Philippe II Auguste possède en effet plusieurs historiographes qui vont successivement travailler à l'élaboration de cette chronique. Durant le règne de Philippe II Auguste le premier de ces chroniqueurs royaux est Rigord, moine de l'abbaye de Saint-Denis. Il est l'auteur de la renaissance de l'historiographie royale à Saint-Denis, sans doute inspiré par la Vie de Louis le Gros de Suger. Rigord débute cette chronique entre 1186 et 1189 probablement à la demande de son abbé, et est nommé en 1192 chroniqueur royal. Il poursuit cette chronique jusqu'en 1206, et meurt entre novembre 1209 et novembre 1210.
[...] Enfin la dernière raison, qui pousse l'auteur a accorder tant d'importance à la bataille de Bouvines, est peut-être la présence sur les lieux de son prédécesseur Guillaume le Breton et la place de témoin privilégié de celui-ci; car avant que le roi ne s'engage personnellement dans le combat il se trouve juste derrière lui, puis se met à prier pour la victoire, tout en s'interrompant pour noter les faits marquants du déroulement de la bataille sur laquelle il a une vue d'ensemble Le fondateur de la nation française Entre les deux rappels de la gloire militaire du défunt, précédemment cité, le chroniqueur inclut un passage traitant du bilan général de l'action royale : qui (le roi) augmenta merveilleusement les droits et la puissance du royaume des Français, et enrichit considérablement le fisc royal.» L'enrichissement considérable du fisc royal, est flagrant sur le plan géographique, comme le montre cette carte, intitulée Le royaume de France et l'extension du domaine royal pendant le règne de Philippe II Auguste tirée de la page 425 de la biographie intitulée Philippe Auguste le conquérant, rédigée par Gérard Sivéry. On voit clairement qu'à la mort de Phillipe II Auguste, le domaine royal a connu un essor territorial manifeste. Sa superficie a triplée entre 1180 et 1223, du fait de l'acquisition du Valois, du Vermandois, de l'Amiénois, de l'Artois, du comté de Clermont et de celui de Beaumont. [...]
[...] En parallèle à cette chronique, Guillaume le Breton élabore entre 1214 et 1220 La Philippide, version versifiée des Gesta Philippi Augusti qui en célébrant les actions du roi, a pour but de montrer la supériorité du roi de France sur ses nombreux ennemis, et notamment Jean Sans Terre. Les Gesta Philippi de Rigord, ne correspondant pas à une commande royale, et pouvant donc être considérés comme un récit semi-officiel du règne», John W.Baldwin, professeur émérite d'histoire médiévale à l'université John Hopkins voit en Guillaume le Breton, le «premier historien officiel de la monarchie capétienne.» L'extrait étudié, est situé à la toute fin de la chronique, juste après une description des modalités du testament de Philippe II Auguste. [...]
[...] Rigord débute cette chronique entre 1186 et 1189 probablement à la demande de son abbé, et est nommé en 1192 chroniqueur royal. Il poursuit cette chronique jusqu'en 1206, et meurt entre novembre 1209 et novembre 1210. La rédaction de la chronique est alors reprise par Guillaume le Breton. Prêtre originaire de Bretagne, né vers 1665, il est élevé à Mantes, puis fut chanoine de Saint-Pol-de-Léon avant de devenir chapelain du roi vers l'age de 40 ans. Il fut chargé par Philippe II Auguste de plusieurs missions à Rome, afin de négocier avec le Pape des problèmes conjugaux du roi. [...]
[...] L''année 2003 a vu la publication rapprochée par l'éditeur Paleo de La vie de Philippe II Auguste puis de Continuation de la Vie de Philippe Auguste, basée sur la traduction de Guizot revue par Romain Fougère. Celui-ci a donc publié cette nouvelle édition des Gesta Philippi Augusti sous la forme de deux ouvrages distincts, ce qui montre une volonté de différenciation entre les deux grandes parties de cette chronique qui ont été écrites chacune par un auteur différent. Philippe II Auguste possède en effet plusieurs historiographes qui vont successivement travailler à l'élaboration de cette chronique. Durant le règne de Philippe II Auguste le premier de ces chroniqueurs royaux est Rigord, moine de l'abbaye de Saint-Denis. [...]
[...] En effet au sein de sa chronique, Rigord était déjà enclin à mettre en avant les relations privilégiées qui existaient entre la royauté et son abbaye, dans une optique de mise en avant de cette dernière. Le successeur de Guillaume le Breton réussit donc sur le plan religieux à brosser le portrait d'un Philippe Auguste toujours prêt à s'engager pour la défense de la foi que ce soit financièrement et militairement. De plus il décrit un Philippe Auguste honnête, et charitable, vertus qui semblent-ils correspondent au personnage, et sont de toutes façons nécessaires afin d'assurer au souverain sa 12 réputation de roi très-chrétien. [...]
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