Maîtres d'un empire allant de l'Espagne au fleuve de l'Indus, les Arabes ont rapidement besoin de soldats. Ils en trouvent chez les nomades turcs d'Asie centrale et parmi les peuples d'Europe de l'est : Slaves, Circassiens, et Grecs. Ces soldats leur permettent en effet de contourner la règle qui interdit aux musulmans de se faire la guerre entre eux. Ces soldats sont achetés jeunes, enfants ou adolescents, parmi les tribus des steppes. Ils sont sélectionnés selon des critères de capacité, de performance, de résistance et d'indépendance.
On les appelle mamelouks (de mamlūk, qui signifie possédé), les « esclaves blancs », pour les différencier des esclaves soudanais. Ils peuvent avoir été reçus en présent, achetés, faits prisonniers de guerre, ou simplement enlevés. Pour être sultan, il fallait avoir été esclave. Telle fut la devise de la dynastie mamelouke, qui pendant près de 300 ans, fut l'une des plus grandes puissances islamiques du Moyen-Orient. D'abord au service des sultans arabes, les Mamelouks règnent sur l'Égypte, la Palestine, la Syrie et le Hedjaz avec l'armée la plus puissante des terres de l'Islam, et le contrôle de villes internationales telles que Le Caire, Jérusalem ou Damas.
On prend traditionnellement pour délimiter la période de domination mamelouke les dates de 1250, c'est-à-dire l'assassinat de l'héritier de la dynastie Ayyubide, et de 1517 lors des invasions ottomanes.
Comment un peuple, à l'origine esclave d'un autre, a-t-il pu prendre le pouvoir et exercer sa domination pendant plusieurs siècles, résistants à des puissances telles que l'empire mongol ou la France de Louis IX ?
[...] Bientôt cette mesure s'étend à d'autres produits. Vasco de Gama découvre en 1496 la route des Indes par le Cap de Bonne- Esperance. Dès lors, les marchandises d'Extrême-Orient ne prennent plus la mer Rouge pour arriver jusqu'en Europe. C'est ainsi que vers 1505, les épices sont plus chères à Lisbonne qu'à Venise. L'empire mamelouk n'a plus le monopole sur les épices. Son principal partenaire commercial, l'Europe, a trouvé d'autres partenaires. L'empire mamelouk est ruiné. Les Mamelouks ne peuvent empêcher l'invasion ottomane. [...]
[...] Elle affirme sa place religieuse centrale, tant pour les pèlerins de passage que pour les étudiants en religion des madrasa Une puissance ouverte sur le monde Tout au long de leur dynastie, les Mamelouks créent et entretiennent des relations diplomatiques et commerciales étroites non seulement avec les principales puissances européennes, comme la Castille, la Sicile, Gènes, Byzance, Venise (avec qui les Mamelouks conclurent de nombreux traités commerciaux), mais aussi avec les Mongols. De luxueux cadeaux entre souverains consolident et concrétisent les relations politiques entre toutes ces puissances. Avec les Européens, les principaux échanges commerciaux concernent les épices, rares en Europe, à travers l'Océan Indien. Les capitales de l'empire mamelouk, Le Caire, Damas, et Jérusalem, sont des centres commerciaux. [...]
[...] En effet les Mamelouks viennent de tous les horizons. Mais cette diversité chez les Mamelouks fait qu'ils ne sont pas tous unis par une origine commune. Il n'y a donc pas entre eux de cohésion tribale, comme on peut en trouver chez les Turcs. Les Mamelouks peinent à instaurer une véritable dynastie, car le sultan en place voit toujours s'opposer à lui d'autres Mamelouks. De plus, le principe fondateur de l'ordre mamelouk est justement l'élection du sultan, en fonction de son mérite et de ses capacités, et non la transmission héréditaire du pouvoir. [...]
[...] Il faut aussi étudier le système mamelouk en lui-même, un système original, organisé, hiérarchisé, qui en fait une puissance ouverte sur le monde. Enfin, il faut déceler les failles d'un système, failles qui l'affaibliront et conduiront à son effondrement. Les Mamelouks, de l'esclavage à l'établissement d'une dynastie puissante A l'origine, de jeunes enfants destinés à l'esclavage Maîtres d'un empire allant de l'Espagne au fleuve de l'Indus, les Arabes ont rapidement besoin de soldats. Ils en trouvent chez les nomades turcs d'Asie centrale et parmi les peuples d'Europe de l'est : Slaves, Circassiens, et Grecs. [...]
[...] Du VIIIe au IXe siècle, leur nombre et leur puissance ne cessent de grandir. Au IXe siècle, ils forment la garde des califes abbassides de Bagdad. Ils gouvernent dans les provinces arabes et commandent les armées. En 861, ils sont devenus si puissants qu'ils vont jusqu'à renverser un calife abbasside de Bagdad, Al-Mutawakkil, et le remplacent par son fils, Al-Muntasir. Au XIIIe siècle, la milice des mamelouks forme vite une élite militaire. Ils sont les gardes personnels du sultan Malik Al-Salih, sultan Ayyubide. [...]
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