Dans la première moitié du premier siècle de notre ère, le pouvoir impérial romain décida de fonder sur la rive gauche de la Loire Caesarodunum. Destinée à devenir un centre politique régional ainsi que le pouvoir romain en créait depuis Auguste. La ville abrita en conséquence l'administration ainsi que l'aristocratie locale. Malgré le fait qu'elle fusse une des métropoles les plus petites de l'Empire avec de telles fonctions (elle devient au IVe siècle métropole d'une nouvelle province, la Lyonnaise troisième), son expansion la plus grande à l'époque romaine, vers 150, est estimée à 80 hectares. Or, lorsque l'on se penche sur la taille de la ville au Ve siècle, à savoir à l'époque de la chute de l'Empire romain d'occident, on remarque que ses remparts délimitent une superficie égale à environ neuf hectares. Dès lors, la ville étant quasiment réduite à son appellation à la fin du Ve siècle, analyser son évolution jusqu'au XIIe siècle équivaut à analyser la naissance et le développement d'une cité au cours du haut Moyen Age.
On peut donc se demander quelles voies a suivi la ville de Tours pour transformer en sept siècles un site dépeuplé en une cité importante et prospère.
Il convient tout d'abord de montrer que la ville de Tours afficha une bipolarité qui marqua très tôt son paysage urbain. Dès lors, cette bipolarité explique le développement très spécifique de la ville jusqu'au XIIe siècle.
[...] Histoire de tours au Moyen-âge Dans la première moitié du premier siècle de notre ère, le pouvoir impérial romain décida de fonder sur la rive gauche de la Loire Caesarodunum. Destinée à devenir un centre politique régional ainsi que le pouvoir romain en créait depuis Auguste. La ville abrita en conséquence l'administration ainsi que l'aristocratie locale. Malgré le fait qu'elle fusse une des métropoles les plus petites de l'Empire avec de telles fonctions (elle devient au IVe siècle métropole d'une nouvelle province, la Lyonnaise troisième), son expansion la plus grande à l'époque romaine, vers 150, est estimée à 80 hectares. [...]
[...] Mais les deux pôles géographiques eussent été réunis en un seul que cette ville n'en aurait pas moins été le théâtre de contradictions importantes : à la fois attractive religieusement sans l'être économiquement pendant longtemps, jouissant d'une position stratégique forte sans l'être commercialement ni en tant que telle politiquement. Martinopole comme certains l'appelèrent au Ve siècle pour mettre en avant l'engouement suscité par le culte de saint Martin se servit en premier lieu de son importance religieuse pour attirer les richesses avant de les produire elle-même dès le XIe siècle. [...]
[...] On ne note d'ailleurs aucune trace probante de peuplement dense à l'époque tant au niveau de la cité que de Saint-Martin. Les églises les plus proches étant toutes éloignées de plus de 12 kilomètres de la ville, on peut donc considérer Tours au Ve siècle comme le lieu de regroupement lors des fêtes religieuses d'une population rurale plutôt disséminée et d'une foule de pèlerins plus permanente. Tours était donc l'exemple d'une ville chrétienne disposant, dans deux centres différents, d'attributions sacrées (l'archevêque d'une part et le culte à saint Martin d'autre part). [...]
[...] Néanmoins, dans la première moitié du Ve siècle, l'édification attestée d'une chapelle plus à l'Ouest sur la même rive de la Loire, sur le lieu de la mort de saint Martin, apparaît comme l'un des prémices du développement d'un second pôle urbain. Ceci se confirme au VIe siècle lorsque semblent se conjuguer (la nuance est ici de rigueur tant les sources concernant cette époque du développement de la Touraine sont rares et donc les interprétations nombreuses) d'une part une hausse des activités autour de cette chapelle Saint-Martin et d'autre part une certaine dégradation du dynamisme (déjà faible) de la cité. [...]
[...] Néanmoins, l'idée que deux ensembles fortifiés séparés par un espace cultivé formaient une seule et même cité est assez atypique pour le haut Moyen Age et c'est pourquoi l'évolution de Tours, même si cette ville utilisa des modes de développement assez traditionnels, reste très spécifique par le fait qu'elle les emprunta presque tous. Comme pour Caesarodunum, l'importance de la ville de Tours pour ses contemporains du haut Moyen Age fut avant tout politique. Il en résulta un développement économique difficile et tardif. En effet, Tours semble revêtir aux Ve et VIe siècle des fonctions exclusivement politiques et religieuses. [...]
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