Guillaume d'Orange, Monseigneur le prince d'Orange
Le document qui nous est présenté est un extrait d'un écrit de l'Apologie ou Défense de Monseigneur le prince d'Orange, écrit en 1581 par Guillaume d'Orange ( 1533-1584), dit le « Taciturne ». Celui-ci est nommé stathouder (gouverneur), par la pacification d'Utrecht en 1579, luthérien puis calviniste malgré son enfance passée dans la tradition catholique par l'entourage de Charles Quint, il épousera même une luthérienne. Il s'oppose au fanatisme et à l'absolutisme des espagnols et manifeste sa ferme opposition à la politique royale. De plus, c'est le plus riche seigneur des Pays-Bas ; pendant un quart de siècle, il va être le grand opposant à Philippe II.
[...] Guillaume d'Orange va donc rédiger son Apologie en réponse aux attaques et à l'Edit de proscription de Philippe II en remettant en cause son pouvoir et en dénonçant sa politique opprimante. Rejet et dénonciations On répondra qu'il est Roy et je dy au contraire que ce nom de Roy m'est incognu. Qu'il le soit en Castille, en Aragon, à Naples, aux Indes et par tout ou il commande à plaisir ; qu'il le soit s'il veut en Jérusalem, paysible dominateur en Asie et en Afrique, tant y a que je cognois en ce Pays qu'un Duc et un Comte Ainsi, Guillaume d'Orange ne reconnaît pas le titre de roi des Pays-Bas de Philippe II, il ne reconnaît que ses fonctions de Duc de Brabant et de Comte. [...]
[...] -Ne peut faire appréhender aucun sujet sans information faite par le magistrat du lieu Son pouvoir est donc profondément limité et amoindrit dans les domaines politiques et économiques, sa capacité de justice diminue au Brabant de part les privilèges, le roi ne peut donc pas mener sa politique personnelle et se retrouve même dans certains cas en situation d'impuissance, comme avec les monnaies par exemple. Ainsi, chaque manque de respect à ce sommaire de droits et de privilèges sera immédiatement signalé aux Etats qui vont donc réprimer. Le non-respect de son serment ajouté à ses attaques religieuses vont accélérer le profond malaise qui existe entre le souverain et ses sujets, sa manière de gouverner provoque une réaction de révolte qui parait indispensable. La Révolte : une obligation ? [...]
[...] Les Nobles du Conseil d'Etat dont le prince d'Orange, se voyant dépossédés de leurs fonctions, vont réunir autour d'eux l'opposition contre le souverain, notamment grâce au Compromis des Nobles De plus, à ces problèmes politiques s'ajoutent des problèmes religieux. En effet, Philippe II est un ultra catholique et est très opposé au protestantisme. Cependant, Guillaume d'Orange est protestant et est contre sa politique de condamnation de l'hérésie. Egalement, le prince d'Orange exige la liberté de prêche et souhaite surtout la suppression de l'Inquisition. Guillaume d'Orange s'oppose donc profondément à la politique de Philippe II pour obtenir la liberté religieuse. [...]
[...] On a de plus une rivalité politique et religieuse entre Philippe II et Guillaume d'Orange. Ce dernier sait faire preuve d'audace, en effet, l'accusé de l'édit de proscription se fait accusateur du tyran espagnol, l'écrase par sa réponse victorieuse à d'odieuses calomnies, prouve son innocence et se pose ‘porte-parole' d'un peuple épuisé et exploité par la politique tyrannique et hérétique de Philippe II et invite donc à la riposte pour libérer la population de tous les crimes du roi. [...]
[...] La faiblesse de Philippe II face aux Privilèges Le roi peut, certes, exercer sa domination et son autorité en tant que roi dans son pays , l'Espagne; agir à sa guise dans tous les pays qui veulent bien se soumettre à son pouvoir, mais son autorité est limitée dans de nombreux domaines grâce aux Privilèges de qu'il s'est engagé à respecter lors de sa Joyeuse Entrée à Brabant. Ainsi, on peut dresser une liste de restrictions auxquelles le roi doit le respect : -Ne peut contraindre un seul de ses sujets à chose quelconque. -Ne peut par aucune ordonnance ou décret en façon quelconque altérer l'état du pays. -Se doit contenter de ses revenus ordinaires. -Ne peut faire lever ni exiger aucune imposition sans le gré et du consentement exprès du pays et selon les privilèges d'icelui. [...]
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