La fin du IXe siècle est un temps d'incertitude politique qui voit, surtout à partir de 888, la puissance des pouvoirs locaux croître à mesure que la monarchie s'affaiblit. Sur cet échiquier des pouvoirs en pleine recomposition, les héritiers de la puissance publique, ducs et comtes, puis leurs agents et leurs vassaux, forgent principautés et seigneuries, récupérant à leur profit les prérogatives jadis exercées par le roi ou en son nom. Dans ce contexte, les Grands prennent bien soin de reprendre les pouvoirs auparavant exercés par les comtes sur les terres d'Église qui, sauf immunité, relevaient de leur fonction. Les nouveaux puissants estiment de leur ressort de diriger l'Église (...)
[...] Le comte d'Anjou, Foulque Nerre, riposte peu après en installant des moines à Beaulieu-les- Loches. Les monastères sont aussi convoités par les grands qui cherchent à asseoir un pouvoir encore fragile. > en Flandre, le comte Arnoul utilise les abbayes de St Bavon de Gand, de St Amand ou de St Vaast d'Arras dont il assure l'abbatiat laïc, pour rétablir l'unité du comté à son profit. Les textes le désigne alors comme comes et abbas. > de la même manière, les ducs de Bourgogne occupent pendant près d'un siècle le siège abbatial de St Germain d'Auxerre, tout en exerçant un contrôle efficace sur l'élection épiscopale. [...]
[...] En opérant une telle conversion, ils bénéficient d'une sépulture monastique et sont ainsi assurés d'être portés quotidiennement par l'oraison des moines. > Laugier Roux, v se fait porter à Lerins > le duc Guillaume d'Aquitaine prend l'habit de St Cyprien de Poitiers vers 996 Les chroniques et les gestes monastiques présentent souvent les abbés comme étant de noble naissance > à Cluny, presque tous les abbés de la fondation en 910 jusqu'au début du XIIe sont issus de l'aristocratie, à l'exception d'Aymard. [...]
[...] Le don est alors un moyen pour le laïc de s'insérer dans le société monastique, et par l'intermédiaire des frères, de se rapprocher au plus près de l'au-delà, dans une perspective autant sociale qu'eschatologique. Les biens matériels, et notamment la terre, ne constituent pas les seules formes de donations faites aux réguliers. L'oblature le don de jeunes enfants aux monastères pour y être éduqués est une autre forme de transfert de biens des laïcs aux moines. L'enfant joue alors pour sa famille le rôle de médiateur entre les 2 univers. [...]
[...] L'objectif spirituel s'accompagne souvent d'une mise en scène solennelle du don dans l'espace ecclésial et liturgique. En venant dépose sur l'autel de l'abbatiale l'acte écrit de sa donation, la libéralité du fidèle devient offrande. S'opère ainsi une transformation liturgique et eucharistique du don L'aristocratie, vivier du recrutement monastique Loin d'être les lieux de retraite qu'ils cherchent idéalement à être, les monastères sont installés dans la société qui les entourent et dont ils se nourrissent. La question du recrutement est rarement éclairé par les sources. [...]
[...] France et Bourgogne, IXe-XIIe siècle : les monastères lieux de pouvoir 1. Le contrôle des monastères : un élément de domination sociale La fin du IXe siècle est un temps d'incertitude politique qui voit, surtout à partir de 888, la puissance des pouvoirs locaux croître à mesure que la monarchie s'affaiblit. Sur cet échiquier des pouvoirs en pleine recomposition, les héritiers de la puissance publique, ducs et comtes, puis leurs agents et leurs vassaux, forgent principautés et seigneuries, récupérant à leur profit les prérogatives jadis exercées par le roi ou en son nom. [...]
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