Dans ce grand siècle de bouleversements qu'est le XIIIe siècle, où les entités régionales cherchent à s'imposer nettement, le Grand Commerce prend de l'ampleur et apparaît de mieux en mieux organisé. Il regroupe le vaste réseau d'échanges reliant les trois grandes civilisations : l'Occident latin, l'Orient byzantin et l'Islam, qui constituent les grands pôles des routes marchandes.
En Occident, le commerce est très prospère. L'industrie drapière des Flandres est particulièrement florissante. Les marchands exportent une grande partie de leur production, qu'ils vendent en grande partie aux marchands italiens à qui ils achètent les épices, l'alun et les soieries venues d'orient. Ces échanges ont permis l'essor des foires de Champagne, qui se sont développées sous l'impulsion des comtes de Champagne, notamment Thibaud IV, qui, en mettant en place un conduit repris ensuite par le pouvoir royal, assure la sécurité des marchands. Il encourage également le développement d'infrastructures pour accueillir les marchands.
Il est donc intéressant de s'interroger sur la nature de ces échanges et la manière dont ils sont pratiqués, et sur les enjeux liant Grand Commerce et relations politiques internationales. En outre, comment analyser le rôle du Grand Commerce dans les échanges internationaux, et quelles innovations apporte-t-il aux différentes civilisations ?
[...] Le Grand Commerce permet en effet de diffuser des connaissances, y compris culturelles. Ainsi, les Latins puiseront dans la culture de l'Islam très brillante les connaissances qu'ils ne possèdent pas, tel Gerbert d'Aurillac écolâtre de Reims qui fit venir des manuels d'algèbre, des œuvres de philosophie, d'astronomie. Le système numérique par position et d'autres inventions techniques sont diffusés par les marchands, permettant aux Latins de les découvrir à leur tour. De même, le commerce des reliques (morceaux de la Vraie Croix, Manteau de la Vierge . [...]
[...] En outre, les marchands s'organisent dans des regroupements, telle la Hanse, réunissant des villes allant de la Mer du Nord à la Baltique pour faire des échanges, ou encore les ghildes de marchands, qui regroupaient les Italiens sur les foires et leur permettaient d'avoir un représentant unique pour dialoguer avec les autorités locales ou pour effectuer leurs opérations de change. Les Italiens sont effectivement un pivot du Grand Commerce, notamment avec les villes marchandes et indépendantes de Venise, Pise, Gênes, les trois villes qui jouissaient d'une importante flotte et d'une grande puissance politique. L'occident latin possède donc un réseau marchand bien organisé et développé. [...]
[...] Face aux relations conflictuelles entre les trois grandes civilisations, le Grand Commerce est le pendant pacifique de la guerre. Le XIIIe siècle s'achève sur de nouveaux bouleversements. Les foires déclinent à partir de 1320, alors que les marchands italiens se sédentarisent de plus en plus et partent se fournir en marchandises directement sur les lieux de productions. Mais un premier pas est déjà franchi : celui d'une ébauche de relations commerciales internationales. [...]
[...] En outre, comment analyser le rôle du Grand Commerce dans les échanges internationaux, et quelles innovations apporte-t- il aux différentes civilisations ? On étudiera d'abord le panorama des grandes routes marchandes, puis on réfléchira sur les liens entre Grand Commerce et politique, et enfin on se demandera en quoi il est le catalyseur de grandes transformations. I. Les grandes routes marchandes Les grandes routes marchandes s'articulent selon trois pôles : l'occident chrétien, l'orient byzantin, l'Islam. En occident, le commerce est très prospère. L'industrie drapière des Flandres est particulièrement florissante. [...]
[...] On voit ainsi que le Grand Commerce dépasse les enjeux économiques pour devenir un enjeu politique. Son importance est telle qu'il est également le catalyseur de transformations au sein des civilisations. III. Le Grand Commerce, catalyseur de transformations au sein des civilisations Le Grand Commerce est source d'importants progrès, tout d'abord sur le plan des techniques commerciales, sous l'influence des Italiens. Le marchand devient un marchand banquier qui recueille des dépôts qu'il fait fructifier en versant des intérêts, et pratique le prêt à intérêt, de plus en plus tacitement admis même si l'Eglise condamne officiellement l'usure car le temps n'appartient qu'à Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture