Monarchie espagnole, Italie, monarchie hispanique, maison de Habsbourg, Philippe II, hégémonie espagnole, politique impériale, royaumes espagnols, Conseil d'Italie
La monarchie hispanique fut instaurée par le partage des Etats de Charles Quint entre les deux branches de la maison de Habsbourg. A partir de 1556, Philippe II régna sur les royaumes espagnols (Castille, Navarre, Aragon …) ainsi que sur la moitié de l'Italie tels que les royaumes de Naples, de Sardaigne, de Sicile …
Par ailleurs, il est important de signaler l'inexistence politique de l'Espagne dans cette construction. Les expressions Etat espagnol, monarchie espagnole, appliquée à la première puissance entre 1550 et 1625, n'expriment avec justesse que l'hégémonie espagnole sur une confédération dynastique. Il faut aussi souligner que les souverains espagnols ne gouvernent pas des provinces mais ils règnent sur des royaumes, des Etats indépendants et souverain, puisque l'union dynastique les a soustraits de la politique étrangère au profit de la couronne, mais chacun dispose de sa monnaie, de son administration fiscale, de son organisation militaire interne, de son gouvernement.
[...] Antoine Varillas met en lumière les conséquences de cette absence dans la Politique de la maison d'Autriche depuis que Philippe II eut établi le siège de la monarchie dont il était si épris, dans l'Espagne, et qu'il laissa pour principe de nécessité indispensable à tous ses descendants, de n'en sortir jamais ( ] le conseil de Madrid n'a point eu de plus forte application, que celle d'inventer de nouveaux moyens capables de suppléer la présence du Prince en des lieux qui semblaient l'exiger presque continuelle, et de prévenir les désordres que son absence y causerait infailliblement Le premier cercle périphérique est formé par les royaumes péninsulaires de la couronne d'Aragon et du Portugal qui reçoivent de rares visites du roi. Au second plan de la monarchie, les possessions européennes hors de la péninsule telles que l'Italie peuvent difficilement espérer la visite du monarque. Les voyages royaux sont couteux pour les sujets. [...]
[...] Le vice roi est l'alter ego du monarque, il est toujours choisi dans l'aristocratie et dispose d'une garde royale. Son autorité n'est pas à la mesure de sa dignité, car il doit soumettre à la confirmation du roi ses décisions importantes et n'est donc pas à l'abri des intrigues de cour de ses opposants. La décision des affaires capitales ne lui appartient pas ; elle revient à un conseil restreint où les magistrats de l'audience sont majoritaires. Les fonctions du vice roi cessent au décès du souverain. [...]
[...] La couronne d'Aragon regroupe une série de territoires péninsulaires et italiens. Le royaume de Naples et le royaume de Sicile font partie de la couronne d'Aragon depuis leur conquête en 1442 par Alphonse V et ont été transformé en vice royauté sous les Rois catholiques (1504). Le duché de Milan a été donné à Philippe II dès 1540 par son père qui l'avait repris aux Français (1513) et définitivement annexé en 1535 à l'extinction des Sforza. Le souverain espagnol ne porte pas le titre de roi d'Espagne mais plutôt roi de tous les royaumes qu'il possède, ainsi Don Philippe, par la grâce de Dieu, roi de Castille, de Léon, d'Aragon, des Deux Siciles Cette titulature démontre clairement que Philippe est le suzerain, à divers titres, de chacun des territoires qui composent ce vaste ensebmel, qu'il maintient somme toute une relation féodale et personnelle avec chaque entité. [...]
[...] La monarchie hispanique connait son extension territoriale la plus large dans les 1ères décennies du règne de Philippe II. Les monarques espagnols ne sont pas des conquérants : les guerres, pourtant nombreuses, menées par la monarchie ont d'autres objectifs que les agrandissements territoriaux. Les quelques territoires acquis dans les 1ère décennies du XVIIe siècle doivent avant tout renforcer la protection stratégique de l'ensemble de la monarchie. C'est le cas des fiefs acquis en Italie sous Philippe III. Le marquisat de Finale, fief du Saint Empire situé sur la côte ligure, brièvement occupé par Philippe II en 1571, est incorporé à la monarchie après l'extinction de la dynastie Carretto. [...]
[...] L'hégémonie espagnole sur l'Italie sera ratifiée trente ans plus tard par la paix de Cateau Cambrésis. L'Espagne exerce pendant un siècle et demi, une domination directe sur toute l'Italie méridionale et insulaire, sur le duché de Milan et sur l'État des Presidi au sud de la Toscane. Les États pontificaux, le Grand- duché de Toscane, la république de Gênes et d'autres états mineurs sont obligés de soutenir la politique impériale espagnole. Le duché de Savoie essaie de conjuguer entre la France et l'Espagne et devient un champ de bataille entre ces deux puissances. [...]
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