« Nous avons jugé nécessaire de faire connaître, à vous [...] les grandes choses que Dieu a faites. » Chanoine de la cathédrale du Puy en Velay, lorsqu'en 1095 Urbain II vint prêcher à Clermont la croisade, probablement jeune encore Raymond d'Aguilers ou d'Agiles accompagna son évêque, le célèbre Adhémar, puis fut ordonné prêtre dans le cours de l'expédition, devint chapelain (c'est-à-dire en charge d'une chapelle ou d'une paroisse personnelle) de Raymond, comte de Toulouse, et pris pendant le voyage même, en 1097 au plus tard, la résolution d'écrire tout ce qui se passerait sous ses yeux. Raymond d'Aguilers raconte ce qu'il a vu, ce qu'il a fait, ce qu'ont vu et fait son prince et ses compagnons. Il écrivait ainsi ce qu'il avait observé ou ce que l'on lui rapportait. Il conduisit ses écrits jusqu'au différend qui s'éleva après la prise de Jérusalem entre le roi Godefroi et le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles au sujet de la tour de David (c'est-à-dire vers la fin de juillet 1099). La brusque conclusion de son ouvrage, le donne vraisemblablement mort en Palestine, dès août 1099 (...)
[...] Mais les dissensions chrétiennes semblaient s'effacer devant la ville sainte puisque Raymond d'Aguilers nous dit que tous pardonnèrent Les armées ne comptaient qu'un nombre relativement réduit de chevalier et d'homme de pied combattants, mais se présentant en corps mal structurés, encombrées comme nous l'avons vu de pauvres et de pèlerins incapable de prendre les armes. Certaines sources parlent tout de même de combattants du côté croisé, alors que Raymond d'Aguilers ne parle que de combattants dont 1300 chevaliers. De même que pour l'amplification des troupes ennemies, la réduction des troupes croisées de la par de l'auteur marque encore une volonté d'exagération pour glorifier la victoire. Quoi qu'il en soit face à la pression d'une armée de renfort égyptien arrivant à marche forcée, les croisés n'avaient plus qu'une solution : donner l'assaut. [...]
[...] Ces dissensions sont d'ailleurs encore visible après la prise de Jérusalem comme nous l'indique Raymond d'Aguilers à la fin de sont œuvre. Dans les textes on peut voir que Raymond garanti la sécurité des Sarrasins vaincus, prouvant ainsi sa clémence et son charisme, puisque Tancrède avait essayé de protéger un certains nombre de prisonniers en vain. De même on peut lire chez Raymond d'Aguilers que se fut le fantôme d'Adhémar qui fut le premier à monter sur la muraille de Jérusalem montrant ainsi la légitimité du comte de Toulouse qui l'avait accompagné jusqu'à sa mort. [...]
[...] Tancrède : neveu de Bohémond de Tarente, commandant adjoint de l'armée de son oncle lors de la croisade, il participa aux prises d'Antioche et de Jérusalem. Urbain II : moine à Cluny (1070), puis légat en France et en Allemagne il y poussa la réforme grégorienne et présida plusieurs conciles. Elu pape en mars 1088, il prêcha la croisade lors du Concile de Clermont en 1095, comme un moyen d'unifier la chrétienté occidentale sous son autorité. Bibliographie : Usuels : A. [...]
[...] Il a constamment prêché à ses disciples de ne pas résister aux méchants, d'aimer même leurs ennemis, de bénir ceux qui les maudissent et de prier pour ceux qui les maltraitent. Cette conception d'une Eglise romaine prenant les armes pour le service de Dieu s'établie avant l'an Mil lorsque déjà l'Eglise prêche la Reconquista espagnole, ou encore les expéditions normandes en Sicile. Selon les croisés, Dieu les récompensait des privations et les vengeait des injures et des morts. Les prêtres avaient parlé de la Bible, des promesses que Dieu fit à son peuple fidèle de le conduire sur le chemin de la victoire, de la vengeance et de la fortune. [...]
[...] d'Aguilers, Histoire des Francs qui prirent Jérusalem Rennes, Les Perséides 183p. J-L. Déjean, Les comtes de Toulouse 1050-1250 Paris, Fayard p. G. Lobrichon, 1099 Jérusalem conquise Paris, Seuil p. [...]
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