L'introduction du sacre par les Carolingiens, auteur anonyme, 767, double sacre de Pépin le Bref, Childéric III, dynastie des Pépinides, Charles Martel, pape Zacharie, pape Etienne, roi Aïstul, Soissons, commentaire de texte
Le texte est d'un auteur anonyme : s'agit-il d'un historiographe (écrivain chargé -notamment par le roi- d'écrire l'histoire de son temps) ? D'un biographe ? D'un ecclésiastique ? 767 correspond au règne du roi Pépin dit "Pépin le Bref" (751-768). Dans les années 740-750, les rois mérovingiens étaient devenus "fainéants" (l'expression est d'Eginhard, historiographe de Charlemagne). Ils se déplacent sur des chars à bœufs, ils sont devenus inutiles. Pépin le Bref est alors "maire du palais", c'est-à-dire qu'il n'est pas le roi, mais il est convaincu de l'inutilité des rois mérovingiens si bien qu'en 751, il destitue Childéric III et prend sa place.
[...] Ainsi commence la dynastie des Pépinides, mieux connue sous le nom de dynastie carolingienne (du nom du fils de Pépin, Charlemagne ; Karolus Magnus en latin). Cette dynastie/cette royauté carolingienne sera effectivement plus « forte » que la précédente (comme le voulait d'ailleurs Pépin) puisque c'est sous Pépin, Charlemagne et Louis le Pieux que le royaume va étendre ses frontières : ces rois repousseront les Lombards (Italie du Nord), les Avars (peuple asiatique installé dans la plaine du Danube), les Maures (Espagne). [...]
[...] L'introduction du sacre par les Carolingiens - Auteur anonyme (767) – Le double sacre de Pépin le Bref – Analyse et plan détaillé Problématique Dans quelles mesures le double sacre de Pépin le Bref a-t-il contribué à établir durablement la dynastie carolingienne ? I. Plan détaillé I – Le sacre comme principe de légitimité (751) A. L'élévation de Pépin le Bref sur le trône Le simple assentiment du Pape L'assemblée de Soissons B. « L'introduction du sacre par les Carolingiens » L'origine du sacre, sa signification et l'originalité du système carolingien L'objet du sacre : légitimer la prise de pouvoir de Pépin le Bref II – Le sacre comme instrument de consolidation (754) A. [...]
[...] Toutefois, ce n'est pas ce qui fera l'originalité du système carolingien, mais le recours au sacre. • « Le très florissant seigneur Pépin, roi pieux, par l'autorité et l'ordre du seigneur Pape Zacharie de sainte mémoire, par l'onction du saint chrême reçue de la main des saints évêques des gaules et par l'élection de tous les Francs, a été depuis trois ans élevés sur le trône ». « Le très florissant » : Pépin est ce roi qui a donné naissance à une nouvelle dynastie. [...]
[...] « Et par l'élection de tous les Francs ». En 751, Pépin le Bref réunit les grands du royaume dans une assemblée tenue à Soissons. Il s'y fait élire selon "la coutume franque" c'est-à-dire dans la continuité de la tradition mérovingienne. Plus exactement, les grands élisent le roi en l'acclamant puis ils le portent sur un bouclier (« a été depuis trois ans "élevé" sur le trône ») et le reconnaissent roi. Pépin a été élu par tous les Francs et se fait en outre sacrer pour une question de légitimité : avant Pépin, la légitimité du pouvoir reposait sur le sang royal. [...]
[...] Une autre différence avec le premier sacre réside en ce que Pépin le Bref a été béni et oint « en tant que roi et patrice ». « patrice » était le titre le plus élevé au Bas Empire (IIe siècle avant notre ère – 476) donné au « généralissime » des armées romaines (titre militaire). Le pape Étienne II lui accorde toute cette titulature parce que l'Église romaine était en bien mauvaise passe : elle subissait depuis des années les hostilités du royaume lombard (Italie du Nord) qui prétendait réaliser l'unité de l'Italie à son profit. [...]
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