Jean-François Nieus, "Le vassal, le fief et l'écrit" : fiche de lecture

Résumé du document

Si l'on pensait que tout avait été écrit sur la féodalité à l'époque médiévale, la lecture des actes de cette journée d'étude prouvera le contraire. Pour autant, l'objet de cette rencontre n'était pas de débattre autour de tel ou tel point sujet à controverse : le thème retenu invitait à travailler sur le rôle de l'écrit dans les relations féodo-vassaliques et à appuyer, par conséquent, ses démonstrations sur une analyse au plus près du document d'archives.

C'est cette attention portée aux sources, à leur description et à leur critique que l'on appréciera avant tout dans les huit contributions (cinq en français et trois en anglais) rassemblées dans ce volume (...)

Extraits

[...] C'est cette attention portée aux sources, à leur description et à leur critique que l'on appréciera avant tout dans les huit contributions (cinq en français et trois en anglais) rassemblées dans ce volume. La communication de J.-F. Nieus en est certainement le plus bel exemple : constatant que la diplomatique féodale des principautés du Nord est un terrain encore en friche, celui-ci s'est penché sur le sujet en choisissant pour cadre de son enquête la pointe septentrionale du royaume de France. [...]

[...] Karl-Heinz Spiess revient quant à lui sur l'origine des livres de fiefs à partir de quatre exemples allemands : le Codex Falkensteinensis, manuscrit rédigé à partir de 1166 à l'initiative des comtes de Neubourg-Falkenstein en Bavière et considéré comme le plus ancien livre de fiefs conservé pour l'Allemagne, et des livres de fiefs des seigneurs de Bolanden (vers 1260), du rhingrave Wolfram (début XIIIe siècle) et des seigneurs de Pappenheim (1214-1219). Si ces contributions montrent tout ce que l'on peut tirer des documents d'archives pour renouveler l'historiographie, celle de Dirk Heirbaut témoigne que l'absence de sources ayant trait à la féodalité est tout aussi riche d'enseignements. Celui-ci part d'un constat, l'absence de livres de fiefs produits par les comtes de Flandre, en décortique les causes et montre comment on peut pallier l'absence de ce type de sources. [...]

[...] Romain Le Gendre Fiche de lecture : Le vassal, le fief et l'écrit. Pratiques d'écriture et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (XIe-XVe siècles), actes de la journée d'étude organisée à Louvain-la-Neuve le 15 avril 2005 édités par Jean-François NIEUS. Louvain-la-Neuve : Université catholique de Louvain et Turnhout : Brepols pages, cartes, ill. (Publications de l'Institut d'études médiévales, coll. Textes, études, congrès, 23). Si l'on pensait que tout avait été écrit sur la féodalité à l'époque médiévale, la lecture des actes de cette journée d'étude prouvera le contraire. [...]

[...] Jean- Marie Yante exploite enfin un livre de fiefs du marquisat d'Arlon de 1470. S'il s'écarte quelque peu du thème de la journée d'étude, sa courte communication reste cependant pertinente car il parvient à tirer de sa source d'intéressantes cartes qu'il accompagne d'un commentaire développé. Les régions septentrionales sont donc les plus étudiées, mais les organisateurs ont fait l'heureux choix d'enrichir les débats en conviant aussi à cette journée d'études deux spécialistes de la féodalité méridionale : Hélène Debax décrit une féodalité méridionale qui, selon la belle expression qu'elle reprend de Gérard Giordanengo, est une féodalité qui sent l'encre Elle attache un soin particulier à décrire la constitution d'un corpus de plus de 900 actes féodaux du Languedoc des XIe- XIIe siècles et élabore une typologie simple mais convaincante, nourrie d'exemples et de l'édition de vingt-et-un actes sélectionnés dans le cartulaire encore inédit des Trencavel (Soc. [...]

[...] Il invite à poursuivre l'exploitation de ces documents, non seulement pour l'étude de la féodalité aux XIVe et XVe siècles, encore mal étudiée, mais aussi pour de nombreux autres domaines (histoire juridique, économique etc.). Un historien du droit, G. Giordanengo, dresse enfin un tableau de la littérature juridique féodale au Moyen Âge dans un article érudit et bien documenté, enrichi de surcroît en annexe d'une liste des feudistes du XIIe au XVIe siècle et des œuvres qui leur sont attribuées (p. [...]