Depuis les temps antiques jusqu'à il n'y a pas longtemps, les sociétés ont recourt à la peine de mort afin de punir certains crimes perpétrés. « La mort d'un homme est un événement immense lorsqu'elle arrive par un crime ; c'est un fait terrible sur lequel les sociétés ne doivent se résigner jamais » , nous livre l'historien français Michelet. Aussi, personne ne peut supporter l'annonce d'un crime sans être soulevé d'indignation et d'horreur. Dans une réaction immédiate, presque instinctive, l'appel au châtiment suprême monte en chacun, impérieux, irrésistible . Dans les sociétés antiques ou dans l'époque moderne l'influence est très grande ; il semble que deux idées les aient guidés dans les modes d'exécutions de la peine capitale : d'une part l'exemplarité, d'autre part le symbolisme qui châtiera le criminel par un procédé qui rappelle le forfait commis .
Par contre, il n'est pas possible de parler de l'exécution sans évoquer le bourreau. Son rôle est déterminant. « La justice disposait alors d'une gamme fort riche de supplices et de tortures. Le tourmenteur-juré du roi était appelé à les appliquer tous et sans bavure » . La profession de bourreau amène son lot d'avantages et d'inconvénients sur la vie sociale et personnelle de ceux-ci. Mais, comment est-ce que l'évolution de la répression ainsi que de la représentation publique peut avoir une influence sur la vie personnelle et sociale des bourreaux dans le contexte de société française d'Ancien Régime?
[...] Il perçoit donc un sol par panier de fruits, un denier sur chaque marchand amenant du foin, dix- huit sols pour chaque cheval apportant une marée, cinq deniers sur chaque marchand de cresson, un sol un denier sur chaque marchand de poireaux[49]. Pour ce qui est des bourreaux provençaux, ceux-ci reçoivent deux deniers réforciats par jour pour ses gages, mais l'usage ne fait pas école. Aussi, en 1325, la cour royale accorde une livre et cinq sous coronats au bourreau pour une période de quatre-vingt-douze jours. [...]
[...] Michel, Bée, Le spectacle de l'exécution dans la France d'Ancien Régime Annales E.S.C., no p.845. Guy, Dumur, Histoire des spectacles, Paris, Éditions Gallimard p.248. Robert, Muchembled, La violence au village, Belgique, Éditions Brepols p.46. Arlette, Lebigre, Les bourreaux meurent aussi L'histoire, no 126, octobre 1989, p.74. Bruno, Paradis, De petits serviteurs de l'État : les bourreaux de Provence au XIVe siècle Le petit peuple dans l'Occident, Paris, Publications de la Sorbonne p.312. Jacques, Delarue, Le métier de bourreau : Du Moyen-Âge à aujourd'hui, Paris, Fayard p.65. [...]
[...] Dans cette même ligne de pensée, la mort du coupable est souvent précédée d'une amputation, très souvent de la main qui a tué ou de la langue qui a blasphémé.[21]. L'ancienne France va donc au bout de sa logique. La publicité donnée à l'exécution des peines, fait partie intégrante de son système répressif[22]. D'une extrémité à l'autre de l'échelle des peines, la recherche de l'exemplarité transforme l'exécution en spectacle à vocation édifiante. C'est évidemment dans la mise en scène de la peine de mort que la volonté d'effrayer, plus encore que la volonté de punir, se surpasse[23]. [...]
[...] BÉLY, Lucien, Dictionnaire de l'Ancien Régime : royaume de France, Paris, Quadrige/PUF 1384p. BLUCHE, François, L'Ancien Régime : institutions et société, Paris, Éditions de Fallois 222p. CALLANDRAUD, Gilbert J., De l'exécution capitale : à travers les civilisations et les âges, Paris, éditions Jean-Claude Latlès 231p. DELARUE, Jacques, Le métier de bourreau : Du Moyen-Âge à aujourd'hui, Paris, Fayard 439p. FOUCAULT, Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard 360p. GARNOT, Benoît, Crimes et châtiments au temps des lumières Historia, no 470, février 1986, p.29-46. [...]
[...] Jean, Imbert, Le pouvoir, les juges et les bourreaux, Paris, Hachette p.248. Gilbert J., Callandraud, De l'exécution capitale : à travers les civilisations et les âges, Paris, éditions Jean-Claude Latlès p.181. François, Bluche, L'Ancien Régime : institutions et société, Paris, Éditions de Fallois p.61. Pascal, Bastien, La parole du confesseur auprès des suppliciés La revue Historique, no 634, avril 2005, p Lucien, Bély, Dictionnaire de l'Ancien Régime : royaume de France, Paris, Quadrige/PUF p André, Zysberg, Du bon fonctionnement de la machine judiciaire L'histoire, no 168, juillet-août 1993, p.60. [...]
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