La naissance d'une nouvelle société urbaine : le cas de la ville de Fustât

Résumé du document

La fondation d'al-Fustât (ville de Fustât) est très mal connue des historiens. Encore aujourd'hui, la source historique la plus ancienne mentionnant les origines de Fustât, le Kitâb Futûh Misr wa l-Maghrib de Ibn Abd al-Hakam, est postérieure de près de deux siècles aux faits rapportés (A. Raymond).

Le dossier présenté comporte quatre documents, le premier et le troisième, iconographiques (un plan et un schéma). Les deux autres sont des sources littéraires de deux auteurs des XIVe et XVe siècle: Ibn Duqmâq et al-Maqrîzî (...)

Extraits

[...] La conquête de l'Égypte, désormais possible, se déroule dans des conditions favorables aux Arabes. Cette province byzantine majoritairement adhérente à la doctrine monophysite était en rupture religieuse avec le pouvoir qui considérait cette pratique comme une hérésie. À cette dissension religieuse s'ajoute un différend politique: en 609, le pays avait pris le parti de Nicétas (lieutenant d'Héraclius), révolté contre l'empereur Phocas. Après qu'Héraclius ait renversé Phocas, le pays dut affronter les Perses (619) menés par Chosroès II. La reprise de l'Égypte par Héraclius en 629 engendra des difficultés avec la population orthodoxe. [...]

[...] PIESEN Alexandra La naissance d'une nouvelle société urbaine: Le cas de la ville de Fustât La fondation d'al-Fustât (ville de Fustât) est très mal connue des historiens. Encore aujourd'hui, la source historique la plus ancienne mentionnant les origines de Fustât, le Kitâb Futûh Misr wa l-Maghrib de Ibn Abd al-Hakam, est postérieure de près de deux siècles aux faits rapportés (A. Raymond). Le dossier présenté comporte quatre documents, le premier et le troisième, iconographiques (un plan et un schéma). Les deux autres sont des sources littéraires de deux auteurs des XIVe et XVe siècle: Ibn Duqmâq et al- Maqrîzî. [...]

[...] Denoix tente à travers l'étude des écrits d'Ibn Duqmâq d'éclairer le lecteur sur les dars et leur fonction. Selon Ibn Duqmâq, ces concessions étaient la propriété de leurs attributaires une fois concédée. Ainsi, si une dar était reprise par l'administration, les autorités donnaient une nouvelle dar à l'ancien attributaire. D'après S. Denoix, on peut hériter d'une dar, en acheter une ou la donner. Chaque conquérant n'a droit qu'à une dar, les clients (mawlâ-s) peuvent également en recevoir. Il semble qu'un Copte pouvait également acquérir une dâr en échange de sa conversion. [...]

[...] III- Ouvrages spécialisés - S. Denoix, Décrire le Caire. Fustât-Misr d'après Ibn Duqmâq et Maqrîzî, Le Caire, IFAO IV- Dictionnaires - Leiden, Brill, L'Encyclopédie de l'Islam, 1960-2004. [...]

[...] On note que l'établissement de ces deux villes se réfère au travers de deux récits par l'évocation d'un oiseau. Dans le texte d'al-Maqrîzî, le nom d'al-Fustât viendrait d'un ramier (pigeon) qui avait pondu sur la tente d'Amr qui s'apprêtait à combattre les Byzantins. Amr aurait alors demandé que la tente fût laissée sur place pour ne point troubler l'oiseau (l. 31-33, document 2). L'expression rapportée par l'auteur: Ceci a pour nous un caractère sacré (l. 31-32), est selon S. Denoix peut-être à confronter à la place des volatiles dans la littérature mystique arabe d'Ibn Arabi Le livre de l'arbre et des oiseaux. [...]