Le texte présenté ici est un extrait du livre de Tabari intitulé la Chronique (Volume II, l'âge d'or des Abbassides).
Tabari est né en 839 au Tabaristan, ce qui lui vaut son nom. Il est l'un des plus précoces et des plus célèbres historiens et explicateurs des Corans perse et musulman. Grand voyageur (Syrie, Palestine, Egypte) Tabarî écrit des livres touchant à presque tous les domaines de la vie musulmane : histoire, commentaire du Coran, recueil de hadiths, commentaires de droit. Il meurt à Bagdad en 923.
Les Barmécides ou Barmakides, qui font l'objet du texte, sont les membres d'une noble famille perse originaire du nord de l'Afghanistan actuel. Cette famille, dont la réputation de mécène est exceptionnelle, fournit de nombreux vizirs aux califes abbassides. Sous leur administration, Bagdad devient la capitale intellectuelle de son époque. Des écoles et des bibliothèques sont construites. Les tout premiers hôpitaux (qui traitent aussi bien les problèmes physiques que psychologiques) ouvrent.
Dans ce texte, Haroun al-Rachid, 5ème calife abbasside, est au pouvoir. Il s'appuie sur Ya'hya, Dja'far et Fadhl, les membres les plus éminents des Barmakides, pour assurer son califat. Cependant, un brusque changement d'attitude de la part du calife conduit à une brutale disgrâce de la famille des Barmakides. Cet épisode, célèbre dans tout l'islam et notamment relaté dans Les Mille et Une Nuits, met en évidence un aspect récurrent dans
l'histoire du monde arabo-musulman : celui du couple formé par le calife et son ministre. En effet, cette alliance repose souvent sur l'affectif. Le ministre est presque toujours un ami intime du calife, voire son amant, et leur collaboration se termine fréquemment de façon sanglante (justifiant en apparence l'idée d'une histoire politique placée sous le signe de l'instabilité.)
Ainsi, nous étudierons dans un premier temps, la famille en elle-même puis les raisons de sa chute.
[...] Ils furent de grands bâtisseurs, mais c'est leur rôle de mécènes qui les fait entrer dans l'histoire. protecteurs des lettres et des arts pour al Tawhidi, l'essor culturel pendant les années où ils sont au pouvoir est exceptionnel. Grâce aux conseils des membres de la famille, les califes s'entourent de savants et de lettrés étrangers qui donnent à leur règne une splendeur incomparable. La famille des Barmécides s'est acquis en Orient, par ses richesses et sa générosité, une renommée unique. La terrible catastrophe qui a mis fin à la dynastie n'a fait que la renforcer. [...]
[...] Elle ne se convertit que tardivement à l'Islam. C'est peut être une des raisons de l'accusation du théologien. Haroun fait mettre en prison Abou Rabi, pour motif personnel, mais garde ses dires à l'esprit et fait mener une enquête sur la piété des Barmécides. La raison suivante est le fait que Ja`far ben Yahyâ commet une erreur en libérant, sans prévenir, un rebelle qui était emprisonné. L'Alide Yahya ibn Abd Allâh, le rebelle en question, était parvenu à réveiller dans tout le Nord de la Perse les anciennes haines du parti Chiite. [...]
[...] Il le défend lorsque Hadi, le premier héritier, cherche à l'évincer de la succession une fois monté sur le trône. Après avoir suivi et aidé son père dans ses différentes fonctions, Ya'hya accompagne le prince Harun (futur al rashid) qui lui confie l'administration de l'Azerbaïdjan actuel. Grâce au soutien de Ya'hya et à la mort inopinée de son frère al-Hadi, Haroun réussit à accéder au califat. Une fois à ce poste Harun al Rashid nomme son ancien tuteur Wazir vizir. [...]
[...] Fais toi remplacer par celui des deux que tu voudras l L'aîné Fadhl est choisi par son père qui lui remit le sceau du calife et le chargea des fonctions du vizirat l car en raison de son âge, il avait plus d'expérience et était plus habile dans les affaires l.26. Dès 792 il est chargé des provinces occidentales de l'Iran. L'année suivante, il administre le Khurasan, qu'il parvient à pacifier en apaisant les tensions locales. Grand bâtisseur, il laisse un souvenir durable dans le Kabul en y recrutant une armée. [...]
[...] La dernière cause de la chute de la famille est la non tenue d'une promesse. Hârun a en effet une soeur nommée Abassa, qui l'avait protégé lorsque son aîné al-Hadi avait tenté de l'évincer de la succession. Hâroun donne sa soeur en mariage à Dja'far, en lui faisant promettre que cela resterait un mariage blanc Je veux te faire épouser Abbassa, sous la réserve que tu ne la verras pas ailleurs qu'en ma société, que ton corps n'approchera jamais le sien et que tu n'auras pas avec elle de rapports conjugaux. [...]
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