Dans quelle mesure la réforme grégorienne redéfinit-elle le pouvoir de l’empereur et celui du Pape ?

Thèmes abordés

Réforme grégorienne, empereur, roi, pape, investitures, papocésarisme, théocratie pontificale, église, Dictatus Papae, Grégoire VII, Henri IV, Hildebrand, Alexandre II

Résumé du document

Nous allons ici présenter trois textes. Le premier est le Dictatus Papae de Grégoire VII datant de 1075, le deuxième est la lettre d'Henri IV au pape suite au synode du 24 janvier 1076 et enfin une lettre de Grégoire VII aux prélats et aux princes allemands datant de janvier 1077. Il s'agit ici de la première Dictatus Papae. Lorsqu'en 1074 Hildebrand devient Grégoire VII sa première réforme fut contre les clercs simoniaques en les menaçants d'excommunication. Mais il ne s'arrêta pas là car jugea que la simonie et le nicolaïsme venait du fait que des laïcs investissaient des clercs. Alors il interdit les investitures par des laïcs même l'empereur comme nous pouvons le voir dans ce Dictatus Papae. Cette réforme dite grégorienne marqua la querelle des investitures qui opposèrent l'empereur et le Pape. Le Dictatus papae énonce pour la première fois les principes de la théocratie pontificale.

Extraits

[...] Nous avons pu voir au travers de ces textes que le problème des investitures des évêques est le reflet d'une volonté d'affirmer son autorité face au temporel ou au spirituel. Cette querelle marque le début d'une théocratie pontificale face à l'autorité d'un empereur. Cet affrontement aboutit au compromis du concordat de Worms (1122) : l'empereur renonçait à l'investiture des fonctions spirituelles, réservée à l'Église, et conservait la collation des biens et droits temporels qui y étaient attachés. Bibliographie Comby, Jean-Urbain DICTATUS PAPAE Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 avril 2014. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/dictatus-papae/ Gauvard, Alain, Alain De Libera, et Michel Zink. [...]

[...] Dans quelle mesure la réforme grégorienne redéfinit-elle le pouvoir de l'empereur et celui du Pape ? Le début de la querelle des Investitures Sommaire I. Le papocésarisme 2 A. Les investitures 2 B. Vers une théocratie pontificale 3 II. Les pouvoirs de l'empereur 3 C. Le roi face au pape 3 D. Sujet du roi, fidèle de l'église 4 Nous allons ici présenter trois textes. Le premier est le Dictatus Papae de Grégoire VII datant de 1075, le deuxième est la lettre d'Henri IV au pape suite au synode du 24 janvier 1076 et enfin une lettre de Grégoire VII aux prélats et aux princes allemands datant de janvier 1077. [...]

[...] Vers une théocratie pontificale Dès le décret Grégoire VII affirme la suprématie du pape seul le pontife romain est dit de droit universel On retrouve cette idée dans tout le Dictatus Papae. Le pape se pose en tant que supérieur aux princes. On peut le voir dans le décret 9 le pape est le seul homme dont tous les princes baisent les pieds Grégoire VII se présente comme supérieur à tous les hommes, même les empereurs vu qu'il peut les déposer (article 12). [...]

[...] Nous nous demanderons dans quelle mesure la réforme grégorienne redéfinit le pouvoir de l'empereur et celui du pape. Pour ce faire nous allons voir d'abord comment Grégoire VII redéfinit les droits des papes, puis les pouvoirs de l'empereur face au papocésarisme. Le papocésarisme Les investitures Nous pouvons voir apparaître dans l'article 14 la notion d'ordonner un prêtre Cette prérogative était le fait du pouvoir laïque. Les Empereurs d'Allemagne, reprenant un vieux principe carolingien, désignaient eux mêmes évêques et abbés en leur donnant l'investiture. [...]

[...] Henri IV comprit qu'il était perdu s'il ne se réconciliait pas avec le pape. Grégoire VII se trouvait alors au château de Canossa, dans les Apennins (l.14). Son hôtesse était la comtesse Mathilde, duchesse de Toscane, célèbre pour son dévouement au Saint-Siège (l24). Le roi fit prévenir le pape qu'il souhaitait recevoir l'absolution à Canossa, et partit. Il traversa alors les Alpes, couvertes de neige, accompagné par une petite escorte, ainsi que par sa femme, Berthe, et son fils aîné, Conrad. [...]