L'objet de mon exposé est le "palais" de Dioclétien à Split (ancien Spalato) se situant sur la côte Dalmate, près de la cité Salone en actuelle Croatie. Les vestiges archéologiques sont encore biens conservés de nos jours ; cela étant sûrement du à la continuelle occupation du site tout au long du Moyen Age, car les dimensions de cette résidence sont grandes et va même se développer jusqu'à concurrencer Salone. Les données archéologiques et littéraires que nous disposons ne permettent pas de nous indiquer clairement la date de construction de ce "palais". Aujourd'hui les spécialistes penchent plutôt sur l'idée que la construction de ce grand complexe aurait débuté vers 295, soit quelque temps après la mise en place du système tétrarchique (293) et après que Dioclétien ait décidé lui-même de se retirer du pouvoir dans un avenir proche. En effet, dix ans plus tard, le 1er mai 305, Dioclétien mais de côté la pourpre à Nicomédie et se retire de la vie politique dans sa nouvelle résidence qui ne serait pas encore tout à fait terminée.
Pourtant cette résidence est perçue à une époque de changement de siècle comme un projet architectural qui reste exceptionnel. En effet, il s'agit d'un des rares ensembles architecturaux du "bas-empire" encore debout aujourd'hui et justement de nombreuses hypothèses ont été émises quant à l'existence d'un modèle palatial amorcé dès l'époque tétrarchique ; nous développerons cela plus précisément au cours de l'exposé.
Mais avant de s'intéresser directement au palais, revenons à la période du règne de ce dernier et au contexte au moment de la construction de sa résidence qui intervient à la fin de son règne. Je pense qu'il faille insister sur le fait que Dioclétien a régné longtemps [20 ans] à une époque où avec les usurpations fréquentes, la durée de règne d'un empereur était brève. C'est avec Dioclétien de son vrai nom : Marcus Aurelius Caius Valerius Diocletianus, que se met en place la tétrarchie, mot de racine grecque désignant un pouvoir partagé par 4 ; ici en l'occurrence par quatre empereurs dont deux sont élevés au rang d'Auguste [Dioclétien et Maximien] et deux autres possèdent le césarat [Constance Chlore et Galère] ils deviendront augustes au moment de l'abdication "prévue" par Dioclétien et Maximien le 1er mai 305 (...)
[...] 114-116 ; 122-123 - INGLEBERT, H., Atlas de Rome et des barbares, IIIe-Ive siècle, Ed. Autrement, Paris pp. 18-19 Bibliographie spécialisée : - DUVAL, N., La place de Split dans l'architecture aulique du bas- empire dans Urbs, 1961-1962 - DUVAL, N Le palais de Dioclétien à Spalato à la lumière des récentes découvertes dans Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, pp. 76-117 - DUVAL, N Existe-t-il une structure palatiale propre à l'Antiquité tardive ? dans Edmond Lévy (éd.), Le système palatial en Orient, en Grèce et à Rome, Strasbourg - McNALLY, S., Joint American-Croatian excavations in Split (1965- 1974), dans Antiquité Tardive, pp.107-122 - WILKES, J.J., Diocletian's Palace, Split: residence of a retired Roman emperor, University of Sheffield, Londres - MARASOVIĆ, J., MARASOVIĆ, T., Diocletian Palace Ouvrage vieillit mais utile pour l'iconographie : - HEBRARD, E., ZEILLER, J., Spalato, le Palais de Dioclétien, Paris Intro L'objet de mon exposé est le palais de Dioclétien à Split (ancien Spalato) se situant sur la côte Dalmate, près de la cité Salone en actuelle Croatie. [...]
[...] Dioclétien aurait été inhumé dans son mausolée, son sarcophage n'a jamais été retrouvé. Le mausolée a été transformé en cathédrale ; sûrement une revanche chrétienne, pour répondre aux dernières persécutions dans l'empire romain entreprises par Dioclétien. On peut voir aussi, à travers le caractère grandiose de la résidence un écho/ reflet au pouvoir tétrarchique ayant permis une restructuration de l'Empire à un moment où cela devenait critique. Pourtant peut de temps après l'abdication de Dioclétien et son retrait à Split, le pouvoir tétrarchique ne durera pas longtemps [grosses divisions internes] et on assistera peut de temps après à la prise de pouvoir de Constantin, fils du tétrarque Constance Chlore ; Dioclétien quant à lui mourra de sa belle mort en 313. [...]
[...] Le caractère cérémoniel qui ressort. Les questions liées au choix de l'emplacement. Bibliographie : Bibliographie pour le contexte: - CHRISTOL, M., L'Empire romain du IIIe siècle, 192-325 ap J Errance, Paris pp. 191-215 - SCARRE, Ch., Atlas de la Rome antique : 800 av. J.-C -540 ap. J.-C, coll. Atlas/Mémoires pp. [...]
[...] C'est le cas ici. On peut voir sur le plan que toute la construction semble se former autour de ces deux axes. Le point de croisement principal connecte les portes Est et Ouest, cela divise le palais en 2 parties de tailles à peu près similaires mais qui ont différentes fonctions et différents décors. Dans la partie nord, on trouve les bâtiments pour les domestiques, les soldats, magasins Quant à la partie sud, elle a été conçue pour être à la fois la résidence de l'empereur mais aussi aux besoins rituels de ce dernier ; donc le cardo part de la porte Nord jusqu'au vestibule. [...]
[...] II- la résidence d'un empereur à la retraite ? Le caractère unique qui émane à travers l'architecture de cette résidence, peut être mis en relation avec la décision exceptionnelle de Dioclétien : son abdication. En effet, c'est la première fois dans l'histoire de Rome qu'un empereur abdique volontairement, c'est en prévision à cela que Dioclétien s'est fait construire sa résidence pour sa retraite. Dans l'histoire de l'Empire romain le retrait de certains empereurs dans des résidences privées n'est pas nouveau, je pense par exemple à l'empereur Tibère (au tout début de l'empire, qui succède à Auguste en 14 ap J.-C ( 37 ap J.-C) qui s'est longuement retiré dans sa résidence à Capri ; mais contrairement à Dioclétien, ce dernier était toujours empereur, malgré son éloignement. [...]
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