Lucien Febvre, célèbre historien du XXe siècle, dans une de ses réflexions sur le cas Briçonnet a défini l'homme « comme l'un des évêques les plus notables de son temps ». Cependant, même si en effet, l'évêque reste dans les mémoires notamment avec la création du groupe de Meaux, il reste un personnage complexe qu'il convient d'étudier plus en détail.
Tout d'abord, Guillaume Briçonnet est né probablement en 1470 à Tours. Sa mère, Raoulette de Beaune, fait partie de la bourgeoisie aisée puisque son père était argentier du dauphin Charles. Elle se marie avec Guillaume Briçonnet (1445-1514) qui rentre dans les ordres à sa mort en 1487. Il devient par la suite le symbole du système des abus et en particulier en cumulant des bénéfices. Guillaume Briçonnet fils est le deuxième d'une famille de 5 enfants composée de Jean, Nicolas, Catherine et Denis. Ces enfants sont empreints de leurs pères notamment Guillaume et Denis qui continuent sur la voie de leur père. Guillaume Briçonnet commence son éducation dans un établissement dirigé par l'Église et il fut envoyé à Paris au collège de Navarre pour poursuivre sa formation.
Par conséquent, rien ne prédestine Guillaume Briçonnet à mener une Réforme intérieure à l'Église et pourtant, il va devenir un des animateurs en France dans le mouvement de renouveau chrétien qu'est la Réforme fabriste.
C'est pourquoi nous pouvons nous demander de quelle manière Guillaume Briçonnet fils conduit-il la réforme évangéliste et plus exactement le courant fabriste au sein de l'Église de France.
[...] Cependant, le pullulement de l'hérésie continue à retenir l'attention des institutions et Guillaume Briçonnet est constamment surveillé par une délégation de théologiens qui viennent à Meaux pour constater son orthodoxie personnelle. Cette surveillance constante cumulée avec l'avancée de son âge, Guillaume Briçonnet n'a pu mettre en place une réforme interne de l'Eglise voulue depuis son épiscopat et par les fabristes. Pour conclure, Guillaume Briçonnet dès son plus jeune âge est influencé par le courant fabriste. Il en devient dès 1517 un des meneurs avec Lefèvre d'Etaples. [...]
[...] Cependant, Guillaume Briçonnet reste fortement influencé par sa famille et tout particulièrement par son père. Il possède très tôt de nombreux offices à la fois dans l'Eglise, mais également dans le civil et commence donc à cumuler les bénéfices à l'image de son père. Il devient en 1489 évêque de Lodève, en 1493 abbé commendataire de Saint-Guilhem-le Désert, en 1496 grand aumônier d'Anne de Bretagne, femme de Charles VIII, en 1497 vicaire général de Reims chanoine de l'Eglise de Paris abbé de Saint Germain-des-Près et en 1515 évêque de Meaux. [...]
[...] Cette réunion de fabristes est faite à a la demande de Guillaume Briçonnet qui cherche de nouveaux prédicateurs dignes de confiance. Ces années de regroupement à Meaux vont permettre une forte activité fabriste. En effet, l'intellectuel qu'est Lefèvre d'Etaples va commencer le commentaire et la traduction en français des 4 Evangiles : l'objectif étant connaitre l'Evangile, suivre l'Evangile et faire connaitre partout l'Evangile Tandis que Guillaume Briçonnet va être un homme d'action qui protège et réalise les projets fabristes en insistant particulièrement sur la prédication. [...]
[...] La Sorbonne et le Parlement perçoivent au sein du groupe de Meaux, un danger pour la foi chrétienne aussi grand que les réformateurs les plus radicaux d'Allemagne ou de Suisse. Cette haine menée contre le groupe de Meaux va entrainer sa dispersion et donc sa mort par un arrêt du Parlement le 3 octobre 1525. De cette manière, Caroli va se réfugier en Suisse tandis que Lefèvre d'Etaples et Roussel gagnent Strasbourg et sont rejoint ensuite par Michel d'Arande. Non seulement le Parlement et la Sorbonne condamnent le groupe de Meaux, mais Guillaume Briçonnet et par extension l'établissement du fabrisme rencontre des problèmes également avec les franciscains. [...]
[...] De 1525 à 1534 : Le cumul des difficultés qui sonne le glas du fabrisme Des institutions qui s'en prennent au développement de ces idées En 1525, le contexte fait que le fabrisme doit faire face à beaucoup de difficultés. En effet, à cause de la défaite de Pavie, le roi est fait prisonnier en Espagne et il n'y a donc plus de protecteur. De plus, le pillage et la famine créent un climat de crainte du déferlement des hérésies. [...]
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