Aujourd'hui, lorsque l'on parle d'Armand Jean du Plessis, plus connu sous le nom du cardinal de Richelieu, la majorité populaire se fait l'idée d'un personnage sombre, machiavélique et retors, en quête du pouvoir et manipulant le Roi Louis XIII pour arriver à ses fins. Cette vision caricaturale a été perpétuée par l'œuvre de l'écrivain Alexandre Dumas dans les trois mousquetaires.
Si sa fermeté et son désir de pouvoir ne sont plus à démontrer, la vision populaire de Richelieu est largement exagérée. Le précurseur de la raison d'Etat à surtout su parfaitement utilisé les institutions de son temps et s'appuyer sur son entourage.
Fils de François du Plessis et de Suzanne de la Porte, Richelieu était initialement destiné au métier des armes. Il fut contraint de rentrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l'évêché de Luçon. Richelieu va ensuite connaître une accession fulgurante dans les sphères du pouvoir royale. Il devint secrétaire d'État en 1616 puis cardinal en 1622 et principal ministre de Louis XIII en 1624. Il resta en fonction jusqu'à sa mort, en 1642.
Si l'accession au rang de premier ministre et le si long maintient à ce poste ne peut être détaché de l'intelligence et de l'aisance écrite et oral dont a fait preuve Richelieu, il ne peut être négligé les fidèles et les réseaux qui ont gravité autour de lui, certes mis en place par sa main, mais sans qui sa réussite politique ne serait pas celle que l'on connaît aujourd'hui.
Par fidèles et réseaux, l'on entend tous ceux qui se sont associé à la politique de Richelieu, qui l'on soutenue et se sont montré dévoué pour l'aidé dans sa tâche. La grande force de Richelieu est d'avoir réussi à construire ce vaste entourage allant du népotisme à l'utilisation du système maritale en passant par les personnes attiré par le personnage de Richelieu et/ou le pouvoir.
[...] Ainsi, après la chute de Cinq- Mars, Richelieu veut obtenir de l'ex-favori qu'il dénonce le rôle de chacun des acteurs du complot, celui de Gaston d'Orléans, d'Anne d'Autriche, et même éventuellement celui du Roi. Or Laffemas connait bien Cinq-Mars ; il utilisera la confiance qu'il inspire au jeune homme pour le faire parler, susciter ses confidences en lui laissant croire qu'elles pourraient lui valoir la vie sauve. Espoir vain par ailleurs puisque Cinq-Mars en tant que traitre est destiné à mourir. [...]
[...] Le Père Joseph, François Leclerc du Tremblay de son vrai nom est le plus direct, le plus intelligent, le plus remarquable des auxiliaires de la politique de Richelieu. Il est à la fois le bras droit et l'ami de toujours : le cardinal le consulte sur tous les problèmes. On l'appelle également l'éminence grise, nomination qui pourrait être une allusion à la robe de bure des capucins, et au titre d'éminence réservé aux cardinaux (promotion dont la mort le priva de justesse). Grâce à son vaste réseau de moines capucins, il crée un service de renseignements avant l'heure au service de Richelieu. [...]
[...] Fort souvent, le Roi adresse à la Gazette un véritable journal, qui peut être de sa main même et Renaudot y ajoute une phrase ou un paragraphe vantant Richelieu. En sens inverse, lorsque Richelieu écrit anonymement dans la gazette, il n'est jamais avare de louanges à l'intention du monarque. Surveillé étroitement par le principal ministre, accueillant respectueusement les conseils et les textes de Louis XIII et de Richelieu (Renaudot est prié de rectifier les chiffres des morts, blessés, disparus et prisonniers, ainsi que des drapeaux pris ou perdus), la Gazette ressemble vraiment à un journal officiel. [...]
[...] Mais il est d'abord une sorte de vice-ministre des Affaires étrangères. Richelieu lui délègue pratiquement la responsabilité de la politique française en Europe centrale. C'est le Père Joseph qui définit et dirige l'action de la France lors de la guerre de Trente Ans, en Allemagne, en Hollande, en Alsace et qui fait et défait les alliances avec la Pologne, avec la Suède, avec la Hongrie, et même avec les Turcs. Aussi amoureux du détail que Richelieu, autant homme de guerre que lui par ses origines et son éducation (il était de famille noble et avait reçu une bonne formation militaire avant que l'appel de la foi ne le conduise chez les Capucins), le Père Joseph dresse les plans des armées en campagne, s'intéresse aux approvisionnements, aux cantonnements, aux armements. [...]
[...] Le vassal fait don de sa vie et de sa fidélité au suzerain. Celui-ci en retour, lui doit sa protection. Richelieu, créature de Marie de Médicis puis de Louis XIII, dépend totalement d'eux. Les nombreuses offres de démission qui jalonnent sa carrière sont parfois un jeu, une manœuvre ; elles traduisent cependant le fait que Richelieu vassal à la fois de la reine mère et du roi de France, ne peut rester en place si l'un ou l'autre de ses protecteurs considère qu'il a enfreint les obligations de fidélité. [...]
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