De tous les lieux de mémoire que nous avons traités jusqu'ici, Jeanne d'Arc est le seul qui ne soit pas à proprement parler un lieu. En tant qu'individu elle a eu une existence limitée dans le temps, et contrairement aux autres sujets, il n'existe pas de traces directes d'elle. Si on peut donc parler à son sujet de « lieu de mémoire », c'est parce que son histoire, sa légende, voire même son culte, sont eux-mêmes, dans leur immatérialité, le lieu d'une cristallisation et d'une actualisation de la mémoire. Jeanne d'Arc échauffe les imaginations, et avant même qu'elle ne soit morte, elle est déjà l'héroïne de Christine de Pisan dans Le Dittié de Jeanne d'Arc (1430). Chacun à son tour se l'accapare, la transforme, en fait un symbole de l'authenticité française ou la tourne en ridicule.
[...] ( Il s'agit donc de voir comment deux auteurs, même s'ils utilisent des moyens radicalement différents, inscrivent tout de même Jeanne d'Arc dans les mémoires. Autrement dit, en quoi ces œuvres témoignent et renforcent l'idée selon laquelle la figure de Jeanne d'Arc est un lieu de mémoire ? Comment les textes se rapportent-ils à Jeanne d'Arc ? Comment ce rapport montre-t´-il que Jeanne d'Arc est déjà un lieu de mémoire, et renforce-t´-il cette idée au point d'en faire une légende ? [...]
[...] Dans Les Lieux de mémoire, Pierre Nora explique que les lieux de mémoire ne sont pas ceux dont on se souvient, mais là où la mémoire travaille C'est bien le cas pour Jeanne d'Arc, qui est depuis le début un personnage emblématique, un symbole dont l'histoire hors du commun suscite des avis divers, contradictoires, et dont on cherche à magnifier ou à ridiculiser les exploits. En réalité, Jeanne d'Arc n'existe plus comme individu, elle ne s'appartient plus, elle est ce que les légendes en ont fait, ce que l'imaginaire collectif a créé ; de personne, elle est passée à personnage. Voltaire et Michelet ont participé par leurs œuvres à la création de ce mythe, et à faire de Jeanne d'Arc un lieu de mémoire. Bibliographie Michelet, Jeanne d'Arc, éd Folio Voltaire, La Pucelle d'Orléans, chant II, trouvé sur google books. [...]
[...] Jeanne d'Arc ; lieu de mémoire Introduction De tous les lieux de mémoire que nous avons traités jusqu'ici, Jeanne d'Arc est le seul qui ne soit pas à proprement parler un lieu. Elle a eu une existence limitée dans le temps, et contrairement aux autres sujets, il n'existe pas de traces directes d'elle. Si on peut donc parler à son sujet de lieu de mémoire c'est parce que son histoire, sa légende, voire même son culte, sont eux-mêmes, dans leur immatérialité, le lieu d'une cristallisation et d'une actualisation de la mémoire. [...]
[...] Il tourne en dérision la tradition hagiographique autour de Jeanne d'Arc. Voltaire s'en prend au merveilleux chrétien par des allusions savantes ou retorses à la Bible et aux saints. Denis est en réalité saint Denis, patron des Français, et son discours est qualifié de pathétique, théologique II/ Comment ce rapport à la fois montre que Jeanne d'Arc est déjà un lieu de mémoire, et renforce cette idée au point d'en faire une légende ? - Le rapport à un lieu de mémoire déjà constitué Si les deux auteurs décrivent les mêmes traits caractéristiques, c'est parce que Jeanne d'Arc est déjà un lieu de mémoire au moment où ils écrivent. [...]
[...] ( Lecture . Comment les textes se rapportent à Jeanne d'Arc - Un point de vue différent C'est évident, les 2 auteurs ne se rapportent pas à Jeanne d'Arc de la même manière, mais cela n'empêche pas qu'ils parviennent au même objectif, à savoir faire de la jeune femme une héroïne, un personnage mémorable, voire mythique. On retrouve chez Voltaire et Michelet la description des mêmes traits caractéristiques, de Jeanne d'Arc, simplement, ce qui pour l'un est défaut apparaît chez l'autre comme une qualité. [...]
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