Une ville, c'est la synthèse des activités de l'homme, une preuve de son génie. » écrivait le prêtre-écrivain René Ouvrard, au XVIIe siècle. Et si Nice est incontestablement le fruit du génie niçois, elle demeure aussi – dans son architecture et jusque dans sa sociologie – le fruit de l'histoire d'une France à l'heure féodale, d'une France tournée vers un avenir encore et toujours à écrire. Comme tant d'autres villes, Nice n'a émergé, ne s'est véritablement développée, qu'à partir du Moyen-Âge.
Une ville, c'est d'abord l'antithèse du « pays », de la campagne, de la ruralité. Une ville, c'est un ensemble, une unité urbaine dont la densité, en général, est assez forte : la continuité de l'habitat en est une des principales caractéristiques. Une ville, c'est également la concentration d'activités multiples, culturelles bien sûr mais aussi économiques.
Après de multiples invasions (les Saxons en 573, les Sarrasins en 729 puis en 813 et en 891) et de catastrophes successives (épidémie de lèpre en 618, inondations dramatiques en 813), Nice, un temps sous l'autorité seigneuriale puis épiscopale, devient une commune en 1044 et se voit dotée d'une charte d'autonomie en 1176. Nous sommes en plein Moyen-Âge. Cette période d'environ mille ans – nous n'y reviendrons pas trop en longueur – est fondatrice. C'est le développement d'une civilisation dominée par la chevalerie et ses us, l'essor du commerce et ses coutumes, la réapparition de la culture avec l'art du manuscrit, puis les premiers progrès techniques. Citons notamment à l'invention du moulin hydraulique et aux techniques visant à augmenter la productivité agricole.
Mais c'est aussi, pour une Europe en voie de forte christianisation, l'époque des premiers contacts avec la société islamique, qui ne relèvent pas seulement de faits d'armes ! Le Moyen-Âge enfin, devant l'affaissement constant du pouvoir royal parisien, c'est la société de la vassalité puis de la prise d'autonomie des villes. Dans ce cadre historique global, il faut considérer les caractéristiques diverses de l'évolution de Nice, ville-phare de Méditerranée après Marseille et Gênes. Incontestablement, la « cité-azur » a connu deux phases successives de développement, d'abord son émancipation (I) puis la mise sous tutelle comtale (II).
[...] Retenons-en seulement l'extrait suivant : Nous promettons que nous conserverons tous les règlements en vigueur dans la ville de Nice, à l'exception de ceux qui paraîtraient, soit à nous, soit à notre cour, devoir être corrigés ou même abolis pour l'utilité et l'honneur de nous et de la ville de Nice En d'autres termes, c'est la fin du consulat qui disparaît purement et simplement du texte. Nice sera administrée par un agent du comte, le viguier. Le premier à être investi de cette fonction sera celui-là même qui conseilla le Comte dans sa prise de contrôle militaire de la ville, Romée de Villeneuve. Quant à la justice, elle cesse d'être communale. [...]
[...] En effet, l'hostilité entre Gênes et Nice perdura jusqu'en 1215, date à laquelle Gênes entreprit la fortification du rocher de Monaco. En novembre 1215, au nom de Nice, des envoyés font soumission à la commune de Gênes et s'engagent à fournir le service militaire d'ost et de chevauchée et à contribuer financièrement à l'armement de la flotte. Ils prêtent le serment dit de compagnie qui donnait aux contractants une nationalité commune les faisant jouir réciproquement des mêmes droits et des mêmes garanties. Suite à cet accord, Gênes détruisit le château de Nice, garnison du Comte de Provence. [...]
[...] Les deux opinions peuvent être soutenues. En tout état de cause, c'est en 1144 qu'apparaît pour la première fois un consul nommément désigné parmi les témoins d'une donation faite à l'église de Nice. Il s'agissait alors de Guillaume Badat. Pour les années suivantes, des listes de consuls peuvent être établies. Leur nombre semble osciller entre six, quatre (le plus souvent) ou deux (seulement). La famille seigneuriale restait représentée. Des démêlés avec l'Eglise surgirent et ne furent apaisés qu'à la faveur d'âpres négociations. [...]
[...] Nice au moyen-âge ou l'avènement d'une ville méditerranéenne Une ville, c'est la synthèse des activités de l'homme, une preuve de son génie. Écrivait le Prêtre écrivain René Ouvrard au XVIIe siècle. Et si Nice est incontestablement le fruit du génie niçois elle demeure aussi (dans son architecture et jusque dans sa sociologie) le fruit de l'histoire d'une France à l'heure féodale. D'une France tournée vers un avenir encore et toujours à écrire. Comme tant d'autres villes Nice n'a pas émergé. [...]
[...] Juridiquement, qu'est-ce qu'une tutelle ? C'est, aujourd'hui, une mesure de Droit civil prononcé par le juge des tutelles permettant la protection par un tuteur d'une personne atteinte physiquement ou moralement. C'est donc clairement une incapacité juridique résultant d'une mesure de protection. En matière de Droit des Institutions, non seulement on peut rapprocher le terme de tutelle de celui de gérance mais on peut substituer celui de contrôle à celui de protection Ici en effet la mise sous tutelle au sens où on l'entend est avant tout un acte politique destiné à prendre le contrôle d'un territoire donné. [...]
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