La fin du Moyen Age est marquée par un approfondissement des pratiques païennes, qui inquiètent l'Eglise. Le procès de Jeanne d'Arc est l'exemple de la réaction de l'Eglise face à un phénomène qu'elle ne contrôle pas et qu'elle ne comprend pas. Le procès de Jeanne d'Arc est un procès d'inquisition en matière de foi.
Jeanne d'Arc est une petite paysanne, née en 1412 à Domrémy, de parents laboureurs aisés. Son action s'inscrit dans un contexte perturbé, qui est celui d'une France divisée. En effet à la mort de Charles VI, selon les clauses du traité de Troyes (1420), le roi d'Angleterre devient l'héritier du trône de France et le dauphin Charles VII est déshérité. La France est dans le même temps divisée entre deux factions : les Armagnacs qui soutiennent le prince déshérité, nommé « prince de Bourges » et les Bourguignons qui soutiennent les Anglais et qui au moment du procès de Jeanne dominent la France.
C'est dans ce contexte que Jeanne entend ses premières voix et décide de leur obéir. En 1428 et en 1429, Jeanne rencontre le représentant du roi à Vancouleur, qui après lui avoir fait subir une séance d'exorcisme cède et lui donne une escorte armée. Le 25 février 1429, le prince Charles la reçoit, il est très réticent devant ses déclarations. Elle est alors soumise à un interrogatoire de théologiens de l'université de Poitiers. Jeanne leur donne des prédictions : la levée du siège d'Orléans, le sacre de Charles à Reims, la soumission de Paris à Charles. Charles est convaincu du caractère divin de sa mission et de la sainteté de ses voix et lui permet de participer aux opérations militaires. Jeanne réussit à faire sacrer le dauphin à Reims pendant l'été 1429. Le 13 mai 1430, la deuxième prédiction s'accomplit : les Anglais lèvent le siège d'Orléans. Mais la troisième prédiction ne se réalise pas. Jeanne est capturée en mai 1430 par Monseigneur de Luxembourg à Compiègne. Ce dernier opérant pour les Bourguignons négocie la capture avec les Anglais. Les Anglais la remettent pour la juger, comme hérétique à un tribunal d'inquisition.
L'interrogatoire public commence le 21 février 1431 à la chapelle royale du château de Rouen. Les sources authentiques du procès ont été perdues, on connaît le procès grâce à différentes sources dont « l'instrument public des sentences », le procès verbal en latin du procès rédigé par deux membres du jury, la minute française établie par les notaires.
On peut se demander en quoi le jugement de Jeanne d'Arc est il révélateur du fossé qui sépare le monde populaire et ses croyances et le monde aristocratique ?
Tout d'abord ce procès est un procès d'inquisition en matière de foi, mais implicitement il est avant tout un procès politique en faveur des Anglais, enfin il est révélateur des pratiques religieuses de la fin du Moyen-Age
[...] Jeanne d'Arc et ses juges Bibliographie Billard, Jeanne d'Arc et ses juges, édition Auguste Picard, Paris Rapp, L'église et la vie religieuse à la fin du Moyen Age Tisset, Procès de condamnation de Jeanne d'Arc, (introduction et textes annotés) Contamine, La guerre de cent ans, que sais-je ? Duby, Les procès de Jeanne d'arc, édition Gallimard I . UN PROCES D'INQUISITION POUR SORCELLERIE A . DES JUGES MANIPULATEURS B . PROUVER QUE LES VOIX SONT DIABOLIQUES C . POUSSER JEANNE DU COTE DE LA MAGIE ET DE LA SORCELLERIE II . UN PROCES POLITIQUE EN FAVEUR DES ANGLAIS A. LE PARTI DE DIEU ? B. JEANNE LA SIMPLETTE ? [...]
[...] Pour eux, il est impensable de laisser passer de telles pratiques. Ils doivent montrer, par l'exemple de Jeanne, que ces pratiques sont condamnables car elles sont issues du diable. En effet, à cette période les prophéties, les prédicateurs pullulent et l'Eglise se doit de les contrôler, pour assurer sa protection. Dès le XIIIème siècle les sorcières sont poursuivies par le tribunal d'inquisition comme l'a été Jeanne. Le tribunal d'inquisition a pour but de punir tous ceux qui dévient de la croyance et de la discipline que l'Eglise veut imposer. [...]
[...] Le procès de Jeanne d'Arc est l'exemple de la réaction de l'Eglise face à un phénomène qu'elle ne contrôle pas et qu'elle ne comprend pas. Le procès de Jeanne d'Arc est un procès d'inquisition en matière de foi. Jeanne d'Arc est une petite paysanne, née en 1412 à Domrémy, de parents laboureurs aisés. Son action s'inscrit dans un contexte perturbé, qui est celui d'une France divisée. En effet à la mort de Charles VI, selon les clauses du traité de Troyes (1420), le roi d'Angleterre devient l'héritier du trône de France et le dauphin Charles VII est déshérité. [...]
[...] Pourtant l'avenir donne raison à Jeanne, puisque la troisième prophétie se réalise (Charles reprend Paris). En réalité les conclusions de l'interrogatoire rendues par les juges et les théologiens de l'université de Paris, substituent leur perception aux déclarations de Jeanne : est-ce dans le souci de manipuler ses réponses à des fins politiques ou est-ce le résultat d'une incompréhension des déclarations de Jeanne sur la culture populaire. Le procès de Jeanne est réouvert en 1455 et dirigé par Jean Bréhal qui se charge de réhabiliter la mémoire de Jeanne. [...]
[...] Même si Dieu voulait une réforme il ne ferait pas passer le message par une femme. Pour argumenter sur les tendances à la sorcellerie de Jeanne, les juges vont orienter leurs questions du coté de l'obscur et des croyances païennes de son village. Les juges par ces questions veulent savoir si Jeanne quittant l'air ordonné du finage, s'est aventurée du coté des bois, du coté obscur, magique et diabolique, de la sorcellerie. Pourtant, Jeanne ne tombe pas dans le piège. [...]
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