L'Occident romain, honorabilité civique, de 14 à 192 ap. J.-C.
La société romaine est divisée à partir du IIe siècle ap. J.-C. entre les honestiores et les humiliores. Les honestiores représentent l'ensemble des riches notables romains, ceux qu'on honore, par opposition aux humbles, les humiliores. Pour autant, les cités romaines n'étaient pas des ploutocraties assurant le pouvoir aux plus riches.
[...] L'appartenance au conseil était un grand prestige et ce dernier fonctionnait selon un ordre hiérarchique social très précis. L'ordre se réunissait dans la curie sur convocation des duumvirs et la proposition de loi discutée entre les membres ne pouvait être faite que par un duumvir ou un magistrat de haut rang. Le peuple pouvait également être consulté quant à son accord au projet de loi ou non. Ainsi, appartenir à l'ordre permettait d'imposer l'honorabilité civique d'un citoyen mais aussi d'assoir le prestige et l'influence que leur conférait leur bonne réputation (fama) et l'exercice de fonctions honorables. [...]
[...] Les sommes engagées étaient en fait fonction de l'importance de la cité et du prestige du donateur. Ces dons étaient de nature très différente et pouvaient prendre des formes diverses : outre les constructions de monuments pour la cité ou la participation aux frais civiques comme on l'a déjà vu, l'évergète pouvait verser de l'argent à la caisse de la cité ou aux habitants de façon tout à fait facultative ou en prenant en charge les obligations financières de la cité comme le paiement d'un tribut, l'entretien de l'armée ou de la suite impériale qui ferait étape dans la ville. [...]
[...] Dans un premier temps, nous verrons les différentes conditions qui permettent d'accéder à cette honorabilité civique, puis nous nous intéresserons dans un deuxième temps aux pouvoirs de direction et aux privilèges qu'offre cette honorabilité. Enfin, dans un dernier temps, nous verrons qu'elles sont les obligations financières liées à cette culture et les risques encourus. I. Une honorabilité civique fondée A . sur la naissance libre La première condition pour appartenir au groupe des honestiores était au départ d'être fils d'honestiores. Ainsi, seuls les fils de décurions possédaient cette honorabilité automatiquement de par leur ascendance. [...]
[...] Néanmoins, ces idonei, ces hommes capables de diriger, dans les faits, n'avaient reçu aucune formation spécifique préalable. Quelques uns possédaient une teinture de droit mais la plupart d'entre eux n'avaient comme expérience que la gérance de leurs propres biens fonciers. C'est pourquoi, nombres d'entre eux n'étaient pas toujours capables d'affronter les problèmes économiques et financiers de la cité. B. Donner pour mieux recevoir D'autre part, les décurions constituaient le sommet de la classe dirigeante locale des propriétaires fonciers, mais devaient en conséquence faire profiter la cité des fruits de leurs biens fonciers. [...]
[...] Mais, ériger une statue nécessitait l'accord de l'ordre des décurions. C'est pourquoi l'ordre bénéficiait à la fois de l'argent versé par ses membres mais aussi d'un certain monopole sur le contrôle des constructions civiques, lui permettant ainsi de choisir qui de telle ou telle personne sera honorée et accroissant par là même la légitimité sociale de ses membres. C. La coercition Ainsi, le notable, soucieux de tenir son rang, ou d'affirmer sa supériorité se devait de proposer spontanément ces mêmes dépenses, par conformisme ou réelle volonté de se distinguer. [...]
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