A partir de la fin du IXe siècle, à la place du pouvoir central, incapable d'assurer la protection des populations en butte à de nouvelles vagues d'invasions (normandes, sarrasines et hongroises), se dresse au plan local une nouvelle organisation politique : la seigneurie. L'apparition du pouvoir seigneurial constitue la dernière phase d'une longue évolution illustrée par la décadence de l'Etat carolingien, à partir de la fin du règne de Charles le Chauve, et la montée en puissance d'une aristocratie foncière titulaire des charges comtales.
Minée par les dissensions internes et sous les coups de boutoir des invasions, la puissance publique se disloque progressivement au profit des principautés territoriales, puis à un degré inférieur au bénéfice des sires qui regroupent la population autour d'une forteresse. Comme les princes territoriaux et les comtes avant eux, ces châtelains s'approprient en les usurpant les prérogatives régaliennes et le droit de commander aux populations : la seigneurie vient d'apparaître.
[...] Parmi eux, on trouve des paysans libres, appelés vilains ou manants, et des serfs. Le servage qui rappelle à la fois l'esclavage antique et le colonat romain, constitue le pire état social de l'époque. Les serfs sont, en effet, considérés comme des immeubles par destination dans la mesure où ils sont attachés au fonds qu'ils travaillent. La plupart des serfs le sont par leur naissance. Ce sont les serfs d'origine ou d'ourine. Parfois, selon les régions, il suffit qu'un des parents soit de condition servile pour que l'enfant soit serf. [...]
[...] Le vassal s'engage ainsi à respecter son seigneur, à ne pas lui nuire, physiquement ou dans ses intérêts. La prise de Dieu à témoin, à travers livres saints et reliques, garantit moralement la fidélité du vassal qui engage sa foi et qui deviendrait parjure s'il rompait la loyauté due au seigneur. 2. Des obligations inégales L'hommage, véritable contrat, ainsi que la prestation de serment qui le suit, sont des rites constitutifs d'obligations pour le seigneur et le vassal, obligations que l'on pourrait condenser dans la loyauté et l'amour chevaleresques se doivent les deux hommes. [...]
[...] Il est versé au seigneur par le nouveau vassal qui vient de prêter hommage après que le précédent se soit désengagé du lien féodo-vassalique par la procédure de la démission de foi et du devest (il se désinvestit du fief). Le seigneur conserve toutefois la possibilité de récupérer définitivement le fief moyennant le remboursement du prix de la vente au nouvel acquéreur : c'est le retrait féodal. Bibliographie indicative Histoire constitutionnelle et administrative de la France depuis la mort de Philippe-Auguste: Première époque. De Louis VIII à la fin du règne de Louis . centrale. [...]
[...] L'évolution en faveur de la patrimonialité aboutit d'ailleurs très vite. Le fief devient héréditaire puis aliénable entre vifs. De manière concomitante à l'émergence de la seigneurie, le développement des liens féodo-vassaliques constitue l'une des grandes caractéristiques de l'époque féodale. Ce lien est double. Il est constitué tout d'abord par un élément personnel, sanctionnant l'engagement d'homme à homme : c'est la vassalité ; puis par un élément réel, le fief qui est concédé au vassal. Section 1 La vassalité Articulée autour des rites d'hommage et de fidélité, elle emporte des obligations inégales. [...]
[...] De manière plus prosaïque, le seigneur doit protéger son vassal et ce dernier servir le seigneur. La protection due par le seigneur est un ensemble assez flou d'obligations envers le vassal : lui rendre justice, s'abstenir de lui faire du tort, lui assurer le support matériel de son rang par la concession d'un fief (nous y reviendrons Le service du vassal consiste en des obligations mieux précisées et plus lourdes. Outre le devoir général de fidélité et de loyauté, le vassal se voit imposer auxilium et consilium, à savoir des services nobles d'aide et de conseil. [...]
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