Le parti de ce texte est donc de montrer à quel point Guillaume III ou V d'Aquitaine mérite son titre de Grand. A la fois dans ses actions seigneuriales et dans son rôle d'homme pieux il ne fait aucune erreur et toujours récompense les « bons » et reste tolérant envers les « mauvais ». Il est donc question de savoir ici quel est le type d'homme décrit. C'est pourquoi nous verrons dans une première partie quel est le seigneur présenté ici, et dans une seconde partie quelle est, dans l'organisation des actions de ce seigneur la place que prend la religion
[...] Le seigneur présenté ici est un véritable seigneur féodal. Dans les rapports décrits avec ses vassaux et ses supérieurs nous constatons qu'il est véritablement ancré dans un processus clair et précis. Ses actions sont décrites en fonction de trois niveaux différents. Tout d'abord à un niveau purement pratique Le Duc d'Aquitaine est un seigneur qui règne sur une grand principauté qui s'étend de l'Océan Atlantique entre Nantes et les Landes jusqu'à l'Auvergne pour l'Est et l'Ouest, et de la Loire au duché de Gascogne et Marquisat de Gothie pour les limites du Nord et du Sud. [...]
[...] Mais Guillaume le Grand refuse dans l'intérêt de l'Aquitaine. C'est sûrement pour cette raison que l'auteur note des lignes 25 à 28 que les pontifes romaines le recevait avec autant d'égards que s'il eut été leur auguste souverain, et tout le sénat l'acclamait comme son père. Comme nous avons donc pu le constater, Guillaume le Grand a un immense prestige au sein de sa principauté mais aussi dans les pays des marches et dans l'Empire. Dans une vision glorificatrice du personnage, l'auteur dit qu'il donnait l'impression d'être un roi plutôt qu'un duc (ligne 11). [...]
[...] Mais un autre conseiller lui est d'une grande aide et le dirige dans cette voie de piété, c'est sa mère, Emma, la sœur d'Eudes de Blois. Très croyante, elle éleva son fils dans cette direction. Elle s'intéressait exclusivement aux fondations religieuses. Par exemple, elle se préoccupa de l'avenir de Saint Pierre de Bourgueil et demanda à son frère de reconnaître l'existence du monastère et la validité des donations qui lui avaient été faites. Dans un climat de guerres perpétuelles entre les vassaux et les seigneurs, les monastères devaient parfois faire les frais de leurs possessions contestées, comme s'ils avaient été de véritables seigneurs. [...]
[...] Guillaume III est aussi considéré comme étant Guillaume dit le Grand. Les chronologies ne sont pas exactes et les systèmes de comptage diffèrent. Il fut Duc d'Aquitaine de 993 à 1030 et semble, selon le texte et d'autres sources avoir été un Grand Duc qui rallia à l'Aquitaine un bon nombre de territoire grâce à ses actions et à ses mariages. Ce texte glorifie le personnage, et bien qu'une part de vérité puisse être reconnue dans ces écrits il est possible que l'auteur du texte veuille justifier et appuyer la grandeur de ce Duc, aux yeux des autres Ducs mais aussi aux yeux de tout le corps ecclésiastique et monastique. [...]
[...] Quant aux rois d'Espagne, de Navarre, du Danemark et des Angles, il est probable que ceux-ci aient connu Guillaume, sa puissance faisant sa réputation mais pour ce qui des amitiés et des échangent de présents, nous pouvons douter de la véracité des dires de l'auteur. Il est possible que ce soit une manœuvre intelligente qui permet de légitimer et de glorifier d'autant plus le pouvoir du duc. Son amitié avec l'empereur Henri II qui régna sur l'empire germanique de 1002 à 1024 est probable mais nous devons surtout remarquer le symbole qui utilisé dans l'offre de l'épée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture