"Fiefs ne remontent" : dissertation sur le statut des fiefs à l'époque féodale

Résumé du document

Dans la société féodale qui prend forme dès le début du Xème siècle et prend fin vers la moitié du XIIème siècle, les fiefs sont une notion fondamentale dans la société. La notion de fief est entourée par une multitude d'obligations liées au contrat féodo-vassalique. Les fiefs sont aussi réglementés en quelque sorte. "Fiefs ne remontent" constitue une de ces règles.

Extraits

[...] “Fiefs ne remontent” constitue une de ces règles. On appelle fief dans la société féodale une terre concédée en échange de services nobles. Ainsi, le vassal doit apporter l'aide et le conseil au seigneur lui ayant concédé un fief. Par la suite, le fief va prendre diverses formes comme notamment un droit de péage, un droit de taxe, une rente, un droit spécial, une fonction, etc On distingue dès lors ces fiefs en l'air ainsi nommés car immatériels des fiefs matériels comme la concession d'une terre. [...]

[...] Dans le cas d'un fief en l'air, le principe reste le même mais au lieu de ce voir concéder une terre, le vassal se voit concéder une fonction, une rente ou encore un droit spécial Ce qui ressort de ceci est surtout le fait que c'est une concession d'un homme à un autre homme, une concession personnelle de ce fait. B. Une concession personnelle et viagère. Le seigneur choisit ses vassaux dans un but bien précis : la puissance de la seigneurie. [...]

[...] Se pose alors la question de savoir si ce fief peut néanmoins se transmettre dans tous les cas. Dans un premier temps, nous verrons que le fief est le lien réel unissant le vassal à son seigneur puis nous verrons la progressive patrimonialisation limitée du fief (II). I. Le fief : le lien réel entre le vassal et son seigneur. Le fief est avant tout une concession faite par le seigneur à son vassal concession personnelle et viagère A. La concession du fief. [...]

[...] Une autre limite à cette transmission du fief est l'âge : un enfant trop jeune ne pourra pas succéder à son père. Néanmoins, dans ces cas, la succession envisagée se ferait par le bas, vers la descendance. La succession peut aussi s'imaginer par le haut d'où l'expression “fiefs ne remontent”. Comme le montre l'expression, ce genre de successions est inenvisageable. Ainsi, le père d'un vassal défunt, vassal n'ayant pas de descendance, ne pourra lui succéder en récupérant le fief. Il en va de même pour les proches du défunt de même génération ; son frère ne pourra pas lui succéder par exemple. [...]

[...] C'est le cas du fief dès le XIIème siècle. Exception faite pour la transmissibilité. En effet, bien que la transmissibilité du fief a été la première modification de l'interprétation du fief, elle a aussi été celle ayant le plus de limites. Page 4 sur 5 La première limite qui va de soi à cette époque est l'incapacité pour une femme de succéder à son père. En effet, le rôle de la femme est essentiellement réduit à celui de mère et d'épouse. [...]