Clovis, petit-fils du légendaire Mérovée, monte sur le trône en 481, fondant ainsi la dynastie mérovingienne (du nom de Mérovée) qui règne jusqu'en 751 (montée sur le trône de Pépin le Bref, premier roi de la dynastie carolingienne). Le roi franc est d'abord et avant tout un chef militaire lié à ses guerriers et plus généralement à l'ensemble de ses sujets par des liens de fidélité personnelle.
La royauté mérovingienne n'est pas une souveraineté territoriale comme en témoigne le titre porté par les rois, rex Francorum, qui signifie roi des Francs. Ces liens de fidélité sont renouvelés régulièrement avec l'exigence d'un serment de fidélité (sacramentum fidelitatis) de tous leurs sujets libres.
[...] Il est, en effet, chargé de l'administration et de la justice au sein du pagus: perception des impôts, des amendes, convocation des hommes à l'armée royale, convocation et présidence du mallus (tribunal) qui est composé d'hommes libres (rachi bourgs ou boni viri) choisis par le comte et dont le rôle est secondaire. Le comte est assisté dans ses fonctions par un vicaire ou un vicomte. Le comte jouit par ailleurs de revenus importants. Tout d'abord, il conserve une part des amendes et des impôts perçus au nom du roi. Ensuite, il perçoit une rémunération en nature en raison de l'insuffisance de numéraire. [...]
[...] Le roi administre et dispose librement de son royaume comme le fait un grand propriétaire de son domaine. Ainsi, durant sa vie, il vend, donne des terres et des prérogatives de puissance publique. Et à son décès, le royaume est partagé également entre ses fils comme un patrimoine ordinaire comme ce fut par exemple le cas entre les quatre fils de Clovis qui se divisèrent le royaume en quatre parts égales. Seules les filles sont exclues de la succession à la terre des ancêtres par la loi salique et de fait à la couronne. [...]
[...] Il existe entre 112 et 125 pagi sous la dynastie mérovingienne. Le pagus est lui-même divisé en centaines (groupes de cent familles à l'origine et placé sous le contrôle d'un centenaire ou centenier) mais ces centaines vont disparaître. Le pagus est administré par un comte (comes) qui est originellement nommé et révoqué librement par le roi. Cependant, des études récentes montrent que cette liberté de choix est atténuée par des contraintes sociologiques. Les comtes appartiennent à la nobilitas (aristocratie franque) et sont majoritairement d'origine germanique au nord du royaume, gallo-romaine au sud. [...]
[...] Cependant, cette tentative n'a pas donné les résultats escomptés: soit les ducs n'ont pas su imposer leur autorité aux comtes, soit ils ont accru leur pouvoir personnel au détriment du roi. Par ailleurs, dans certaines régions (notamment en Bourgogne), les comtes se verront dans les derniers temps de la dynastie mérovingienne remplacés dans leurs fonctions par des évêques (principautés épiscopales). Dans d'autres régions du royaume, grâce à la pratique de l'immunité, de vastes enclaves domaniales échappent au contrôle administratif et financier du comte pour être entièrement gérées par les évêques ou les abbés. Bibliographie Histoire des institutions politiques de l'ancienne France. [...]
[...] Par ailleurs, on retrouve dans les actes officiels et dans les récits hagiographiques des vocables utilisés par les empereurs romains (princeps et dominus, clementissimus princeps) qui inscrivent la dynastie mérovingienne dans la continuité de l'empire romain. Une royauté chrétienne: Clovis inaugure, par son baptême chrétien avec 3000 de ses guerriers multiséculaires entre la royauté et l'Eglise. C'est un acte politique majeur qui lui concilie la population gallo-romaine et lui apporte le soutien massif du clergé. Nombre de dignitaires ecclésiastiques prennent part au gouvernement du royaume et conseillent le roi. II- Les moyens d'action de la royauté mérovingienne L'administration mérovingienne est peu développée. [...]
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