Au Moyen-Âge central, pas de constitution écrite. Les gestes, lieux et rituels garantissent la pérennité du pouvoir puisqu'ils associent tous les participants qui, acceptant les gestes, reconnaissent la validité du pouvoir qu'ils expriment. Plus d'attention à l'Est car plus codifiés. Rituels sont des gestes et paroles qui font apparaître la volonté divine derrière l'ordre du siècle (...)
[...] L'investiture focalise les critiques des réformateurs à la fin du XIe siècle. Auparavant les critiques portaient sur l'achat de la charge épiscopale ou abbatiale : cf Contre les simoniaques de Humbert de Moyenmoutier en 1057. Après lui les attaques de réformateurs se portent surtout sur le serment de fidélité prêté au prince à l'occasion de l'investiture, comme d'un geste vassalique insupportable. Rituel de l'investiture : connu dans les Vitae de saints évêques des Xe / XIe siècles. Dès lors qu'il est vacant, l'évêché est remis dans la main du prince, si le souverain n'a aucun nom à proposer, l'élection a clero et populo est confié au chapitre cathédral et au peuple (l'aristocratie laïque). [...]
[...] L'évêque sillonnait son diocèse pour y rendre la justice et apaiser les conflits. Un sacre perpétuel : la chevauchée d'intronisation des rois de l'Est, Umritt, est un premier symbole important du pouvoir en mouvement : le roi récemment couronné se déplace dans son royaume pour recevoir des grands un serment de fidélité. C'est sur le terrain la prolongation du rituel du sacre. C'est aussi un moyen de pourvoir aux besoins d'une cour qui répartit les dépenses de son entretien sur plusieurs domaines fiscaux et fait valoir son droit de gîte. [...]
[...] Les gestes du pouvoir en France et Germanie (IXe XIIe siècle) Au Moyen-Âge central, pas de constitution écrite. Les gestes, lieux et rituels garantissent la pérennité du pouvoir puisqu'ils associent tous les participants qui, acceptant les gestes, reconnaissent la validité du pouvoir qu'ils expriment. Plus d'attention à l'Est car plus codifiés. Rituels sont des gestes et paroles qui font apparaître la volonté divine derrière l'ordre du siècle Les gestes de l'investiture A. Les rituels de l'investiture royale : sacres et couronnements La monarchie dans le royaume capétien est définie comme sacrée par nature. [...]
[...] L'investiture féodale L'hommage vassalique existe dès le haut Moyen Âge sans reposer sur un transfert économique : la remise d'un fief ne conditionne pas le serment donné. À la fin du IXe siècle, tous les éléments de l'investiture féodale (hommage, serment, concession du fief) sont donc en place sans former de système cohérent avant le début du XIIe siècle. À l'hommage, les élites méridionales préfèrent le serment et les liens synallagmatiques des convenientiae. Elles n'ont pas nécessairement une relation féodo-vassalique pour objet. Avant le XIIe siècle, rares sont les textes qui présentent le déroulement de cette entrée en fonction. [...]
[...] Cela sert aux hagiographes de modèle pour décrire les translations de reliques. S'associer à un déplacement de reliques contribue à renforcer la légitimité de celui qui porte les reliques. L'évêque est désigné par la législation carolingienne comme la seule personne habilitée à procéder à un tel déplacement, sur autorisation du roi. Les moines quittent devant les invasions les espaces ruraux mal défendus avec leurs reliques pour les porter à l'abri des murs d'une cité épiscopale. L'association des laïcs aux translations est donc une transgression, possible seulement aux plus grands qui peuvent prétendre à un partage des responsabilités ministérielles : dux Francorum Hugues le Grand rapporte en 981 le corps de saint Valéry à Saint-Valéry-sur-Somme (qui étaient à Saint-Bertin par volonté des comtes de Flandre). [...]
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