A la suite de la défaite de Manzikert, infligée par les Turcs seldjoukides aux Byzantins en 1071, l'Asie Mineure avait été envahie par les musulmans; le pape Grégoire VII reçut des appels à l'aide de la part des Grecs et des Arméniens. En 1074, il tenta d'organiser une expédition de secours en convoquant les vassaux du Saint-Siège. Le projet échoua.
Urbain II le reprit en 1095. Sans doute (la question reste controversée) avait-il reçu des appels à l'aide de l'empereur Alexis Comnène, qui souhaitait recevoir des renforts d'Occident et négociait avec le pape la fin du schisme qui séparait Rome de Constantinople. En tout cas, au concile de Clermont, le pape invita la chrétienté occidentale à se porter au secours des chrétiens d'Orient persécutés par les envahisseurs turcs. Il fit aussi allusion à l'occupation des lieux saints par les musulmans, en demandant aux Occidentaux de libérer ceux-ci.
Cet appel fut accueilli avec un enthousiasme inespéré. Beaucoup jurèrent de partir et se firent coudre une croix sur leurs vêtements - d'où le nom de croisés qui leur fut donné.
Les croisés prirent alors la route de l'Orient où ils combattirent les musulmans. De ces conflits et de ce choc de cultures, beaucoup de sang coula, mais beaucoup d'encre aussi, d'un côté comme de l'autre. Beaucoup d'historiens leurs consacrèrent une chronique. On a souvent opposés leurs témoignages, qui souvent divergent notamment à cause de l'objectivité relative de l'auteur.
Qui sont ces historiens des croisades ? En quoi leurs témoignages divergent ? et surtout ne pouvons nous pas essayer de voir dans l'histoire des uns le complément le plus intéressant de celle des autres ?
C'est ce à quoi nous essaierons de répondre, en resituant tout d'abord, les historiens dans la chronologie des croisades, puis en voyant qui ils sont, et enfin en comparant leurs écrits...
[...] Pour les règnes de Jean (1118-1143) et Manuel Comnène (1143-1180) les deux sources essentielles sont celles de JEAN KINNAMOS et NICETAS CHONIATES (ou Acominatus). Le premier, secrétaire de Manuel Comnène rédige son ouvrage juste après la mort de Manuel. Son récit du règne de Jean est un peu superficiel, mais il traite de celui de manuel soigneusement et avec autorité. Malgré de légers préjugés patriotiques c'est un historien mesuré et fiable. Nicetas, au début du XIIIème siècle, couvre la période qui va de 1118 à la suite de la prise de Constantinople par les Latins (1204). [...]
[...] Les nombreux historiens des XIIème et XIIIème siècles Au fil du XIIème siècle, les sources arabes contemporaines deviennent plus nombreuses. Pour la première moitié de ce siècle nous pouvons nous appuyé sur IBN AL-QALANISSI, pour les affaires de Damas, sur AL-AZIMI pour la Syrie du Nord, et sur l'ouvrage un peu brouillon de IBN AL-AZRAQ pour le Djézireh. Nous disposons égalemment des mémoires inestimables de OUSSAMA IBN MOUNQIDH (1095-1188), émir de Shaïzar. Exilé à quarante-trois ans, suite à une intrigue familiale, il a passé le reste de ses quatre-vingt-treize années de vie à Damas, avec des séjours en Egypte et à Dyarbakir. [...]
[...] Les croisades en Terre Sainte (1095-1192) Les coisades ont pour objectifs de délivrer les lieux Saints de Palestine tombés aux mains des Musulmans. C'est donc vers elle que sont dirigées les premières croisades, qui, non seulement furent les plus victorieuses et les plus glorieuses. Le chemin emprunté passe alors par Constantinople, avec l'appui de l'Empereur qui espère des croisés une aide pour repousser les turcs. La Première croisade (1095-1099) Elle est préchée le 27-11-1095 au concile de Clermont par le pape Urbain II qui désignera pour chef l'évêque Adhémar de Monteil. [...]
[...] il a écrit de nombreux ouvrages, dont une Histoire des Seldjoukides et un compte rendu des guerres de Salasin. Ce dernier est la source la plus autorisée sur la vie de Saladin, mais son langage est particulièrement fleuri, complexe et difficile. BEHA ED-DIN (1145-1234) ensuite, faisait aussi partie de l'entourage de Saladin, rejoint en 1188. Sa Vie de Saladin, écrite dans un style simple et concis se base principalement sur les on-dit et sur quelques souvenirs de Saladin lui-même. Ele nous donne le portrait le plus complet du héros, vu du côté musulman, ainsi qu'une chronique très vivante de la Troisième croisade. [...]
[...] CONFRONTATIONS DES HISTORIENS L'époque des croisades a durée près de deux cents ans. Les témoignages sur deux cents ans sont très nombreux et il faut donc pour faire une études des différences de vision entre historiens occidentaux et historiens orientaux, sélectionner les évènements. C'est la raison pour laquelle nous étudierons deux des événements qui ont marqué l'histoire des croisades : la prise de Jérusalem (1099) et le sac de Constantinople (1204), ce qui nous permettra de confronter des sources latines à des sources arabes puis des sources latines à des sources grecques. [...]
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