Fondements, idéaux, ordre de l'Etoile, ordre monarchique, chevalerie, Maison de St Ouen, valeurs et idéaux
Un ordre de chevalerie peut être défini comme une société ou confraternité d'honneur rassemblant autour d'un prince fondateur des chevaliers distingués pour leur valeur et leur fidélité. L'idée d'un ordre particulier de chevaliers dont les membres soient des laïcs perce dans le 2ème quart du XIVème siècle. Les 1ères créations qui en découlent apparaissent dans diverses régions d'occident à partir de 1325 : en Castille par ex, où me roi Alphonse XI institue en 1330 l'ordre de l'Echarpe. Dans le royaume de France, la pensée de créer des ordres laïcs de chevalerie se manifeste à partir de 1340, simultanément avec l'Angleterre. Les raisons du succès de cette idée nouvelle sont multiples. La cause initiale parait bien être une certaine désaffection à l'égard des ordres religieux de chevalerie consécutif à la perte de la Terre Sainte, au procès des Templiers et à la suppression de leur ordre (1311). L'idée proposée par les romans de chevalerie, en particulier par ceux de la Table Ronde, d'un ordre de chevalerie laïcs fondé par le roi et présidé par lui prend alors plus de force.
Ainsi, 3 ans après qu'Edouard III d'Angleterre ai crée l'ordre de la Jarretière (1348), Jean II chercha à constituer autour de lui un groupe de chevaliers inconditionnels, dont le prestige a été fortement atteint par le désastre de Crécy. Il créa alors en novembre 1351 l'ordre de l'Etoile, ou "la compagnie des chevaliers de Notre Dame de la Noble maison de St Ouen". Jean le Bon entend ranimer le goût de la prouesse chez ses nobles pour assurer au royaume la paix et la sécurité, en même temps qu'il attend d'eux qu'ils défendent la dynastie.
Le texte étudié est extrait des Chroniques de Jean Froissart. Ce poète et chroniqueur est né en 1337 (Valencienne) et décède en 1404. Sa production littéraire fut très abondante, tant dans le registre de la poésie que dans celui des chroniques historiques, auxquels il faut ajouter un interminable roman de chevalerie de 30000 vers, Méliador (1388). C'est à ses Chroniques, dont le texte est issu, que Froissart du sa gloire. Il commença à rédiger en 1370 ce récit des guerres qui déchiraient l'occident. Froissart fut un écrivain partial, aux sympathies politiques changeantes et sans vue d'ensemble, mais ses chroniques sont une source incontournable de l'histoire occidentale au XIVème siècle.
[...] Les chevaliers doivent mettre sans restriction leur compétence au service de l'Etat. Les chevaliers de l'Etoile prêtent serment sur les Saintes Ecritures de donner conseil au prince lorsque celui-ci sollicitera leur avis. Pour ce faire, ils auront l'esprit d'autant plus libre qu'ils serviront le roi et le roi seul à l'exclusion de tout autre seigneur avec lequel ils auraient pu prendre des engagements antérieurs. Ainsi, pensait le roi Jean, ceux là, les meilleurs, serviront le pays et leur roi et montreront l'exemple. [...]
[...] Selon Froissart, l'évènement eu lieu "peu après" (l.31) la création de l'ordre. Selon toute vraisemblance, la date serai le 14 août 1352. Les français tombent dans une embuscade et sont décimés. Tous les chevaliers de l'Etoile se font tuer sur place plutôt de reculer ou de s'enfuir, comme ils en avaient fait le serment. "Ainsi se défit cette noble compagnie de l'Etoile, au milieu des grands malheurs qui survinrent par la suite en France" (l.52/53) : Froissart termine son histoire de l'ordre de l'Etoile immédiatement après la bataille de Mauron. [...]
[...] Ainsi, par ce système, le roi Jean espère apaiser les craintes légitimes que pourraient nourrir ses compagnons sur leur destin et celui de leur famille. Selon le chroniqueur Jean le Bel, Jean II aurait eu l'intention de construire une extension de la Noble Maison de St Ouen pour y installer ces chevaliers, mais de toute évidence, aucune habitation ne fut construite. III. Un idéal chevaleresque. A. Valeurs et idéaux de l'ordre. L'ordre s'inspire directement de l'idéal de la chevalerie : les idées de loyauté, de prouesse et d'honneur sont constamment soulignées. Il s'agit de remettre à l'honneur un idéal moral et religieux. [...]
[...] Les raisons du succès de cette idée nouvelle sont multiples. La cause initiale parait bien être une certaine désaffection à l'égard des ordres religieux de chevalerie consécutif à la perte de la Terre Sainte, au procès des Templiers et à la suppression de leur ordre (1311). L'idée proposée par les romans de chevalerie, en particulier par ceux de la Table Ronde, d'un ordre de chevalerie laïcs fondé par le roi et présidé par lui prend alors plus de force. Ainsi ans après qu'Edouard III d'Angleterre ai crée l'ordre de la Jarretière (1348), Jean II chercha à constituer autour de lui un groupe de chevaliers inconditionnels, dont le prestige a été fortement atteint par le désastre de Crécy. [...]
[...] L'établissement de l'ordre : la Noble Maison de St Ouen. A. Un lieu de réunion. "Le roi Jean s'engagea à faire bâtir une belle et grande maison où tous les compagnons et confrères devaient se réunir pour toutes les fêtes solennelles de l'année" (l.6/7) : la résidence en question était la noble maison de St Ouen. Contrairement à ce que dit Froissart, Jean II n'a pas fait bâtir cette demeure. Elle fut acquise par le grand père de Jean II, Charles de Valois, vers la fin du XIII siècle et est devenu une résidence royale lorsque le père de Jean II, Philippe, accéda au trône en 1328. [...]
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