Depuis plus d'un demi-siècle, les médiévistes français donnent le ton à l'historiographie ouest-européenne dans l'étude des problèmes théoriques de la féodalité. Cela s'explique non seulement par ce que parmi les médiévistes français du demi-siècle écoulé figuraient des savants éminents comme M. Bloch, L. Febvre, F. Braudel, F. Lot, J. Calmette et autres, mais aussi par le lien étroit qui existe entre de nombreux ouvrages médiévaux de cette période et l'analyse des problèmes généraux du processus historique et de la connaissance historique. Un rôle particulier a été joué à cet égard par Bloch et Febvre qui, partant de leurs études spéciales d'histoire du Moyen Age, ont élaboré diverses approches méthodologiques qui ont influé d'une façon déterminante sur la formation de l'école dite des « Annales » ...
[...] [15]. Voir Ibid., pp. 288-289; voir également J. P. Poly, E. Bournazel, La mutation féodale. X-XI siècles, Paris [16]. Voir R. Fossier, Enfance de l'Europe pp [17]. P. [...]
[...] [21]. R. Fossier, «Les tendances de l'économie . p [22]. Voir Ibid., p. 267; du même auteur, Enfance de l'Europe . p [23]. Voir R. Fossier, «Les tendances de l'économie . pp. [...]
[...] En France cette révolution se rapporte à la période qui commence à la fin du IXe siècle et s'achève au début du XIe siècle, c'est-à- dire au moment de la désintégration de l'Etat carolingien et de l'accession au pouvoir des Capétiens. Duby s'appuie donc sur une périodisation de la genèse du féodalisme en France tout à fait différente de celle de Bloch; à son idée, le féodalisme se forme non pas dans la société carolingienne, mais sur ses débris; cette société est d'un type plus proche des structures antiques; l'on peut la considérer, tout au plus, comme une annonce du mode de production «seigneurial», comme l'époque de sa lointaine préparation. [...]
[...] La conception traditionnelle de l'évolution médiévale partait d'un caractère relativement graduel du passage du féodalisme naissant au féodalisme développé. La démarcation entre ces deux étapes apparaissait dans l'idée des historiens de l'école de Bloch (comme de certains médiévistes soviétiques également, y compris l'auteur de ces lignes) assez floue. Ce passage était généralement conçu comme une simple accumulation quantitative de traits de la structure sociale déjà formés à la première étape. Ce que l'on considérait comme nouveau, ce n'était pas tant la rénovation des institutions féodales que leur adaptation à des conditions nouvelles et, principalement, à la croissance des villes et du commerce. [...]
[...] Il était préparé par tout le cours de l'évolution sociale et portait sur tous les aspects de la vie de la société. C'est ce qui permet de considérer les Xe-Xle siècles comme une ligne de démarcation importante dans le développement de la société française et plus largement, de la société ouest-européenne. La portée de cette étape, souligné à juste titre par les historiens du courant dont nous avons parlé plus haut, consiste, toutefois, non pas en une naissance révolutionnaire du féodalisme, mais dans le passage de sa forme naissante à sa forme développée. [...]
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