Durant des siècles, la guerre a été la raison d'être de la chevalerie, croisades contre les Musulmans, mais aussi combattre pour son seigneur. Lors des funérailles du Prince noir en 1376, l'évêque de Rochester Thomas Brinton dit qu'assister son roi en temps de guerre est l'un des devoirs fondamentaux du chevalier, il est tenu de combattre jusqu'à la mort si son roi l'exige, et à l'interdiction de faire défection, de refuser de combattre. Il doit donner sa bravoure et sa loyauté au suzerain.
Dans une lettre datée de 1450 de William de la Pole, duc de Suffolk à Henri VI, il rappelle au roi que son père est mort au siège d'Harfleur, son frère à Azincourt et deux de ses parents à Jargeau en 1429.
La guerre justifie l'existence de la chevalerie, elle permet aussi aux chevaliers de démontrer leurs mérites. C'est le fait de guerre qui crée la renommée, élément fondamental de l'éthique chevaleresque. Les Chroniques et pas seulement celles de Froissart sont nourries de cette recherche de l'honneur, des prouesses, des faits de guerre. L'aspect glorieux de la guerre joue une importance considérable.
Il n'existe pas seulement une distinction entre la guerre juste et injuste, mais aussi entre la guerre d'honneur et la guerre simple. La guerre appartient à la noblesse, elle donne l'occasion de se retrouver entre gens du même monde. Dans ce sens, elle appartient au « vivre noblement » comme les tournois ou l'adhésion à un ordre de chevalerie. Elle offre le moyen d'afficher sa magnificence, par le prix des armes et des chevaux, son prestige.
Mais la réalité de la guerre à la fin du Moyen Âge remet en cause cette idéologie nobiliaire. Après le désastre de Poitiers, un clerc écrit en 1357 le traité De miserabili statu regni Francie dans lequel il loue le courage de Jean II, mais condamne le manque d'audace des nobles. Après les défaites des nobles à Crécy, Poitiers et Azincourt, certains auteurs émettent des doutes sur la formation à la guerre des nobles et critiques leur train de vie.
Après Azincourt, Alain Chartier dans le Quadriloge invectif ne rejette par la faute sur la seule noblesse, il y voit plutôt punition divine contre l'ensemble du peuple de France, cependant, il s'interroge sur le statut de la noblesse : est-elle acquise par la naissance ou par le mérite ? C'est un débat déjà ancien que l'on trouve déjà en 1385 chez John Gower dans sa Confessio amantis, mais il prend chez Chartier une dimension nouvelle et plus proprement militaire : la noblesse est-elle une garantie suffisante pour commander et exercer de hautes charges militaires, qui devraient plutôt être confiées à des hommes d'expérience. Le conflit amène la noblesse à reconsidérer son rôle traditionnel (...)
[...] Le Brabançon Jean de Cuyck mort en 1308 fait preuve de talents militaires et diplomatiques, il agit pour Édouard Ier aux Pays Bas, représente les Flamands dans leur négociation avec Philippe le Bel en août 1304 et 1306- 1307. Son fils Odo joue le même rôle sous Édouard III, le 28 janvier 1340 il est mandaté pour recevoir l'hommage de Bruges, Ypres et autres villes à Édouard comme roi de France. Ces liens de vasselage évoluent, on voit apparaître le terme d'alliance. [...]
[...] Les accusations contre le duc de Suffolk se multiplient, il conspire avec Charles VII, il a donné le Maine aux Français pour leur permettre d'envahir la Normandie, Suffolk devient le bouc émissaire pour toutes les défaites anglaises. En janvier 1450, il présente une au roi une protestation d‘innocence au roi rappelant que son père et son frère sont mort en France en 1415 l'un à Harfleur l'autre à Azincourt et que deux autres membres de sa famille ont été fait prisonniers et tués en France lui-même y a passé plusieurs années dont une partie en prison, mais accusé de trahison, il paie cher sa politique en étant assassiné par des marins sur son bateau. [...]
[...] Les traités juridiques écrits par les auteurs pour soutenir les prétentions des rois de France et d'Angleterre, le plus souvent composés en latin, mais aussi en langue vulgaire, n'ont qu'une audience très limitée. La parole et l'image Il existe des moyens plus directs pour influence l'opinion comme l'affichage de texte sur les portails des églises paroissiales. Ainsi, les Anglais clouent sur les portes des églises du Nord de la France des généalogies illustrées accompagnées de légendes en vers montrant qu'Henri V descend directement de saint Louis par les hommes et par les femmes. [...]
[...] HISTOIRE MÉDIÉVALE "Une idéologie guerrière" Introduction. Durant des siècles, la guerre a été la raison d'être de la chevalerie, croisades contre les Musulmans, mais aussi combattre pour son seigneur. Lors des funérailles du Prince noir en 1376, l'évêque de Rochester Thomas Brinton dit qu'assister son roi en temps de guerre est l'un des devoirs fondamentaux du chevalier, il est tenu de combattre jusqu'à la mort si son roi l'exige, et à l'interdiction de faire défection, de refuser de combattre. Il doit donner sa bravoure et sa loyauté au suzerain. [...]
[...] Il a utilisé une autre source : 70 lettres conservées aux archives municipales de Martel pour la plupart datée de la seconde moitié du XIVe siècle évoquent des nouvelles des mouvements de troupes des pâtis ou des trêves locales, on trouve des lettres du duc d'Anjou, du comte d'Armagnac, lieutenant du roi, de Du Guesclin et du maréchal Arnoul d'Audrehem, d'autres informations viennent de seigneurs locaux, s'y ajoutent les copies de lettres envoyées par les consuls comme celle envoyée à du Guesclin au début de 1374. Ils remercient le connétable de les avoir informés que Jean de Gand, duc de Lancastre, est arrivé en Bordelais et demandent une force de 20 hommes d'armes pour les aider contre la venue de sir Hugh Calveley, également mentionné dans une lettre des consuls d'Issoire du 10 juillet 1359 qui a attaqué leur ville. Les consuls ont été obligés de conclure un pâti d'un an. [...]
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