Histoire du Japon ancien, La montée des guerriers (époque de Heian, IX-XIIe s.), fiche de 4 pages
La place des guerriers dans le Japon médiéval est un phénomène unique en Extrême-Orient. Dès les débuts de l'ère Meiji, aux alentours des années 1890, les historiens japonais établissent un parallèle entre les Histoires japonaise et occidentales, dont les développements leur apparaissent similaires. Au centre de cette comparaison se trouve le concept de féodalité, hôkensei ??? (ce terme est tiré de l'histoire de la Chine Antique, où il s'applique cependant à une réalité différente). Il désigne une fragmentation extrême du pouvoir dans une société gouvernée à la base par des seigneurs locaux qui exercent une emprise directe sur leur environnement et dominent la population rurale par la force. Ces seigneurs, les bushi ?? , fondent leur domination sur la pratique des armes. Ils s'inscrivent dans une grande organisation hiérarchique de vasselage, bushidan ??? . Jusqu'à récemment, sous une forte influence occidentale, en particulier marxiste, la féodalité était expliquée par une appropriation des moyens de production. Cette approche est remise en cause.
[...] Les clans s'étendent ainsi par divers liens (intégrations, mariages ) et s'enracinent dans les provinces. Deux clans principaux émergent, les Taira et les Minamoto. Les premiers se sont établis dans l'ouest du pays, autour de la Mer intérieure (Setonaikai 瀬戸内海), qui compte de nombreuses îles et rades propices à la piraterie[1] Ils nouent des liens avec les populations maritimes, marchands et pêcheurs, et les font entrer dans leur orbite. Ils tirent ainsi des revenus importants en échange de leur protection. [...]
[...] Les membres du clan se rattachent à un système de maison dominée par un doyen. La plupart d'entre eux décident de se rabattre dans le métier des armes, en tant que gardes du palais ou dans d'autres offices de la capitale, où ils forment une sorte de police appelée kebiishi 検非違使 . Tous ces gardes sont dénommés musha 武者 . Dans l'idéologie chinoise qui guide les codes, le métier des armes est moins considéré que les charges civiles : c'est l'idéal de l'empereur lettré qui dirige un empire pacifié en s'appuyant sur une bureaucratie, ce qui explique que les Fujiwara laissent la pratique des armes à d'autres clans. [...]
[...] La montée des guerriers (époque de Heian, IX-XIIe s.) La place des guerriers dans le Japon médiéval est un phénomène unique en Extrême-Orient. Dès les débuts de l'ère Meiji, aux alentours des années 1890, les historiens japonais établissent un parallèle entre les Histoires japonaise et occidentales, dont les développements leur apparaissent similaires. Au centre de cette comparaison se trouve le concept de féodalité, hôkensei 封建制 (ce terme est tiré de l'histoire de la Chine Antique, où il s'applique cependant à une réalité différente). [...]
[...] Ils donnent naissance à une aristocratie militaire, gunji gizoku 軍事貴族 , qui prend part aux grandes fêtes, dont certaines sont des activités guerrières : concours de tir à l'arc à cheval, démonstration d'équitation, lutte de sumo ancien De plus, leur équipement, en particulier les armures, ne provient pas des provinces, mais a été pensé et fabriqué par des artisans de la capitale sur commande de la noblesse (offrandes de la cour aux guerriers). Il répond tout autant à un besoin de parade. Grâce à ses artisans qualifiés, Kyôto restera d'ailleurs durant le Moyen-Âge un centre réputé de production d'armement. Reste un fait indéniable : les guerriers s'emparent du pouvoir en rassemblant des hommes dans les provinces. Comment expliquer cette extension de la culture guerrière ? L'émergence d'une nouvelle condition Du fait du nombre limité des postes administratifs, les cadets de familles sont envoyés dans les monastères. [...]
[...] La piraterie à l'époque de Heian correspond à toutes sortes de pratiques illégales en mer, principalement de l'extorsion de fonds par l'usage de droits de passage illicites. [...]
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