Thomas Hobbes, Charles Ier d'Angleterre, politique religieuse, émigrations, politique étrangère
Des évènements dont nous traiterons ici, Thomas Hobbes fut le contemporain. En 1641, il parachève en effet l'écriture de son De Cive. Exilé à Paris, le célèbre auteur y résume en somme toutes les contradictions inhérentes aux orientations politiques de l'époque. Il quitte l'année précédente Londres ayant pris le parti du Roi. Sa réflexion, empreinte de paradoxes, concilie souveraineté du monarque et garantie du droit et des libertés individuelles, dans un système où l'autorité de l'Etat s'inscrit en réponse à l'état perpétuel de guerre. A l'instar de toute l'oeuvre de Hobbes, une telle proposition ne saurait faire écho au contexte troublé de l'époque.
[...] Aussi, ils reprochent à Charles Ier de ne pas avoir fait ratifier le traité de paix avec l'Espagne, accusant là encore en sous-main les papistes de mener une politique étrangère trop conciliante avec les puissances catholiques pour ne pas être suspecte. La Grande Remontrance de 1641 constitue le premier épisode de la Première révolution anglaise (English Civil War). Le monarque, après un silence de quelques mois, se contentera de stipuler que le parti arminien n'avait pas commis le moindre acte juridiquement répréhensible. [...]
[...] S'ensuivra l'arrestation de John Pym et John Hampden. C'est le début de la guerre civile ouverte, les hostilités militaires entre royalistes et parlementaire s'achevant en 1648 par la décapitation de Charles Ier pour haute trahison. C'est donc à un texte capital d'un point de vue historiographique que nous avons affaire, ouvrant à terme sur la parenthèse républicaine et la dictature de Cromwell. À ce titre, c'est aujourd'hui encore un document sujet à interprétations et débats historiographiques. [...]
[...] L'initiative des hostilités est à vrai dire à mettre sur le compte des parlementaires qui, mettant fin à une coutume bien installée, n'autorisent le nouveau roi Charles Ier à ne prélever le tonnage and poundage que pour une année (contre une autorisation à vie habituellement), alors que le souverain héritait d'un lourd engagement militaire contre l'Espagne. Le monarque se vit obligé de s'endetter auprès de financiers de la City et de recourir à des emprunts forcés campagnes de prélèvement fiscales sans l'aval des parlementaires. En réponse, les parlementaires adressèrent au souverain une Pétition des droits en 1628. S'ensuit, suite à l'assassinat du conseiller du roi, une longue période de règne personnel de Charles Ier sans convocation du Parlement. [...]
[...] Le monarque, devenu en 1633 proche de l'archevêque de Canterbury William Laud, manifestait en effet dans sa politique religieuse une défiance de plus en plus tangible à l'encontre des puritains. Charles Ier affichait a contrario sa préférence pour le parti arminien, amalgamé à dessein au sein du texte au parti papiste (les arminiens sont des protestants). Cependant, confronté à un conflit avec l'Écosse, récemment unie à l'Angleterre par le père de Charles, Jacques Ier, le souverain du se résoudre à convoquer à nouveau le parlement, après onze années de pratiques politiques autoritaires et centralisatrices, en contradiction avec la tradition constitutionnelle anglaise. [...]
[...] La Grande Remontrance présentée à Charles Ier d'Angleterre (1641) Des évènements dont nous traiterons ici, Thomas Hobbes fut le contemporain. En 1641, il parachève en effet l'écriture de son De Cive. Exilé à Paris, le célèbre auteur y résume en somme toutes les contradictions inhérentes aux orientations politiques de l'époque. Il quitte l'année précédente Londres ayant pris le parti du Roi. Sa réflexion, empreinte de paradoxes, concilie souveraineté du monarque et garantie du droit et des libertés individuelles, dans un système où l'autorité de l'État s'inscrit en réponse à l'état perpétuel de guerre. [...]
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