement dite relatant la période qui va de 1055 à 1104. Cette période marque un tournant qui correspond à un temps de transformation de la société et de la mentalité médiévale notamment sur le plan de l'imaginaire religieux. Quelle forme prennent ces changements ? Dans quelle mesure sont-ils dus à une évolution des mentalités ?
[...] L'attitude des âmes - D'autre part, nous constatons que les âmes semblent avoir l'aspect de leur jeunesse sous l'aspect qu'il avait en sa jeunesse (l.23) On peut s'interroger su cette vision des choses d'autant plus sue les autres âmes décrites semblent avoir gardé l'apparence qu'elles avaient au moment du trépas EX : Ma mère vit la vieille femme dont j'ai dit qu'elle était (l.100). Cela inclut peut-être une différence dans la condition des âmes. - Par ailleurs, les âmes semblent dotées de la parole et peuvent communiquer de cette façon avec les vivants (l.50/51). Le fait que le mort parle et que ses paroles soient souvent rapportées au discours indirect rajoute à l'impression d'une réelle présence physique de la personne morte. [...]
[...] C'est au cours de cette période, entre 50 et 70 ans qu'il a réalisé la plus grande partie de son œuvre. Ce texte est un extrait de son Autobiographie qui se présente de par sa forme et son contenu comme un cas à peu près unique en France à cette époque. Celle-ci se compose de 3 libellis dont on sait que le 1er libelli dont a été tiré cet extrait (chapitre a été écrit vers 1114. C'est l'autobiographie proprement dite relatant la période qui va de 1055 à 1104. [...]
[...] C'est ce qui se passa pour la mère de G. de Nogent qui lutte contre sa conscience pour na pas se fâcher contre l'enfant : d'autant qu'elle ressentait avec quelle férocité le démon s'enflammait contre elle afin d'entamer son zèle (l.180/181). - L'au-delà apparaît ainsi comme un enjeu au moyen-age dans le jeu dévotionnel et social : Pourtant bien que les nuits constituassent une insomnie continue, jamais on ne la vit paresseuse pour se rendre à l'office divin nocturne - Le texte montre par ailleurs que le sort des hommes après la mort tient une place essentielle dans la société médiévale et nous dénotons un souci de la part des gens concernant à la fois l'état des individus ce que serait alors sa propre condition, bonne ou mauvaise (l.115) et la localisation de leur vie future (l.125-130). [...]
[...] C'est alors ce que l'on appelle la théorie des suffrages. Par un acte de partage des épreuves dont la nature est liée à celle de la faute commise. La mère de Guibert de Nogent décide, ici, de soigner les souffrances de son mari en opposant Le semblable au semblable (l.174). Elle prend donc un petit enfant abandonné chez elle pour apaiser les cris de l'enfant mort-né Rapprochant ce qui devait être rapproché, elle décida de prendre chez elle, en vue de l'élever, un bébé de quelques mois privé de parents (l.141). [...]
[...] Le souci autobiographique de Guibert de Nogent est également omniprésent dans ce récit et fait ressentir par-là une des grandes évolutions de la société médiévale. En effet les revenants, le souvenir des parents morts sont au service de la découverte de soi et de la recherche de son identité. C'est cette affirmation de l'individu en tant que tel qui finalement marque la grande nouveauté et entraîne l'apparition du purgatoire, lieu où l'âme reçoit un jugement individuel sans avoir à attendre le jugement dernier prôné jusqu'alors. [...]
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