« [Pour pourvoir à mon Salut], il n'est pas de meilleur et de plus facile moyen que d'observer la parole du Christ : « les pauvres, je m'en ferai des amis », et donc d'aider par mes richesses, dans une entreprise non pas éphémère mais durable, des hommes qui ont fait profession monastique ». C'est ainsi que Guillaume III d'Aquitaine dans son testament (aussi appelé Charte de fondation de Cluny), fait voeux de créer une abbaye au demeurant particulière.
Cette Charte est délivrée le 11 septembre 909, si l'on retient la onzième année du roi Charles (le Simple), ou 910 si l'on opte pour la treizième année de l'indiction. Il s'agit à la base d'un vaste domaine : une villa carolingienne « sise dans le comté de Mâcon sur la rivière qu'on appelle la Grosne » qui comporte des biens fonciers, avec les personnes pour les exploiter, et différents bâtiments, dont plusieurs églises ou chapelles.
[...] C'est pour inscrire son abbaye dans l'esprit de la réforme instituée par Benoit d'Aniane que Guillaume impose la règle bénédictine et s'il choisit le premier abbé, il insiste pour que, par la suite, les moines désignent librement leur supérieur, prévenant toute ingérence de la part des laïcs. Il s'agissait ici de contrer les effets très possiblement néfastes des nominations laïques à la tête de l'abbaye comme cela avait été le cas le siècle précédent. B La restauration de la règle de Saint-Benoît. [...]
[...] Bréal pp.403-406. (Coll. Grand Amphi Dictionnaire FAVIER, Jean, Dictionnaire de la France Médiévale, Paris : Éd. Fayard pages. Revue (article) IOGNA-PRAT, Dominique, Les seigneurs de Cluny dans L'Histoire, 217, janvier 1998, pp.40-41. [...]
[...] Ce dernier finit sa vie au monastère de Gellone. Gullaume III est le petit fils de Bernard de Septimanie (dont l'épouse Dhuoda, une des femmes les plus cultivées de son temps, rédigea un manuel pour l'éducation de son fils aîné), et le fils de Bernard Plantevelue qui aurait pu prétendre à une couronne royale. Celui-ci s'était constitué une très vaste principauté, qui contrôlait l'Auvergne, le Limousin, le Rouergue, le Toulousain, le Berry et le Mâconnais, et, à sa mort, son fils Guillaume, qui a épousé Engelberge, la fille de Boson, roi de Provence, prend le titre de duc d'Aquitaine et comte de plusieurs comtés, dont celui de Mâcon.) En soi, le geste de Guillaume d'Aquitaine n'est pas original : en effet, c'est l'acte d'un très grand aristocrate qui, soucieux du salut de son âme et de celle de ses proches, fonde un monastère pour bénéficier des prières des moines. [...]
[...] CONCLUSION Nous avons donc vu que la création de Cluny est marquée par deux choses. Premièrement il s'agit d'une abbaye vouée à la règle de Saint-Benoît, mais qui en modifie les priorités : la liturgie et l'office choral priment ainsi sur le temps de travail délégué à des auxiliaires. De même la notion de pauvreté s'estompe et la modeste maison clunisienne se transforme très rapidement en une multitude de dépendances pour aboutir lors des 11e et 12e siècles à un véritable Empire Clunisien. [...]
[...] Il ne s'agit à cette date que d'une concession de biens et personne, pas même le pape, ne peut réduire le domaine de Cluny. Il convient à sa fondation de parler d'immunité plus que d'exemption, puisque c'est Guillaume en tant que Comte qui soustrait l'abbaye aux pouvoirs laïcs et ecclésiastique. À titre personnel, et au nom des siens, Guillaume renonce à tout droit ; mais conscient des convoitises que sa fondation peut susciter, il lance des menaces à tous ceux qui ne respecteraient pas ces clauses. [...]
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