Les liens féodaux vassaliques dans le sud de la France, alliance, lignage dynastique, fief, pouvoir, cérémonie, engagement, concession
Depuis l'an mil, le pouvoir royal s'est effondré. Il n'arrive plus à s'imposer face à l'apparition des châtellenies qui morcellent le territoire. Cependant, ce morcellement induit des conflits d'intérêts, des rivalités entre les familles. Le Languedoc est partagé entre l'influence des grands seigneurs, comme le comte de Toulouse ou de Barcelone. La rivalité entre les familles de grands seigneurs tend les puissants à s'allier. Ainsi, ils reprennent le principe du serment et de l'hommage afin de stabiliser les relations. Le XIIe siècle voit alors la prolifération des alliances privées et des liens de fidélité.
[...] Il jura cela sur les reliques des saints. Ensuite, avec la verge qu'il tenait a la main, le compte leur donna les investitures a eux tous qui lui avaient fait hommage et prêté serment On observe que il y a une inégalité entre les deux. De plus a la fin du Xème siècle on lui ajoute le baiser sur la bouche (Osculum) qui est donné debout, scellant ainsi par l'échange des souffles l'accord en symbolisant le caractère réciproque de leur relation dans le texte 1 nous voyons ligne Bernard Ato je fais hommage et fidélité par les mains et la bouche à toi mon susdit seigneur Léon, abbé, et à tes successeurs Dans cette même phrase nous relevons également le par la bouche Lorsque le vassal avait fait hommage et prêté serment de fidélité, le seigneur devait le relever, et, pour sceller son accord et son amitié, embrassait quelquefois son vassal sur la bouche. [...]
[...] Par exemple, dans le premier texte, à la ligne 31, on peut lire je te donnerai ou dans le deuxième texte, à la ligne 36, on a Et moi Pons de Vailhauquès, je tiendrai et observerai tout Cela veut dire qu'ils envisagent un avenir et cet avenir est certain : c'est catégorique et non hypothétique. De fait, l'un peut avoir confiance en l'autre. De plus, nous pouvons remarquer le fait que chaque fait émane de la personne visée : personne ne donne d'ordre à l'autre. Par exemple, dans le premier texte, c'est Bernard Aton qui écrit tout ce qu'il a à faire : je vous défendrai (ligne je dois lui tenir l'étrier (ligne 37). Cependant, dans le deuxième texte, ce n'est pas tellement le cas. [...]
[...] De fait, on ne mentionne que la mère. E nfin, le deuxième texte se termine par Ceci a été fait à Montpellier, en la chambre du château de Guilhem seigneur de Montpellier. Témoins présents. Nous notons la présence de témoins qui permettent d'authentifier le serment, puisqu'on accorde peu de confiance aux paroles. On retrouve ces témoins aux lignes 2 et 3 du premier texte. Ainsi par leur constitution assez similaire, nous pouvons supposer que le serment présente une forme normalisée au XIIe siècle. [...]
[...] Elle représente le serment que prête l'évêque Ermengol d'Urgell à Guifred, comte de Cerdagne, au début du XIe siècle. Tous ces documents traitent des relations vassaliques entre le XIe et le XIIe siècle, dans la France méridionale. Plan : Nous allons alors nous intéresser à ces relations et aux enjeux qu'elles impliquent au travers de deux axes. Dans une première partie, nous étudierons l'alliance constituée entre les deux hommes, puis dans une deuxième partie, nous nous intéresserons aux terres concédées, qui scellent cette alliance. [...]
[...] Le premier texte est un acte. Il concerne le serment que Bernard Aton IV prête à l'abbé Léon de Sainte-Marie-de-la-Grasse, en 1110. Il fait partie de la famille de Trencavel, qui possède les seigneuries d'Albi, Nîmes, Carcassonne, Agde et Béziers. La famille est donc puissante, surtout que Bernard Aton est marié à Cécile de Provence, qui est une descendante de Charlemagne par Louis le Pieux. Il prête serment parce qu'il s'est emparé de Carcassonne alors qu'elle appartient à sa mère, Ermengarde et avait promis de la rendre au comte de Barcelone. [...]
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