L'histoire des francs est souvent faite à la lumière de l'armement franc, source de leur domination et de leur conquête territoriale. L'historien Agathias nous fait part de sa simplicité et de sa légèreté au niveau défensif. Celui-ci se résumant à l'utilisation de l'angon et de la francisque. Les illustrations présentes dans les archives qui nous ont été parvenues par son intermédiaire montrent bien l'importance des armes qui vont jusqu'à accompagner le défunt dans sa mort et nous présentent quelques aspects des rites funéraires francs. Il semble que le rapport à la mort soit important tant les objets déposés y sont divers, On y retrouve aussi des ustensiles de la vie quotidienne. Le chef, qui occupe une place particulière dans la hiérarchie possède aussi des armes spécifiques et plus élaborées que le prétend Agathias.
Nos sources, pour une telle étude, sont variés : l'Histoire de l'empereur Justinien, rédigé par Agathias (531 ou 536-581), historien et poète byzantin reconnu pour ses connaissances relatives à l'histoire mérovingienne, fut d'une importance majeure. Les illustrations provenant des études de Patrick PERRIN et de Laure-Charlotte FEFFER ont aussi été d'une importance indéniable. Le premier étant archéologue et spécialiste des sépultures mérovingiennes. Il participa à de nombreuses fouilles en France. L'autre étant historienne d'Art médiéval.
Au VIe siècle, le royaume franc est constitué, établi sur les héritages de l'empire romain qui se meurt. Le fils de Childéric, Clovis, marqua la christianisation du royaume par son baptême en 496 ou 499 après la guerre contre les Alamans. Il refusa par là l'arianisme. Nous sommes dans un contexte d'interpénétration, de mutations et d'échanges mutuels entre les peuples franc et romain. C'est dire les persistances culturelles et les acculturations qui devaient avoir lieu. C'est la période des « Grandes Invasions » (du IVe au VIe siècle) ou des migrations des peuples. Les Francs entrent relativement tard en jeu après les Huns par exemple (en 376) mais deviennent maîtres d'une grande partie du terrain de l'Europe Occidentale. L'expansion se poursuit même en Italie et vers l'Est.
Il convient de s'interroger ; dans ce contexte de « Grandes Migrations », quelle place les Francs accordaient-ils à l'armement et que nous révèle-t-il sur leur culture en mutation ?
L'étude d'un tel sujet doit d'abord débuter par une typologie des armes et de leurs fonctions en mettant en évidence la simplicité mise en lumière par Agathias. La seconde porte à franchir concernera la place particulière et privilégiée du chef que ce soit face à la guerre ou face à la mort. Enfin, il nous sera indispensable d'interroger les documents, dans la mesure du possible, dans la perspective de montrer l'évolution de la culture franque.
[...] Parfois même des récipients contiennent de la nourriture, des bijoux et divers symboles soit du sexe masculin, soit du sexe féminin (généralement des coquillages). Dans L'Europe des États barbares, Jean Pierre LEGUAY suggère qu'il s'agit là d'un moyen de se désarmer d'une hostilité et d'honorer un défunt, un moyen de se racheter en quelque sorte. Cependant, la tombe demeure une res religiosa, qu'on respecte, qu'on protège, qui justifie en cas de violation des peines d'autant plus rigoureuses que le profanateur ne s'est pas rendu seulement coupable d'un délit de droit commun, mais qu'il a commis un sacrilège en privant ainsi le défunt de ses biens indispensables à son séjour dans l'au-delà, des signes extérieurs de sa puissance et de ses moyens de protection. [...]
[...] Arme se retrouvant tant chez les simples soldats que dans l'élite guerrière et dirigeante. Elle était le symbole de ce peuple barbare. L'auteur parle de hache à deux tranchants. Il s'agit en fait d'une ambiguïté : les fouilles archéologiques n'ont jamais révélé ce type d'arme, mais on utilisait pourtant le terme de francisca bipennis (hache à double tranchant) dans les textes byzantins (c'est le cas ici) romains et mérovingiens. Ce type d'arme est très courant dans les sépultures franques du VIe siècle. [...]
[...] De même, lors des parades, les chefs dévalaient les grandes voies, acclamés par les guerriers pour la beauté de leur monture et le prestige de la victoire d'une bataille. On retrouve ainsi des récits et des lettres de contemporains se livrant à des éloges de chefs militaires, reconnaissant surtout la grandeur de leurs armes, de leurs tenues et de leurs montures. Le luxe des protections corporelles : Nous avons aussi signifié l'umbo, et donc le bouclier. Il est à noter que, comme l'angon, les Francs possédaient pas tous un. Chacun se le procurait le temps du combat. Seuls les chefs et les plus riches en avaient un. [...]
[...] Aussi, au titre d'un traité, le feodus, les barbares obtenaient le droit de conserver leurs rois (ou chefs), leurs coutumes en échange de la défense du limes et donc du territoire. Mais la fibule en croix, qui démontre que le roi est un fédéré, demeure introuvable dans la tombe du chef de Morken À la recherche d'influences La Reconstitution de la tombe en chambre funéraire du chef de Morken nous permet de supposer quelques bribes d'influences romaines. Rappelons peut-être ce qui semble le plus flagrant, c'est-à-dire le rite de l'inhumation habillée avec dépôt d'objets dans la tombe, bien que les Francs aient adapté cette pratique à leur propre conception de l'au-delà. [...]
[...] Aussi, tout prête à croire que les barbares n'ont vraiment rien de romain. Un peuple fort par sa simplicité et son courage : Les Francs disposent d'armes et de manières nationales comme nous l'avons développé précédemment qui constituent leur force. Leur simplicité s'exprime à travers leur capacité à réparer leurs armes, leur tenue vestimentaire (si l'on peut ainsi nommer des braies ou des pantalons ) rudimentaire. Leur façon de combattre à pied dans un si simple appareil peut également être une manière de montrer qu'ils n'ont pas froid aux yeux. [...]
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