C'est intéressant de voir que dans le Haut Moyen Age, il y avait des rapports qui étaient presqu'amicaux entre Juifs et chrétiens, alors que dans le Moyen Age central, ses rapports ont changé du tout au tout. D'une fraternité, on est parvenus à une période de massacres récurrents.
En fait, cette fraternité a été brisée en 1096 par le pape Urbain II, qui a initié la première croisade en voulant montrer un pouvoir de rassemblement. Cette croisade, qui a tué énormément de Juifs, a brisé l'unité. Désormais, plus rien ne sera comme avant entre les deux religions.
A partir du milieu du XIIe siècle commence à monter une méfiance, voire une haine contre les Juifs. La considération de ceux-ci a évolué. Progressivement, ils vont être considérés comme des inférieurs, des hérétiques, voire des animaux. En bref, des gens différents.
Et pourtant, il y a un paradoxe. On sait qu'il y a eu une politique du pouvoir à défendre les communautés juives dans certains temps, alors que dans d'autres, ils sont expulsés, persécutés, massacrés par le pouvoir ou par le peuple. Et puis, il y a le souci d'expliquer la réussite économique des Juifs dans le commerce. Comment cette réussite est-elle possible alors que la société ne veut pas d'eux ?
[...] Les chrétiens. La bourgeoisie. Les Juifs ont fini par être en désaccord avec des groupes nombreux et puissants. Paradoxalement, ce sont des chrétiens qui ont une dette envers les Juifs. Ce besoin du Juif est né de l'argent, accumulé par eux, à tel point qu'ils ont réussi à placer les chrétiens dans leur dépendance. Ainsi, ce sont les chrétiens qui faisaient des emprunts auprès des Juifs. Puisqu'ils ne se souciaient que des lois instituées par leur propre religion, les Juifs ne se sont pas soucié de l'interdiction chrétienne sur l'usure. [...]
[...] Ce type de pensée nouvelle n'est pas restée sans conséquence. A partir du XIIIe, la phrase “vous ne pouvez plus vivre avec nous si vous ne changez pas votre religion” (J.F. Faü) s'impose. La cohabitation a été de fait rendue impossible. En fait, si énormément de Juifs sont morts dans la période qui nous intéresse, on a aussi cherché à détruire la religion. Le Talmud, le texte de référence de la religion juive, a été attaquée dans son contenu en charettes de ce Talmud furent brûlés en 1242. [...]
[...] L'opération se fait le plus discrètement possible, pour éviter d'alerter les Juifs, qui pourraient mettre les biens en question à l'abri. En 1315, Louis X les autorise à revenir sur le royaume de France. Moyennant finance, bien sûr. En 1321, Philippe V les expulse à nouveau. Dès 1361, Jean II “Le Bon” leur accorde des privilèges. Charles VI promulgue une ordonnance en 1382 favorable aux Juifs ans avant de les expulser définitivement (en 1394). Cette chronologie s'applique aussi à un niveau local. [...]
[...] La peste s'est répandue partout en Europe. L'épidémie a formé un terreau fertile aux interprétations contre les Juifs, accusés d'avoir contaminé les puits par l'intermédiaire des lépreux. Cependant, ce qui a déclenché le “massacre de la Saint Valentin” (peu avant la pâques juive, le massacre a eu lieu le jour de la Saint Valentin) n'est pas tant l'épidémie, mais surtout les objectifs politiques que visaient les élites de la ville. En fait, dans le contexte de la peste noire, les accusations furent portées sur les juifs. [...]
[...] Les Juifs en France I. Les Juifs, indispensables à la société chrétienne médiévale A. L'importante place du commerce juif dans l'économie B. Les juifs auraient une vie “trop belle” II. Les juifs instrumentalisés : entre expulsions et rappels A. Les “juifs du roi” : un coup de pouce au trésor royal B. Faire disparaître le juif et ce qu'on doit au juif III. Les persécutions anti-juives : un acharnement à tous les niveaux A. Les massacres se systématisent B. Le juif , de plus en plus violemment représentés C. [...]
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