Ce dossier est consacré à la grossesse et à l'accouchement du XIIème au XVème siècle dans l'Occident Médiéval. La démarche suivie consiste à présenter le déroulement logique d'une grossesse au Moyen Age, de la procréation à l'accouchement, en présentant successivement : le sens de la procréation et les valeurs sociales qu'elle sous-tend, la grossesse même et les représentations mentales que s'en font, les médecins, et enfin, la naissance et la place que tient cet événement dans la famille et dans la société.
[...] La contraception entraînait la destruction du principal but du mariage. Par ailleurs, si quelqu'un pour satisfaire sa concupiscence, ou par haine, et avec préméditation, fait quelque chose à un homme ou une femme, ou leur donne quelque chose à boire afin qu'il ne puisse engendrer ou concevoir [ ] qu'il soit tenu pour homicide Burchard de Worms, également, au début du XIème siècle, interroge : "As-tu fait comme beaucoup de femmes, elles prennent leurs précautions pour ne pas concevoir ( . [...]
[...] L'image de la femme en a été ainsi transformée, car il s'agit bien là d'une réduction de la femme à une seule fonction : celle de la maternité. Ce phénomène était lié aux conditions économiques et aux structures mentales du Moyen Age. En effet, il existait une réelle peur de l'extinction de la race et un désir d'être plus nombreux contre l'infidèle. De plus, l'importante mortalité infantile poussait à la valorisation de la femme en tant que reproductrice et donc à une certaine réhabilitation de son rôle. [...]
[...] De même, si le but du mariage n'était pas le désir d'avoir des enfants, alors la fécondité du couple ne pouvait se manifester. La stérilité résultait donc des péchés commis. En d'autres termes, l'infidélité ou la transgression des principes religieux favorisaient la stérilité, qui était considérée alors comme une punition. Dans ce cas, la fécondité ne pouvait être retrouvée qu'à force de prières, de jeûnes et d'abstinence. La question de la stérilité a beaucoup intéressé les médecins du Moyen Age, et nombreux sont ceux qui en ont cherché les remèdes Les remèdes pour lutter contre la stérilité Ces remèdes étaient nombreux. [...]
[...] En revanche, l'attente d'une fille était presque considérée comme une maladie. Ainsi, dans la mentalité de l'époque, la conception d'une fille était plutôt considérée comme contraire à la vraie finalité de la reproduction. La femme était alors moins belle, sa santé moins bonne. La transformation physique et mentale, par la grossesse, de l'organisme de la mère imposait à celle-ci des modifications dans sa vie quotidienne Le régime des femmes enceintes Les traités médicaux donnent de nombreux conseils à la femme enceinte : sa manière de vivre doit changer. [...]
[...] L'entourage de la femme enceinte était donc également concerné par son état. Les célèbres croyances sur les envies des femmes enceintes existaient déjà au Moyen Age : Elle a des envies comme manger de la terre ou du charbon ou des fruits comme pommes et mûres Cette idée remonte en fait à l'Antiquité, car Barthélémy l'Anglais explique que selon Aristote et Galien c'est signe qu'une femme a conçu quand elle désire diverses choses On pensait à l'époque que si ces envies n'étaient pas satisfaites cela pouvait laissait des traces sur l'enfant. [...]
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