Monétarisation de la société, relations sociales individuelles, fin du 12ème siècle, contrat féodo-vassalique, seigneur, condition servile
Le 12e siècle est la période charnière du Moyen-Age. En effet, c'est une période de transition, entre les temps féodaux du 11e siècle, où la société féodale est repliée sur elle même et où les relations sociales sont d'homme à homme, et la fin du 12e siècle, période d'ouverture, d'expansion, liée notamment à la monétarisation de l'économie.
La monétarisation, du latin moneta, est un mot dont l'étymologie date de la fin du XIIe siècle. La monétarisation se dit du rôle de plus en plus important que joue la monnaie sur le plan économique, et de ses répercussions sur le plan social et juridique. Nous allons nous intéresser ici à l'impact, c'est-à-dire l'influence de cette monétarisation de la société (La société, du latin societas, s'entend ici comme les relations entre des personnes, la vie en groupe, qui a pour conséquence le développement du commerce, des relations. Ce terme est également apparu à la fin du 12e siècle) sur les relations sociales individuelles. Autrement dit, quelles ont été les conséquences de la monétarisation sur les relations entre les hommes, entre les individus ? Il ne s'agira donc pas d'étudier les groupes.
[...] Le denier se féodalise dès le Xe siècle, et on assiste au XIe siècle à une multiplication des ateliers où les seigneurs frappent des monnaies, dont ils peuvent changer le titre et le poids à leur gré. Aussi les premiers Capétiens vont-ils au fur et à mesure de leurs conquêtes territoriales, étendre progressivement leur autorité, y compris dans le domaine monétaire en réduisant les monnayages féodaux et en imposant la monnaie royale. Au 12e siècle, suite au renforcement du pouvoir royal, et au dépassement de la féodalité, on passe d'une économie domaniale, fermée, terrienne, exclusive, à une économique de plus en plus ouverte, basée sur les échanges. [...]
[...] Le champart se différencie du cens dans la mesure où le cens est portable, alors que le champart est quérable (hommes du seigneur viennent chercher la redevance). [...]
[...] Rite inverse, car il procède à une démission de foi, il rompt les liens de l'hommage. Ensuite il se désinvestit de son fief. Lorsqu'il a accompli ce rituel, l'ancien vassal présente au seigneur celui qu'il a choisi. Tout recommence alors, un nouveau contrat est conclu entre le seigneur et l'acquéreur. On retrouve toutes les formalités. L'acquéreur prête hommage et foi. Cette opération est fructueuse pour le seigneur, car il exige de l'acquéreur un important droit de mutation qui s'élève à 1/5 de la valeur du fief. [...]
[...] La suppression ou le réaménagement de la taille, qui deviendra moins arbitraire. C'est la disparition de ces astreintes serviles. Il n'y a plus de mainmorte, de formariage. Et, il est souvent prévu que les serfs venant du Nord soient affranchis, après un délai de résidence. Ce délai est un délai d'an et jour. Au bout d'un an et un jour, les serfs deviennent des paysans libres, des roturiers. Roturiers qui sont toujours soumis à l'autorité du seigneur. C'est une nouveauté dans cette société. [...]
[...] Passage du manse à la tenure à cens Il est évident que ces changements économiques et juridiques, relatifs aux personnes, réagissent sur les conditions d'exploitation. Le manse disparaît, cette antique exploitation qui remonte à l'époque franque laisse place à de nouvelles formes de tenures, d'exploitations. Ces tenures, on le rencontre sur les terres nouvellement défrichées, dans les villages neufs. On les rencontre aussi dans les anciens villages, et sur les parcelles de la réserve qui ont été loties. Ces tenures sont concédées par un seigneur, et la concession découle d'un contrat synallagmatique. Un contrat à durée indéfinie, qui est passé avec le seigneur foncier. [...]
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