Le contexte politique de base en Angleterre au 10e siècle est la féodalité. La féodalité est née spontanément en Occident, sous des formes diverses, partout où l'anarchie produit le système de clientèle. Le dévouement personnel, la loyauté, l'esprit de sacrifice du vassal, le patronage du suzerain sont le fondement profond et durable de cette organisation substituée à l'État défaillant.
A cette époque, suite à la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, le roi d'Angleterre devient le vassal du roi de France pour ses fiefs français, cette conquête par ailleurs a permis à l'Angleterre de connaître la culture féodale normande qui est venue se mêler aux traditions d'origine anglo-saxonne. C'est là que les deux systèmes se mêlent et permettent une comparaison au niveau de leur évolution respective.
Cette période rythmée de guerres et luttes incessantes pour le pouvoir, où l'anarchie est systématisée n'a pour autant pas empêché l'apparition des prémices de l'État moderne. Ainsi dès le 13e siècle, que l'on retiendra comme siècle de rupture, en France et en Angleterre la monarchie est puissante, elle est munie de fonctionnaires, d'une armée, de finances, d'une justice et d'une police; par ailleurs elle trouve son assise dans la société même. Il s'agira ici d'analyser les conditions dans lesquelles se sont formées les figures clefs du rapport État / société, de dégager le « code génétique de l'État », en étudiant en parallèle les institutions françaises et anglaises. Et ainsi de répondre à la question suivante : comment les rois de France et d'Angleterre ont-ils réussi à poser les bases d'un État monarchique fort au lendemain de la Guerre de Cent Ans ?
[...] Le développement du parlementarisme britannique se fait en deux phases : De la fin du 13e au début 14e essor du Parlement. La naissance du Parlement remonte avant mais trois des caractéristiques essentielles du Parlement anglais à cette époque: la représentation (qui joue d'abord au service du roi, pas de représentation des intérêts des communautés), le bicamérisme (deux chambres: une chambre haute composée des prélats et des barons, et une chambre des communes composée des chevaliers et des bourgeois qui représentent les villes) et l'existence de compétences importantes au profit du Parlement. [...]
[...] S'il repose sur une certaine continuité territoriale du nord de l'Angleterre au sud de la France, l'Empire angevin est composé de pièces disparates, chacune gardant son originalité, ses traditions et sa culture. Ce Channel State aurait pu constituer un obstacle pour le royaume, il n'en est rien: le roi va se servir de cette diversité pour assoir son autorité par le droit. En effet, le roi va conserver les institutions locales préexistantes: assemblée de barons, de notables, et de chevaliers sur des unités administratives diverses (comtés, communautés de village) en y associant la noblesse, le clergé et la bourgeoisie rurale. [...]
[...] Et ainsi de répondre à la question de savoir comment les rois de France et d'Angleterre ont réussi à poser les bases d'un État monarchique fort au lendemain de la Guerre de Cent Ans. Nous adopterons une approche chronologique avec comme date charnière le 13e siècle qui constitue une véritable rupture du passage entre ère féodale et ère de l'État moderne. I. Du 11e au 13e siècle : la difficile émancipation du roi et du pouvoir féodal : l'Angleterre ou la construction de la monarchie par le bas Les deux monarchies française et anglaise sont dans un premier temps étroitement liées, mais cette symbiose est disloquée au 13e siècle par les guerres entre Plantagenêts et Capétiens. [...]
[...] La charge de grand justicier est abolie; à sa place sont créés les chiefs-justices dont la liste s'est prolongée sans interruption jusqu'à l'époque contemporaine. Le roi et ses principaux ministres fondent à Oxford et à Cambridge des collèges qui florissent encore. Enfin, l'armée et la marine sont réorganisées. L'amirauté anglaise date aussi d'Edouard Ier. Toutes ces créations sont d'autant plus remarquables qu'Edouard était d'instinct un prince absolu; c'est par un effort continu de volonté qu'il s'astreignit lui-même à développer les institutions de son royaume en suivant la tradition. Bibliographie La monarchie féodale en France et en Angleterre(Xe XIIIe siècle), Charles Petit-Dutaillis (Ed. [...]
[...] puis développement d'une compétence plus importante avec l'envoi pour siéger dans les assemblées locales. Précurseur de la justice itinérante. Par les assises de Northampton (1176), le roi divise le territoire anglais en six circonscriptions ou circuits dont chacun est assigné à trois juges qui vont de comté en comté rendre la justice. La même année Ranulf Glanville, justicier d'Angleterre, écrit le Liber de legibus Angliae, dans lequel il codifie les coutumes saxonnes et les lois normandes. Le développement de la common law se produit par l'intégration d'un droit unique d'origine royale au milieu des coutumes locales telles qu'établies par les autorités féodales (importé de Normandie suite à la conquête). [...]
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